A l’origine ce billet devait être le 50e, une étape numérique semi-sacro-sainte (la centaine de billets étant la véritable occasion de toutes les festivités) qui aurait été un moment idéal pour regarder un peu dans le rétroviseur, et contempler le chemin parcouru, du désert à la foule. Finalement, mon planning de publication a été un peu décalé, les sujets publiés précédemment m’ayant semblé prioritaires. Du coup, cela sera le 53e, chiffre qui, on en conviendra, ne signifie pas grand chose. Mais bon, l’envie est toujours là, alors démarrons.
Je vous avais déjà parlé un peu du contexte qui entoure ce Blog dans deux billets : La règle du Game : qui explique pourquoi j’écris, ce que je fais ici, et comment j’en suis arrivé là, tout comme Comment arrêter de faire des portfolios tout moisis, qui aborde davantage la construction des sites internet dédiés à la photographie (ce que celui-ci demeure avant tout), et aussi Youtubeur, c’est bien comme situation ? qui raconte mon parcours sur la plateforme.
En revanche, je n’avais jamais parlé de comment fonctionne le Blog concrètement, vous savez pourquoi moi j’écris, mais pas comment, avec quelle méthode, quels outils, et ce que ça peut m’apporter. Et c’est comme de par hasard le sujet de ce billet. Le monde est bien fait non ?
Ps : Le billet n'étant pas directement consacré à la photographie, j'ai choisi de l'illustrer avec des images de Trent Parke, tout simplement parce que j'adore son travail. Il faut rester simple des fois. Toutes les images dans ce billet sont de lui, sauf mention contraire. Elles n'ont aucun rapport particulier avec le texte, il s'agissait juste d'insérer une touche de photographie.
Retour d’expérience
Allez, j’avais promis un coup dans le rétroviseur, je m’y colle. Ecrire un Blog, ça s’est passé quasiment à l’inverse de ce que je pensais. J’ai débarqué telle une patate au salon de la frite sur les internets. Je pensais que mon contenu était suffisamment intéressant et que cela suffirait à faire que ce Blog marche, assez rapidement. Dans l’absolu, le raisonnement n’est pas stupide, je reste persuadé qu’un contenu de qualité est la chose la plus importante (plus que les tendances, les mots clés, le buzz et tout le reste) mais globalement, il faut s’attendre à une bonne année de traversée du désert avant qu’un blog ne fonctionne.
Et puis, quand je regarde les premiers billets (au hasard celui-ci : Travailler en série, qui n’est pas le premier publié, mais de mémoire le premier écrit, sur la page Facebook à l’époque) et bah, c’était pas si terrible. Il y a beaucoup de choses que je n’osais pas développer, de peur d’ennuyer le lecteur et de faire des billets trop longs, ce qui a un peu changé depuis. 😀 Mais on reparlera de ça un peu plus tard. Donc, avec le temps, j’ai pris un peu plus confiance, j’ose plus de choses, sur la forme, le fond, ou le ton par lequel je présente les choses… Par exemple, je n’aurais jamais pu écrire un billet comme Allez tous vous faire foutre au début. Et au final, c’est dommage, ça a été un des plus gros succès en terme de visites1. Ha, et tant que je suis là à vous avouer mes petits secrets, les 5 articles plus lus sont :
- C’est quoi être photographe ? (+ Invités)
- Quand la photographie est-elle rentrée dans l’intime ?
- C’est quoi le bordel avec la Street-Photography là ?
- De l’art de voir
- Bibliographie : le must-read de la photographie
Ils sont classés du 1 au 5, ce micro-top ne contient pas les pages (là où je mets mes photographies, qui sont un peu au dessus en terme de visites, le format aidant) mais uniquement les billets du Blog. Je donne cette information à titre indicatif, comme un petit point d’étape, ça ne veut rien dire de particulier. Je n’écrirais pas plus de telle ou telle façon parce qu’un billet grimpe dans un top, ce n’est pas comme ça que je fonctionne. D’ailleurs, si l’article que vous avez préféré n’est pas là-dedans, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires, je suis curieux.
