fbpx
Intécité street photography photo de rue Rouen Thomas Hammoudi

C’est quoi le problème avec la photographie de rue ?

Introduction

Erickimphoto2 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – E. Kim

Je l’avais déjà dit un peu plus tôt sur le Blog, j’apprécie beaucoup le travail d’Eric Kim. Je lui dois d’ailleurs une partie de mon approche de la photographie, cette distance et cette réflexion face aux choses (après, j’en ai fait ma tambouille). Il tient un blog sur la photographie de rue, et plus généralement aborde avec un œil de sociologue passionné de philosophie, les pratiques de la photographie.

Son travail est vraiment excellent, quoiqu’un peu répétitif, mais ce n’est pas vraiment le sujet. Ce sont plus les interrogations partagées par de nombreux photographes, et dont il résulte qui m’interpellent : nous avons besoin d’aide, de tutoriels, pour pratiquer la photographie de rue. Cela se sent sur son blog, sans doute parce que c’est le plus célèbre, mais les exemples sont nombreux, sur tous supports (vidéos, livres, blogs, etc.). Du coup, on est un peu en droit de se demander comment on est passé d’une pratique naturelle, et ce que ça signifiait, à quelque-chose qui nécessite un coup de pouce. Et ça tombe bien, ça sera l’objet de cet article.

Ps : j'utilise indifféremment les termes "Photographie de rue", "Photo de rue" et "Street Photography"  tout au long de l'article.

Micro-définition

Commençons par le commencement, à savoir une bonne vieille définition. Définir la photographie de rue se révèle assez complexe, tant la pratique a évolué, et les pratiques variées. Cependant, je me dois de tenter ma chance, étant donné que cela permettra de donner des bornes à la suite de l’article. Ce qui ne veut pas dire que nous ne les franchirons pas, simplement, nous saurons que nous le faisons, et ça, ça vaut des pépètes, l’ami.

Quand on lui pose la question, Wikipédia nous dit :

La photographie de rue (« Street Photography » en anglais) est une branche de la photographie dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées et dans des lieux publics comme la rue, les parcs, les plages, les grands magasins ou les manifestations.

Wikipedia

Le problème principal étant que via cette définition, la photographie de rue devient un concept un peu fourre-tout, où la photographie sociale et la photographie documentaire ont leur place et où les lignes sont difficiles à tracer. Prenons l’exemple d’Atget, que je me plais à considérer comme le premier photographe de rue, il a photographié tant les rues que la rue, et la présence humaine  qu’elle abrite.

Eugc3a8ne atget2c street musicians2c 1898e2809399 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie 1898 – E. Atget

A l’inverse, Cartier-Bresson, qui est généralement considéré comme le premier photographe de rue, ne se considère pas lui-même comme tel, si on lit sa propre définition, malgré le fait qu’il correspond à ce que dit  Wikipédia :

Une photographie est pour moi la reconnaissance simultanée, dans une fraction de seconde, d’une part de la signification d’un fait et, de l’autre, d’une organisation rigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment ce fait.

Henri Cartier-Bresson

Il n’y a pas là de notion de rue, de vie publique ou autre. Bref, Henri, tu ne nous aides pas là !

Comme vous le savez, parce que je me répète quand un problème est trop complexe en apparence, j’aime bien revenir à la base. Et là, la réponse est dans le nom : faire de la photographie de rue, c’est photographier la rue. On se noierait presque dans l’évidence, mais ça en dit plus que l’on ne peut penser à première lecture : cette définition exclut l’espace privé, mais prend tous les lieux publics (ville ou autres), et ne pose pas l’obligation d’une présence humaine.

Plus spécifiquement, on pourrait considérer la photographie de rue comme un style dérivé de la photographie documentaire, subjective (difficile de viser l’objectivité sur un sujet si fluctuant), soit une intervention du photographe exploitant les capacités de la photographie (je capture ce qui ne peut me capturer, j’interviens et saisis le réel), et qui prend d’assaut le territoire urbain avec un mélange de spontanéité et d’ironie, de fascination et d’angoisse, selon la personne derrière l’appareil.

