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Réflexions sur la photographie et ses pratiques.

Cela sera un article court qui va présenter une idée qui m’a assez étonné quand je l’ai découverte : ça a toujours été comme ça. Les choses qui m’agacent et dont je me plains, comme les clubs photo et leur rôle, la prépondérance de la technique dans certains usages, et ainsi de suite, ça a toujours existé. Le milieu photographique amateur (dont il sera essentiellement question ici) a toujours été ainsi ; malgré ce qu’on peut penser de prime abord, internet n’a rien changé. Et surtout, tout ça a une origine logique.

Moi qui milite partout pour un peu plus de culture dans le monde de la photographie (enfin surtout sur le web, ailleurs elle se porte bien), je suis le premier concerné par ce problème : si trop de culture bride la créativité, ce serait une conséquence assez négative de mon contenu, et je ne pourrais l’ignorer. Mais est-ce vraiment le cas ?

En voilà une question qu’elle est bonne. Et si après tout, en 180 ans, on avait fait le tour du sujet ? Si tout était dit, et nos projets simplement bons à répéter les sujets d’antan ? Je ne sais pas vous, mais moi ça me fiche le cafard, le bourdon, et l’idée me déprimerait quand même un peu. Cependant, c’est loin d’être le cas.

Ainsi, ça n’en finira donc jamais. Si les livres sont le petit charbon de bois de mon esprit, les diverses bêtises que je peux lire sur le net sont clairement l’essence qui leur font souffler toutes leurs flammes. Vous me connaissez depuis le temps, je ne résiste jamais à l’idée de ressortir Pipou, ma belle pelle à péter du cliché. Et aujourd’hui, elle a du boulot.

Le GAS est un acronyme anglais qui signifie “gear acquisition syndrome”, soit, dans notre belle langue de Jean-Baptiste Poquelin “syndrome d’acquisition du matériel”. Vous comprendrez bien là qu’il s’agit plus d’une blague de forum spécialisé sur un sujet, que d’une réelle maladie, la parodie est évidente mais je préfère prévenir. On ne meurt pas du GAS, et il ne faut pas manger 5 fruits et légumes par jour pour l’éviter.

Depuis que j’ai ouvert ce Blog la Terre a eu le temps de faire trois fois le tour du soleil, et moi, son modeste habitant, d’écrire une flopée de billets sur la photographie. On y a parlé pratiques, culture, philosophie, ou alors j’ai sorti ma pelle pour taper et casser des clichés. Seulement voilà, je n’ai jamais posé les bases une bonne fois pour toutes.

Dans une autre vie, un autre lieu et une époque fort lointaine, j’étais Chef de Projets dans la dématérialisation, principalement à vocation patrimoniale. Principalement, ça veut dire que l’on numérisait essentiellement des documents patrimoniaux (des vieux livres, de l’archive, des plans & cie), mais aussi de la documentation industrielle ou des choses plus fantasques.

J’avais déjà écrit un billet concernant les femmes photographes. Un délinquant revenant toujours sur les lieux de son méfait, je me retrouve de nouveau attelé à triturer ce sujet. L’article précédent s’arrête en 1945 et en 70 ans, nombre de talents ont eu le temps d’émerger, et d’être ensuite (pour la plupart) copieusement ignorés.

Je n’avais jamais fait de billet portant uniquement sur la composition pour elle-même, et l’usage que l’on peut en avoir en photographie. Non pas que le sujet manque d’intérêt, bien au contraire, mais à mes yeux, il s’agit d’une planche savonneuse, sur lequel il est risqué de se lancer à pleine vitesse, surtout quand on voit qui s’y est déjà cassé la figure.

Nous y revoilà, Aurélien et moi, à retranscrire nos conversations numériques. La dernière fois, nous avions parlé de l’influence des autres sur nos photographies, en rédigeant l’article sur Harry Gruyaert une notion qu’il évoque m’a laissé un peu perplexe, surtout qu’il n’est pas le premier à le dire…

La photographie est en apparence l’ennemie de la simplicité. Quand on commence à pratiquer, on se pose plein de questions (“Comment faire ceci ?”, “A quoi sert cela ?”, “Que dois-je acheter ?”), et s’il est bien simple de mettre en place un système photographique qui répond théoriquement à tous les besoins possibles et imaginaux, il est beaucoup plus complexe d’en sortir et de faire le chemin inverse.

Je me suis rendu compte du trou énorme qu’il y a dans ce corpus d’articles en réfléchissant aux retours que vous, lecteurs, me faites en commentaires ou par mail. Régulièrement, je reçois des messages sur le contenu du Blog, pour plein de raisons (me remercier du contenu, corriger une bourde, me suggérer des lectures, m’en demander, etc.) mais concernant la création et la tenue de projet photo, il revient assez souvent ce genre de phrase : “C’est très intéressant, j’aime bien les articles sur ce sujet, mais je ne suis pas prêt encore”. Bon, vous me connaissez, si j’étais du genre à passer de la pommade et à inviter à rester dans sa zone de confort, ça se saurait.