Quoiqu’il en soit, passée cette traversée du désert, le Blog a pris son envol petit à petit, notamment grâce à un petit coup de pouce de Laurent Breillat, d’apprendre-la-photo.fr, qui m’avait fait une place sur son blog où j’avais rédigé ce billet, qui m’avait donné pas mal de visibilité. Maintenant je commence à avoir une petite communauté qui me suit, et j’en profite pour vous remercier, les retours sont toujours constructifs et généralement positifs, c’est tout autant appréciable que motivant. La contrepartie en était une légère perte de stimulation : étant donné que je tapais pas mal dans la fourmilière, au début (cf. Où est passée la connaissance sur la photographie ?) j’avais droit à des volées de bois vert et à des remarque stupides, ce qui me motivait d’autant plus et me fournissait pléthore de clichés à démonter. Mais bon, le Blog évolue, moi aussi, je fonctionne un peu différemment maintenant, et tant que l’inspiration me vient, tout roule.
Enfin, plus discrète de toutes mais néanmoins essentielle : la majorité silencieuse. Il y a un énorme écart entre le nombre de personnes qui me lisent vraiment (= temps passé sur les billets supérieur à 3 minutes) et ceux qui interagissent avec (le commentent, partagent, etc.). C’est tout à fait normal, si chaque lecteur m’envoyait un mail, ça deviendrait ingérable. Mais j’ai quand même une pensée pour vous dans ce billet, big up à la team « Roi du silence » et merci de me suivre !
Pourquoi écrire ?
En voilà une bonne question, pourquoi diantre est-ce que vous vous infligeriez ces heures de travail, cette mise en avant 2.0 pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Eh bien les raisons ne manquent pas.
Tout d’abord, et c’est sans doute le point le plus important, écrire vous force à penser tout seul, à construire une réflexion. Vous devenez de passif (vous absorbez le contenu d’autrui pour avancer) à actif (vous créez du contenu, qui vous aide aussi à progresser). Et d’expérience, je vous le confirme, il y a beaucoup de choses que j’aurais oubliées si je ne les avais pas écrites dans un billet, choses sur lequel j’ai rebondi par la suite pour écrire un autre billet, et ainsi de suite. Il faut voir ça comme une maison en fait, chaque billet est une brique, sur lequel vont s’appuyer les autres.
L’autre intérêt d’écrire est de développer, intelligemment, son autorité sur un sujet donné, que ça soit le jardinage, la danse classique, ou ce que vous voulez, ce billet ne concernant pas exclusivement la photographie. Je ne vous parle bien évidemment pas de vous gonfler l’ego en criant sur internet à tout va « moi je sais que », mais plutôt de présenter une réflexion fondée et argumentée, qui démontre votre connaissance et maîtrise du sujet. Et c’est une compétence qui vous sera très utile par la suite, peu importe le projet, que ça soit uniquement pour être pris au sérieux, ou vendre des produits dans le domaine sur lequel vous écrivez.
Alors, je peux comprendre qu’écrire puisse vous faire peur, c’est normal, c’est jamais évident de se lancer comme ça, à coups de clavier, de panache et de neurones, sur la place publique qu’est internet. Mais honnêtement, c’est certes un lieu commun mais c’est vrai : on est tous l’expert de quelqu’un. Par exemple, si vous vous y connaissez un tout petit peu en danse, bah vous allez être un expert international à mes yeux. Parce qu’honnêtement, si mes doigts de pied étaient mis dans un ordre différent (du plus petit au plus gros à gauche et l’inverse à droite), je ne sais pas si je pourrais différencier mon pied gauche de mon pied droit. Alors danser…. Ainsi, si vous venez tout juste de débuter la photographie, que vous découvrez entièrement la discipline, il est possible qu’avec ces billets, les références et la bibliographie, je passe pour un « expert » du domaine. Mais je vous garantis que moi aussi, quand je lis d’autres auteurs, des commissaires d’expositions, ou certains philosophes, j’ai l’impression d’être un gros débile ignare. Et ça ne m’empêche pas d’écrire et d’avancer. Donc plus d’hésitation, Go ! Go ! Go !