Comment fabrique-t-on un style ?

Jrblqgycnjdtk - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Non, ça ne se passe pas comme ça. Quoique…

C’est bien la première des questions à se poser après tout. La photographie de rue est un style photographique à part entière, dans le sens où le terme regroupe un certain nombre de pratiques et permet d’identifier le travail d’une personne = « Je suis photographe de rue ». Mais pourquoi est-ce que cette pratique bénéficie du statut de style et pas d’autres ? A titre de comparaison, le Food Porn (la pratique consistant à photographier et à partager les images de ce que l’on mange) n’en est pas un, vous n’en verrez pas dans les livres ou les musées. Demain, je peux me mettre à photographier toutes les chaussures que je croise, je ne créerai pas pour autant la Shoe Photography, mais pourquoi ?

Tout part du Zeitgeist. C’est un concept issu de la philosophie allemande que j’aime beaucoup. Cela signifie « L’esprit du temps« . C’est comme ça que l’on peut imaginer le début de la photographie de rue, c’était dans l’esprit du temps, pour être large disons du début du XXe jusqu’au milieu du même siècle. Les photographes qui sont passés à la postérité depuis ne se sont pas réunis dans une grande pièce, chacun en costume et fumant un cigare, pour décider de photographier la rue plutôt que l’espace. Non, c’est une convergence commune, une pratique, dans l’esprit de l’époque, et le contexte social a fait qu’à cette époque, cette pratique a émergé naturellement.

Mais on n’y est toujours pas. Cela aurait pu rester un tas de photographies désuètes dans les cartons de vieilles personnes depuis longtemps oubliées. Mais, si ça n’a pas été le cas, c’est principalement grâce à deux acteurs qui œuvrent à part égales : les historiens et le marché de l’art. Le sujet est tellement vaste qu’il mériterait un ouvrage à lui tout seul, mais pour résumer les choses, les expositions, les ventes, puis les historiens ont peu à peu érigé de simples photographes en icônes incontournables.

Il manque cependant une dernière place au puzzle : nous avons des photographes s’intéressant au même sujet, du moins suffisamment pour les regrouper sous la même bannière et afficher un consensus autour de leur intérêt. Il ne reste qu’à définir les codes de la pratique, et c’est là que les photographes interviennent. C’est comme ça que la boucle se boucle. Techniques, matériels, styles… La « façon de faire » se théorise, se diffuse. Et un style apparaît. Comme par magie, mais sans Anglais à lunettes et à cicatrices en forme d’éclair.

Et pour finir, la question qui fâche : La photographie de rue est-elle morte ? C’est vrai, le Zeitgeist est passé, les icônes trouvées, l’histoire faite et le style appris. On peut légitimement se poser la question. Pour ma part, la réponse sera un non très franc. Pour deux raisons, la première est que je la pratique moi-même, et que je ne vais pas publiquement me tirer une balle dans le pied. La deuxième est plus pragmatique, il faut garder à l’esprit que se souvenir est plus facile que réfléchir. Il est plus simple d’idolâtrer le travail de Bresson que de concevoir la suite. C’est un comportement assez normal, mais si l’on se sort de cette facilité alors il y a vraiment matière à photographier. Surtout à la vitesse à laquelle la société et la ville, son reflet, changent. On verra ça via les exemples ci-dessous.

Photographier l’autre

Summer rain - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – T. Parke

Là, la mayonnaise commence à prendre. Pour résumer, on a un style ayant émergé d’une époque bien précise, mais qui crée aujourd’hui beaucoup d’interrogations de la part de ceux qui  veulent le pratiquer. La preuve étant le nombre de blogs et autres supports qui abordent le sujet. D’ailleurs, c’est assez amusant, il seulement deux questions qui reviennent régulièrement quand on parle de la photographie de rue : quel est le meilleur objectif pour cette discipline et comment photographier dans la rue. Pour le reste, ça semble rouler.