Enfin, le dernier intérêt à se lancer dans l’écriture n’est pas des moindres : il s’agit d’interagir avec les autres. C’est sans doute la partie la plus intéressante, la part de hasard qui rend l’aventure excitante. Parce que bon, tout ce Blog j’aurais pu le laisser dans des fichiers texte sur mon ordinateur, et ça aurait été ennuyeux à mourir. Chaque cause aurait donné une conséquence prévisible (je lis tel livre, j’écris tel billet, etc.) sans cette part de hasard qu’apportent les lecteurs. Les gens qui vont vous lire vont vous apporter beaucoup, de plein de façons différente (remerciements, suggestions, arguments, corrections, ou même des commandes si c’est votre projet), et ça c’est vraiment ultra cool.
Sur quel sujet écrire ?
Imaginons qu’à cette étape vous êtes déjà fondamentalement convaincu.e, tant de la nécessité d’écrire que des moult bénéfices que vous pourriez en tirer, il reste cependant une question : Sur quoi écrire ? Parce que sur le papier un Blog, c’est bien joli et pratique, mais s’il est vide, son intérêt est somme toute assez limité.
La première des choses à retenir, c’est qu’il faut écrire ce qui vous intéresse vous. Cela doit être votre seul et unique point de départ, écrire ce qui vous passionne, vous intéresse, vous surprend, mais toujours en partant de vos intérêts. Si vous écrivez pour plaire à une audience, il y a quand même de grandes chances que cela finisse par être insupportable, pour vous en premier.
C’est aussi une excellente façon d’avoir un contenu personnel, parce que oui, sur la photographie (dans mon cas), tout a sûrement déjà été dit, mais pas de mon point de vue, que je développe billet après billet. C’est ça qui est intéressant pour les lecteurs, et qui l’est pour moi aussi. Je n’aurais aucun intérêt à proposer un contenu plus généraliste (tests d’appareils photo, logiciels, objectifs), d’autres sites font ça très bien, et surtout beaucoup mieux que je ne le ferai jamais.
Je n’ai jamais eu trop de soucis pour trouver des idées de billet, entre mes lectures, les interactions avec les lecteurs, mes réflexions perso, ou juste la description de mon travail, je suis plutôt du genre à avoir 15 billets d’avance que l’inverse. Cependant, il y a quelques petites astuces pour repérer ces idées : on pense en permanence, il y a la petite voix dans notre tête là, maintenant, et il faut savoir repérer ce qui fera un bon billet de blog dans ce fatras. Bon, déjà, je pars du principe que vous peinez à les trouver, si elles viennent toutes seules : notez-les et au boulot. A l’inverse, repérez les idées qui reviennent souvent. C’est comme ça que j’ai écrit Et j’ai quitté les internets, je me faisais régulièrement les mêmes remarques sur les comportements que je voyais, et un jour je me suis dit : « Tiens, ça ferait bien un billet ça! ». Et voilà. J’en reviens à la photographie, mais analysez aussi votre pratique : pourquoi vous faites ci ? ça ? Comment vous le faites ? Est-ce que c’est différent de ce que font les autres ? etc. Commencer une introspection, c’est souvent riche d’idées. Et enfin, analysez le travail qui vous inspire : Pourquoi vous aimez tant Cartier-Bresson ? Le noir et blanc ? La photographie de paysage ? Etc. Avec tout ça, vous devriez déjà faire un petit bout de chemin.
Ha ! Dernier détail : votre contenu ne doit pas se périmer (evergreen comment disent les Etatsuniens d’Amérique américaine). C’est à dire que le contenu que vous rédigez doit rester valable dans 6 mois, 1 an, 2 ans, etc. C’est tout bête, mais si ça n’est pas le cas, vous allez sans cesse devoir courir contre l’horloge pour avoir un blog relativement d’actualité. A l’inverse, si le contenu est evergreen, et bah un lecteur qui débarque sur votre blog et lit un contenu qui date de 2 ans, il le trouvera sans doute encore utile. Donc exit les billets du type « Le 5d mk II est-il le meilleur boitier ce semestre pour la photographie d’orteils ? ». Après, vous faites comme vous voulez hein, je dis ça juste pour vous éviter de bosser d’arrache-pied pour tout mettre à la benne ensuite.
Avec qui écrire ?
Ha ! Vous ne l’avez pas vu venir celle-là hein ! Vous vous dites : « bah mince, j’peux pas faire ça tout seul ? C’est quoi cette histoire ? ». Et ouais, un blog, c’est une aventure qui se passe a minima à trois personnes, dont l’une ignore qu’elle participe. Mystérieux non ?
Je m’explique, la première personne, c’est forcément vous, l’auteur, qui décidez de quasiment tout : sujets, parution, ton, ligne éditoriale, etc. La deuxième c’est… votre relecteur. Parce que oui, se faire relire est essentiel, vous pouvez écrire le meilleur billet du monde, s’il est plein de fautes, personne ne vous lira jamais et vous passerez pour l’idiot du village. C’est aussi le minimum vis-à-vis de vos lecteurs, n’oubliez pas qu’un internaute est volubile et flemmard : si le contenu ne lui semble pas de qualité, il fuit. D’ailleurs, si depuis 2 ans vous lisez des billets propres, 53 billets pour être précis, c’est grâce à Annie. Elle va détester que je fasse ça, mais vous pouvez lui glisser un petit merci en commentaire, ça ne mange pas de pain (j’adore cette expression 😀 ).
Enfin, le troisième intervenant est votre lecteur type. Penser à lui vous facilitera assez la vie quand il s’agira d’être cohérent au niveau du ton et de votre écriture (pour éviter de passer de C’est pas sorcier à un cours complet de physique théorique par exemple) ; il faut imaginer que vous écrivez à quelqu’un. Sans forcément le lui dire hein ! C’est pour ça que je dis que le lecteur n’est pas au courant. Personnellement, au début j’imaginais que j’écrivais à un pote qui démarrait la photo, comme si je lui disais ce que j’aurais aimé qu’on me dise quelques années plus tôt. Ensuite, ça a été un vrai lecteur du Blog qui m’a écrit, parce qu’il n’était pas d’accord sur certaines choses, ou pour me poser des questions sur d’autres. On a beaucoup échangé, et ses réflexions m’ont inspiré pas mal de billets, dans lequel je lui répondais plus ou moins, c’était mon lecteur cible (qui se reconnaîtra sans doute d’ailleurs). Maintenant que mon blog a beaucoup avancé, ce n’est plus comme ça que je fonctionne, mais de toute façon avec l’habitude et les autres échanges, j’arrive à garder la même plume.
Bon, je parlais de trois personnes, mais il n’y a pas de raisons de s’arrêter là, un blog, c’est comme la Communauté de l’Anneau, plus on est de fous plus on rit. Et plus généralement, c’est toujours intéressant de construire quelque-chose à plusieurs. Bref, faites de votre blog un joyeux banquet où l’on trinque bien volontier à vos sujets préférés. A titre d’exemples, les billets qu’on a rédigés à plusieurs sont :
- De l’influence des autres sur nos photographies (avec Aurélien Pierre)
- C’est quoi être photographe ? (+ Invités)
- La question du portrait (avec Christophe Som)
D’ailleurs, si vous voulez jouer avec moi, n’hésitez pas à me suggérer des idées via le formulaire de contact.
Comment écrire ?
Bon, la première bonne réponse à cette question c’est : avec votre cerveau et un clavier. Mais on verra ce genre de détails dans la prochaine partie, il sera plus question ici d’outils que de façon de faire.
Premièrement, pour écrire, il faut un minimum se documenter, enfin, si vous faîtes des articles type « retour d’expérience », vous pouvez être plus léger, mais sinon, il va falloir bosser un minimum. Pour vos lecteurs, il n’y a rien de pire que de donner l’impression que vous écrivez à la va-vite sur un sujet à peine maîtrisé, pour envoyer des lieux communs par paquets de 12. Ça sonne presque comme une remarque stupide tellement elle paraît évidente, mais si vous voulez qu’on vous lise, prenez la peine d’écrire… sérieusement.
L’autre point important d’être transparent. Enfin, je ne vous invite pas à avoir une personnalité volontairement effacée et monotone au quotidien, loin de moi cette idée. Mais plutôt à être honnête avec vos lecteurs, comme je le disais plus haut, il est important d’exprimer vos opinions (de façon rationnelle et construite certes, mais les vôtres) mais de le faire sans cacher de choses. Quand j’écris un billet qui provient d’un livre (à tout hasard, celui-ci : Le nu masculin en photographie) eh bien, je dis clairement que le contenu ne vient pas entièrement de moi mais d’un ouvrage que j’ai lu. L’inverse ne servirait à rien à part se ridiculiser au moment où quelqu’un s’en rendrait compte. Privilégiez une approche ouverte et open source, plutôt que de chercher à vous construire un ego de pacotille avec votre plume.