Pour commencer, je trouve ces appréhensions assez paradoxales. Nous faisons partie de la même espèce, avec des vies relativement similaires. Et du coup, autant je serais curieux de lire un tutoriel du type « Comment photographier les tigres ? » parce que là, effectivement je ne connais pas bien la bête et la rencontre pourrait s’avérer fâcheuse pour moi, autant photographier mes concitoyens me paraît normal. Ou du moins devrait l’être. Il n’y a rien d’étrange à photographier la vie publique. C’est d’ailleurs quelque chose de sain, d’essentiel, c’est grâce à cela que l’on gardera une trace dans l’histoire de la vie contemporaine. Parce qu’il ne faut pas compter sur les photojournalistes ou les historiens eux-même pour le faire, ça  n’est simplement pas leur boulot.

Trent parke 09 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – T. Parker

Cette peur de photographier l’autre vient principalement des tabloïds qui par leur pratique ont lié atteinte à la vie privée et photographie de l’espace public. S’ajoute à cela le droit à l’image, mal compris mais quand même présent dans l’esprit des gens. Aussi, il faut bien penser que tous les gens que vous pourrez photographier ne pensent pas à ça, souvent ces considérations sont plus présentes dans la tête des photographes que dans celle des personnes photographiées, et ces photographes les projettent un peu (ou beaucoup) sur leurs sujets.

Prendre l’autre en photo, c’est un acte positif. C’est d’abord lui signifier que pour nous, il a un intérêt, qu’il est notable.  Il faut remettre un peu les choses dans leur contexte, nous sommes dans une époque où l’on est constamment épiés. Sans rentrer dans la théorie du complot, essayez de compter le nombre d’actions que vous faites dans une journée qui finissent dans un log1.  Pour reprendre un bout de ma journée type :

J’allume mon téléphone, je me connecte à mon réseau domestique, je vérifie mes emails, puis je pars de chez moi, je valide ma carte de bus (en passant devant les caméras de surveillance de la station), je prends le train (idem), puis je me rends à mon travail, je me connecte sur le réseau de l’entreprise, parfois je vais tirer de l’argent pour déjeuner le midi (ce qui fait un combo : utilisation d’une carte bancaire + caméra de surveillance), et ainsi de suite.

On ne sait pas où finissent ces données et qui les utilise. A minima, ça serait un robot. Donc à choisir, je préfère être repéré, photographié, noté, par un autre être humain, que par une énième machine.

Enfin, dernière pierre de mon mini-plaidoyer : la photographie a principalement évolué pour permettre de photographier de l’humain. Les premiers supports avaient des sensibilités ridicules, de l’ordre de 1 à 5 ISO et demandaient des temps de pose extrêmement long, de l’ordre de la décennie (ça va ! je blague, on parle plutôt de quelques minutes). Si l’on n’avait pas eu envie de photographier son prochain, on en serait resté là, 5 ISO pour le paysage, l’architecture, ou autre, c’était largement suffisant. Si l’on a eu besoin d’aller plus vite, c’est pour faire du portrait, du photojournalisme, de la photographie de rue (même si ça ne s’appelait pas encore comme ça) bref : pour photographier l’autre.  C’est donc une pratique intrinsèquement liée au médium photographique, à son évolution.

Je ne souhaite pas faire de tutoriel sur la façon que j’ai de pratiquer. Cela reviendrait à ajouter ma pierre à l’édifice et à entretenir l’idée que l’on a besoin d’aide pour aller photographier la rue. Comme je viens de l’expliquer, c’est quelque chose qui doit être normal et naturel. Du coup le seul conseil que j’aurais à vous donner si c’est votre dada, c’est : allez-y. Basique et efficace.