N’ayez pas non plus peur de développer vos idées. La tendance du web actuelle (que ça soit sur YouTube, Facebook ou autres) est de privilégier les contenus courts qui se lisent aisément sur smartphone dans le métro. Je peux le comprendre, mais j’ai clairement décidé d’aller dans l’autre sens. Un blogueur que j’aime beaucoup défend la position inverse, il s’agit d’Eric Kim, qui écrit énormément sur la photo de rue. Au début, son blog était extrêmement fourni et travaillé. Et quand je dis travaillé, je pèse mes mots, un de ses plus gros billets faisait 17 000 mots, tandis que le plus gros que j’ai sorti ici seul (celui-ci : Construire un projet photographique) en fait 6 500. J’ai envie de dire : QUAND MÊME ! Bref, désormais il milite pour un contenu plus court (« faites des billets tous les jours ! », « travaillez tout le temps! »), en partant du principe que sur la masse, un de ces billets fonctionnera toujours. C’est totalement stupide, je vous le déconseille clairement. La qualité de son contenu est descendue en flèche ces derniers mois, et on lit désormais éternellement la même chose en boucle, trois fois par jour. Quand il s’agit d’écrire, la qualité n’a rien à voir avec la quantité, donc prenez votre temps, développez tout ce que vous avez à dire, à fond, et si ça prend 2 heures à lire, eh bien, tant mieux ! Sur le long terme, je pense que c’est le plus viable, quand dans quelques années les smartphones seront coupés et les cerveaux rebranchés, les blogueurs qui auront sorti moult billets de 500 mots, et pas evergreen par ailleurs, s’en mordront les doigts.
Enfin, dernier conseil sur l’écriture : n’ayez pas peur des pages blanches. C’est vrai que quand on a une idée et qu’on arrive devant l’éditeur de WordPress (dans mon cas) ça peut être un peu décourageant de penser à tout ce que l’on a à traiter, en fait il faut hacker votre cerveau. Quand je commence un billet, je démarre par les tâches simples, rapides, faciles et marrantes. C’est à dire :
- Je fais le plan et note les idées dans chaque sous-partie. C’est fait très grossièrement. Au passage, ma plus grande peur est de publier un de ces brouillons crados un jour sans m’en rendre compte, voilà.
- Je cherche les illustrations, c’est la partie plaisante, la décoration.
- Je m’occupe des métadonnées (titre, raccourcis, image pour les réseaux sociaux, etc.).
- Et après seulement je démarre l’écriture.
C’est une façon de commencer à écrire quand tout le cadre y est propice : il ne me reste que ça à faire, je me concentre là-dessus, et le billet est terminé. En général j’essaie de ne pas m’arrêter, je souffre de ce que l’on pourrait appeler le « syndrome des 80 % ». Je démarre un billet, motivé comme jamais, et je m’arrête à un moment pour une raison quelconque (par exemple : m’occuper de sauver l’humanité) et je vais avoir beaucoup de mal à redémarrer/terminer ensuite. Donc mon conseil, si je peux me permettre : écrivez tant que vous le pouvez, endormez-vous derrière vos écrans, mais terminez-moi ce billet.
Quels outils utiliser ?
Alors, pour commencer, on va se prendre une bonne rasade d’évidence. Les premiers outils dont vous allez avoir besoin, sans priorité aucune, sont :
- Votre cerveau, allumé, réceptif, et de préférence entier.
- Une surface sur lequel écrire : papier, écran, mur, papier hygiénique, votre chat, comme ça vous arrange.
- De quoi écrire : stylo, crayon, plume, clavier, chat (encore), et ainsi de suite.
Une fois ces éléments réunis, on peut considérer que vous possédez les outils de base pour commencer à écrire. Mais il en existe une multitude d’autres qui vont vous faciliter la vie, faire le sale boulot à votre place, ou juste des trucs rigolos. On va en faire le tour ensemble, here we go !
Les robots
On ne va pas se mentir, les robots sont vos meilleurs amis. Il suffit de leur demander (poliment quand même hein, c’est pas des chiens) de faire quelque chose pour vous, de bien leur expliquer, et hop, comme par magie, ils le font indéfiniment pour vous. Fantastique non ? Il serait dommage de se passer de toute cette belle force de travail à portée de clics. La seule autre chose que je connais qui soit aussi régulière et efficace, c’est le Trésor Public.
Sans plaisanterie, il y a plein de services en ligne, plugins, ou applications, qui vous facilitent le travail pour la diffusion de votre contenu. Je m’en sers éhontément, ce qui me permet de me concentrer sur l’écriture et seulement l’écriture. Pour le reste, je laisse mes nombreux esclaves numériques bosser, et je vous conseille franchement d’en faire autant. Voici une petite liste, non exhaustive (parce que oui, il y a sûrement certains services que j’ai activés puis dont j’ai oublié l’existence) des robots qui m’aident à faire tourner le Blog et de leurs actions :
- Envoi automatique des nouveaux articles par mél aux abonnés (MailPoet), bon là c’est évident. Vu le nombre d’abonnés, si je le faisais moi-même, je n’aurais toujours pas terminé d’envoyer la newsletter du premier article !
- Partage des nouveaux articles sur les réseaux sociaux (IFTTT), parce que l’air de rien, c’est assez long à faire, surtout si l’on veut qu’un article arrive à la même heure partout.
- Partage régulier des anciens articles sur les réseaux sociaux (Revive Old Post), parce que, comme je le disais, je fais en sorte que le contenu ne se périme pas et que les articles restent valables, du coup, je les repartage régulièrement. C’est aussi lié au fonctionnement des réseaux sociaux, la plupart ne montrent ce que vous publiez qu’à 10-15% de votre audience (cela peut varier, si leurs algorithmes jugent votre contenu intéressant). Donc en toute logique, il faut partager votre contenu plusieurs fois pour que vos abonnés (qui justement s’abonnent pour voir ce contenu !) y aient accès.
- Vérification de la validé des liens & images intégrés aux articles (Broken Link Checker), parce qu’il n’y a rien de plus agaçant qu’un lien qui ne fonctionne pas, ou des images absentes des billets surtout sur un blog consacré à la photographie.
- Envoi d’un best-of du Blog aux nouveaux abonnés (MailPoet – d’ailleurs si vous voulez le vôtre, pensez à vous inscrire). Ce qui est très pratique : par définition, un nouveau lecteur n’a pas lu tous les articles passés, et comme j’estime que certains billets sont essentiels pour comprendre la suite, je laisse un petit robot faire le boulot.
- Création d’une liste « d’articles phares » sur le volet de gauche (WordPress). Une façon de mettre en avant certains anciens qui sont de nouveaux partagés, pour les visiteurs du Blog.
- Entretenir le Blog, en mettant à jour les plugins & WordPress, nettoyant la base de données, bref, faisant tout le ménage à ma place.
- Accélérer le Blog via l’utilisation d’un système de cache (une version statique du site, qui n’est pas générée à la demande mais une fois par page et par heure pour accélérer les temps de chargement), en gérant le préchargement des images (pour éviter que chargement d’une page prenne des plombes pour chaque lecteur). L’idée est de rendre l’expérience fluide et agréable, sur tous les supports.
- Surveiller les autres robots, parce que oui, il en faut bien un pour jouer le chef d’orchestre et organiser cette joyeuse troupe. Et ça n’est pas moi qui le fais. Les robots ont un chef, qui s’occupe de vérifier qu’ils font tous bien leur boulot (son petit non c’est WPX Cron Manager mais il tout le monde l’appelle El capitain).
Ce n’est qu’un aperçu général, j’en utilise plein d’autres aussi pour les photographies, partager de la veille, oU gérer une partie de mon compte Twitter. Retenez simplement l’essentiel : si quelque-chose vous paraît long et répétitif, faites le faire par un robot.