L’illustration par l’exemple

C’est le moment où je balance quelques exemples, dans ma grande bonté, pour souligner le propos du billet (à savoir : la photographie de rue est vivante, variée, et tout à fait praticable). Dans le cas présent j’avais envie de faire un peu différemment, d’habitude je présente 3 à 5 photographes, et entre assez dans le détail, cette fois-ci j’avais envie de jouer la masse. Du coup, je vais vous en présenter beaucoup, et si certains vous intéressent n’hésitez pas à fouiller et à découvrir leur travail. Après tout, rien n’est plus efficace que l’autoformation. Je les ai regroupés par thèmes, c’est plus simple, mais totalement arbitraire.

L’idée générale de cette partie est plus d’illustrer la variété de la photographie de rue contemporaine plus que de détailler des grandes figures de son histoire.

Jouer sur la mise en scène

C’est souvent la première question que l’on se pose quand on regarde le travail d’un photographe qui pratique dans la rue : Est-ce qu’il a demandé la permission ? Et en découle la question suivante : est-ce que ses photographies sont posées ? Les photographes présentés dans cette sous-partie jouent de cela.

Par exemple Matthew Baum donne l’impression que ses images sont mises en scène, grâce à une composition tant exemplaire que propre. Mais ce n’est pas le cas, il s’agit d’instants qui se sont présentés comme tel dans la rue devant lui.

Matthew baum untitled - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – M. Baum
17 matthew baum eighteen 1 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue

Dans la même veine Peter Funch ne fait pas poser ses sujets, ce que l’on pourrait penser au premier regard. Les compositions sont denses, chargées, et contiennent tous un motif répétitif. Pourtant elles ne sont pas posées non plus, ni totalement le fruit du hasard : il photographie un même endroit sur une très longue période, et crée des photomontages des images quand il leur a trouvé un point commun.

Babelenvolplarge - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – P. Funch
091112 peterfunch18 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – P; Funch

A l’inverse, ces photographies de Mohammed Barouissa sont totalement créées. Mêmes si elles donnent l’impression du contraire. Il s’agit d’un travail effectué suite aux émeutes de 2006 ayant eu lieu en France, concentrées dans les quartiers populaires. Il a recréé les scènes avec des acteurs, qu’il a fait répéter et qui n’ont découvert le lieu que le jour de la prise de vue.

Mohamed bourouissa peripherique 1 690x538 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – M. Barouissa
Mohamed bourouissa peripherique 2007 original - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – M. Barouissa

Mélanie Manchot a une utilisation plus spontanée de la prise de vue posée. Elle a travaillé en Russie, là où la photographie de l’espace public est très contrôlée (dictature quand tu nous tiens). Elle demande aux passants de prendre la pose le temps de la prise de vue, puis ils reprennent leur vie.

Screen2bshot2b2015 12 112bat2b02.12.40 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – M. Manchot

Attraper le quotidien

Sans doute la façon la plus classique de pratiquer la photographie de rue, mais aussi la plus d’actualité, surtout au regard de la vitesse à laquelle changent nos sociétés. Cette fois pas besoin de mise en scène, c’est comme la chasse aux Pokémons, on prend de bonnes chaussures, son appareil, et on va affronter le bitume.

C’est ce que fait Eamonn Doyle. Il a pratiqué la photographie de rue pendant 18 ans avant de publier son travail. Quand je dis que c’est important de prendre son temps ! La particularité de son travail est qu’il a été réalisé au pied de chez lui, à Dublin. Donc pas besoin de faire le tour du monde pour trouver de l’inspiration.

Eamonn doyle on 09 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – E. Doyle
Doyle 2 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – E. Doyle

Gus Powell nous démontre qu’il n’y a pas forcément besoin de passer sa journée sur la 5e avenue de New-York pour produire un travail de qualité. Il a commencé à photographier la rue là où il avait du temps : sur sa pause déjeuner. Simple, efficace, et j’ai adapté la recette à ma personne. J’apprécie beaucoup la composition de l’image Four Heads.

Tumblr npdtc1rxvi1r2y4nmo1 1280 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – G. Powell
Guspowell lp fourheads - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Four Heads – G. Powell

Andrew Bush va encore au plus pratique, il photographie depuis sa voiture, on fait difficilement plus efficace. Mis bout à bout ses images donnent un ton assez particulier à la série, entre observation et contemplation.

Andrew bush man traveling southbound at 67 mph on u s route 101 near montecito california at 6 31 p m on or around sunday august 28 1994 0 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – A. Bush

J’ai retenu Wim Wenders pour son style qui me rappelait étrangement celui de William Eggleston un de mes photographes favoris. C’est un cinéaste, il photographie sur le lieu de tournage de ses films ou pour préparer ceux-ci. Ses images sont calmes (car personne ne s’y trouve) et assez contemplatives. C’est un regard intéressant sur l’Amérique éloignée des grands centres.

5 wim wenders - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – W. Wenders
01 wim wenders - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – W. Wenders

Francis Alÿs photographie les personnes sans domicile fixe dans les rues de Mexico. La particularité de son travail est de se mettre à leur niveau, proche du sol. Je trouve la façon qu’il a d’utiliser la prise de vue photographique et la composition pour souligner son propos bien menée, et le résultat touchant.

Francysalys sleepers low - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Sleepers – F. Alÿs
193002000 01302015 francis alys 04 bomb 116 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Sleepers – F. Alÿs

Julio Bittencourt a pris des risques pour photographier ce que l’on pourrait qualifier d’un « autre Brésil ». Ce ne sont plus les belles plages de Rio, mais celles plus excentrées, de l’intérieur des terres (il doit s’agir de plages au bord de lacs  si ma mémoire n’est pas encore trop bancale). Un travail sur le Brésil pauvre, objectif, centré sur l’humain.

1443726425 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – J. Bittencourt
Ramos 02 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – J. Bittencourt

Enfin, dernier de ce thème, Txema Salvans attrape un des quotidiens les plus difficiles, en Espagne, mais souvent oubliés de nos sociétés : la prostitution. Elle photographie ces femmes à la périphérie des villes, qui attendent, attendent, attendent…

Salvans28 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – T. Salvans
B2b8a7882899fec84955e8fa59f0a54e - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – T. Salvans

Forger les images

Certains photographes font plus qu’attraper le quotidien, ils le forgent à leur idée. S’adaptent à ce qu’ils trouvent dans la rue, ou de la rue, pour pouvoir produire leur travail photographique.

C’est ce que fait Katy Grannan :  elle photographie Hollywood Boulevard à Los Angeles, mais cette fois en demandant la permission aux intéressés. C’est une sorte de ligne conceptuelle dans la photographie de rue, il y a ceux qui demandent et il y a les autres. Rien n’est préférable, tout dépend de l’intention créatrice de départ. Ici, on troque de la spontanéité contre de l’intensité, et ça fonctionne. Diable que ça fonctionne !

201105031114editok - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – K. Grannan
2011 01 09 04 600x801 1 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – K. Grannan

Doug Rickard a été encore plus loin chercher sa matière première. Ou alors pas du tout, ça dépend comment on aborde le sujet. Il a fait ses photographies de rue à partir de… Google Street View. Sans sortir de chez lui, il a analysé des centaines et des centaines d’images de ville pour arriver à sa série. Une façon assez unique d’aborder la rue, puisqu’il n’y a pas mis les pieds pour photographier !

13 1600x998 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – D. Rickard
12 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – D. Rickard

A la recherche de l’esthétique

Dernier thème de ce petit panorama, la recherche de l’esthétique. Difficile de sauter cette étape tant la photographie de rue a ça dans les veines. La raison est simple, un de ses plus célèbres photographes, Cartier-Bresson était un compositeur hors pair. Trouver la beauté dans le banal, le quotidien, l’esthétique et la géométrie dans la rue, c’est toujours autant possible.