Les applications
Une fois que vous avez réduit la masse de travail qu’il vous reste au minimum, grâce à nos amis robotiques faits de codes, il y a encore quelques outils qui peuvent vous faciliter la tâche. Je suis assez adepte du minimalisme quand il s’agit d’écrire (c’est d’ailleurs pour cela que je préfère ce format à la vidéo : j’ai besoin de peu, et je peux travailler n’importe où), j’utilise donc peu d’outils. Mais en voici quelques-uns qui me simplifient la tâche :
- iA Writer (disponible sur iOS et Android) est une petite application pour smartphones et tablettes qui vous permet d’écrire. L’interface est extrêmement simple (ce qui est pratique pour se concentrer) et dispose de moult options pour vous faciliter la vie : synchronisation entre tous les appareils, exports, prise en charge du format Markdown, mode « Focus » (où vous ne voyez que la phrase en cours de saisie), etc. C’est l’application qui me sert à écrire un peu partout, des plans, des bouts de paragraphes, et d’avoir toujours un support quand les idées viennent. Vous seriez surpris de savoir quels billets j’ai écrit avec ça, que ça soit dans le métro, mon canapé, un train, mon lit, ou des situations nécessaires mais néanmoins peu glorieuses.
- Dropbox Paper, le service de travail collaboratif du fournisseur de stockage dans le cloud Dropbox (vous suivez ?). Dropbox Paper vous permet de travailler à plusieurs sur un texte très facilement. L’outil est intuitif et dispose de plein d’options similaires à celles de l’éditeur de WordPress. C’est avec ça qu’on a écrit De l’influence des autres sur nos photographies (avec Aurélien Pierre). Attention cependant, juste un petit détail : ne collez pas le texte produit directement dans votre éditeur WordPress, passez par la fonctionnalité d’export au format Word. Sinon vous allez vous retrouver avec un code source dégueulasse et c’est vraiment la plaie à nettoyer, quand on ne connaît pas l’astuce.
- Google Analytics (ou l’outil de statistiques incorporé à WordPress via JetPack). Ces deux outils offrent des données similaires, bien que celui de Google soit un peu plus avancé. Bon, les statistiques, il faut les consommer avec modération (une augmentation du nombre de visiteurs ne veut pas dire que vous êtes génial et une baisse drastique que vous n’avez plus d’intérêt). C’est quelque chose qu’il faut prendre avec recul et raison, mais qui peut vous apporter des informations sur votre audience. Je m’en sers principalement pour suivre les sites qui me référencent (principalement pour les remercier et interagir avec eux), et repérer les heures de pointe pour adapter certaines actions. On peut aussi voir d’où viennent les lecteurs. C’est pratique pour adapter un peu son contenu, par exemple les pages où je présente mon travail attirent environ 1/3 de visiteurs étrangers, c’est pour ça que j’ai traduit ces pages-là (mais pas le Blog, qui en toute logique n’attire qu’un public francophone). Au passage j’ai repéré qu’il avait régulièrement des lecteurs qui débarquaient de Pau. J’étais très surpris, parce que je ne savais même pas qu’il y avait internet là-bas, du coup j’en profite : Coucou les Palois, vous êtes ici chez vous !
Conclusion
J’espère qu’après la lecture de ce billet, vos doigts fourmillent, votre cerveau bourdonne, et vous n’êtes rien d’autre qu’une vaste impatience à l’idée d’écrire. Peut-être qu’avec un peu d’huile de coude (ou de phalange) vous pourrez sortir un blog au top, et faire oublier à vos proches ce petit Skyblog que vous aviez. Si vous arrivez aussi par la même occasion à leur faire oublier votre Myspace, bien joué.
Plus sérieusement, je serai le premier ravi que ces quelques conseils vous aient donné l’envie de sortir votre plume et d’aller faire profiter le monde de votre panache littéraire. Si tel est le cas, n’hésitez pas à m’envoyer votre boulot, j’aime bien lire le travail d’autrui. Et si vous avez aimé l’article, partagez-le 😊
Notes :
- Je précise que je n’écris pas pour augmenter mon nombre de visiteurs, je m’en fiche, mais juste qu’il était dommage de me censurer sur certains trucs que j’aimais faire, alors qu’au final cela a beaucoup plu, et qu’on aurait tous été heureux dans le plus beau des champs de coquelicots. ↩︎
Et si vous êtes encore là, sachez que j’ai écrit ce billet en écoutant ceci, pour l’amour du love :
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