Uta Batch utilise le flou pour faire de la ville un « non-endroit ». On ne perçoit plus la rue de la même façon, la réalité est remplacée par des formes, des impressions, est rendue différemment.

T07627 10 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Field #20 1997 Uta Barth born 1958 Purchased with assistance from Poju and Anita Zabludowicz 2000 https://www.tate.org.uk/art/artworks/barth-field-20-t07627
Uta barth field 211 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – U. Batch

Polly Braden produit un travail très esthétique, en recherchant et en utilisant les lumières de la ville, souvent indirectes, pour éclairer ses compositions. Ironiquement, cela rend les rues, lieux de vie où le concret règne par excellence, relativement irréelles.

Polly bradenimg 623220 final - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – P. Braden
Polly bradenimg 53642012 09 07 final - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – P. Braden

Boris Savelev utilise aussi sa maîtrise et sa compréhension de la lumière pour donner une ambiance très particulière (je dirai intemporelle, ou figée) à ses photographies de la Russie.

Boris savelev web12 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – B. Savelev
1319719527b - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – B. Savelev

Cassio Vasconcellos photographie São Paulo, ses rues, ses immeubles avec un sens aigu de la composition et de la gestion des couleurs. Ses photographies en sont presque abstraites.

Marginal do pinheiros28 940x976 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – C. Vasconcellos
Viaduto santa ifigc3aania1 940x978 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – C. Vasconcellos

Enfin, and last but not least, Richard Wentworth utilise les objets qu’il trouve dans la rue pour ses photographies. Les compositions sont là encore relativement abstraites. et  finissent par ne devenir qu’un jeu de formes et de couleurs.

279312 orig - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – R. Wentworth
Went130011 - C'est quoi le problème avec la photographie de rue ? - Thomas Hammoudi - Photographie de rue
Photographie – R. Wentworth

Conclusion

Holy shit, ça en fait des choses de dites sur la photographie de rue. Bon, qu’est-ce que l’on doit retenir de tout ça ? Je dirait que la photographie de rue est certes un champ photographique (je préfère ce terme à « style ») avec un passé, de très haute volée, très analysé et parfois lourd, mais c’est surtout un avenir qu’elle possède. Les possibilités sont toutes aussi nombreuses qu’au siècle passé, et au final tout ne dépend encore que de la créativité de la personne derrière la caméra (je sais, là, j’enfonce des portes que j’ai déjà ouvertes).  Ainsi, la photographie de rue est régie par de nombreux codes, qui ne sont vraiment là que pour être brisés. Sortons les marteaux mes bons !

Plus personnellement, il n’y a rien de mal à photographier la rue et nos prochains, du moins il faut tendre vers cela, ça ne rendra pas le monde plus mauvais.

Et parce que l’on ne se refait pas, je vous laisse en musique. Cette fois ça serait Thirst de City and Colour. Bisous chez vous et prenez des photos.

Ps : vous pouvez aussi retrouver cet article en vidéo

  1. Un journal informatique si vous voulez, je trouvais la formulation étrange en français. ↩︎

Publié le :

Dernière modification :

Vous en voulez encore ?

Bouton magique 🧙🏻‍♂️

Vous ne savez pas ce que vous cherchez ?

C’est pas grave, ça arrive même aux meilleurs. Cliquez ici et laissez la magie opérer :

On discute de l’article ? 😀

Commentaires

36 réponses

  1. Avatar de Gérard Barré

    Un article qui parait juste quelques moi après la loi du 7 juillet 2016, du bonheur !
    Article 1 : ‘ » La création artistique est libre ».
    Article 2 :  » La diffusion de la création artistique est libre ».
    Ca roule Raoul !

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      C’est la 50e fois que tu commentes ça. Ici et sur la page Facebook. On a compris, c’est juste lourd et pénible maintenant. La prochaine fois, je bloque ton mail et c’est terminé les commentaires.

  2. Avatar de Nicolas
    Nicolas

    Grannan elle est super forte, ça rigole pas. Je l’avais vue dans un cours en ligne du MoMA en compagnie de Philip-Lorca diCorcia (qu’à mon avis tu aurais pu inclure dans ce texte, vu sa technique au flash assez particulière, qui isole un individu spécifique dans la foule, mais il y a tellement de références brillantes déjà, ça aurait sans doute surchargé ton texte).

    Pour ceux qui ne connaissent pas diCorcia (qui m’a réconcilié avec la photo de rue, avec Grannan justement) :
    https://www.google.be/search?q=dicorcia+philip-lorca+street&tbm=isch&ved=2ahUKEwjWhr2M9MzrAhUCz6QKHcczB3EQ2-cCegQIABAA&oq=dicorcia+philip-lorca+street&gs_lcp=CgNpbWcQAzIGCAAQCBAeMgYIABAIEB4yBggAEAgQHjoECAAQHlC2VVjtXmCQY2gAcAB4AIABPIgB8QKSAQE3mAEAoAEBqgELZ3dzLXdpei1pbWfAAQE&sclient=img&ei=zNZQX9bwE4KekwXH55yIBw&bih=598&biw=1280

  3. Avatar de Francine
    Francine

    Merci pour toutes ces pistes à explorer, Thomas. J’essaierai d’en faire bon usage 😉

    A propos de Wim Wenders, j’ai eu la chance il y a une semaine de visiter une expo Edward Hopper, et le petit film de 14 minutes que Wenders lui a consacré, en donnant vie à plusieurs de ses tableaux, est une pure merveille. Si tu as l’occasion de le voir, n’hésite pas.

  4. Avatar de Charlottedeouf
    Charlottedeouf

    Bonjour Thomas,
    Merci pour cet article et pour tout le travail que tu fournis généreusement, c’est intéressant, il y a un sacré boulot derrière.
    Petite pique ironique quand même : merci de nous dire que Wim Wenders est un cinéaste ! I mean, pppplease, l’un des plus importants des décennies soixante-dix-quatre-vint quand même !
    En regardant les photos que tu as sélectionné dans la catégorie Attraper le quotidien, je me pose une question finalement : à quoi servent-elles ? Du bon boulot sur le plan technique mais… Et puis quoi? J’ai souvent ce sentiment aussi quand je regarde des photos vraiment somptueuses sur des groupes facebook de street. Je m’interroge parce que c’est finalement ça qui est le plus à ma/notre portée quand on est dans un démarche street « simple » C’est sacrément difficile de se construire un style sur la street photo dans cette catégorie que tu as très nommée, je trouve.
    Ma grande question en ce moment, c’est : comment photographier le rien. Pas le vide romantique à la Wenders justement, non le rien d’une rue de rien dans une banlieue parisienne de rien par exemple, comment dire quelque chose avec ça.
    Voilà, quelques petites réflexions. Je poursuis maintenant ma lecture avec gourmandise.
    Merci.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello 🙂

      Content que ça te plaise. Je l’ai mis parce que bah, tout le monde ne le sait pas. Moi-même, je ne le connaissais que comme photographe (et je n’ai dû voir qu’un ou deux films de lui).
      Mes catégories sont très arbitraires, ils ne font pas trop s’y fier. Mais j’ai toujours aimer les photographes qui s’intéressent au banal, au quotidien. Ce n’est pas forcément facile, on est usé de connaître cette matière premier. Doyle que je cite est sans doute mon exemple préféré : il est resté sur son quartier, des années, et quel résultat !

      Et quand tu auras trouvé la réponse à cette question, fais-moi signe !

  5. Avatar de Serge Descombes
    Serge Descombes

    Bonjour
    Article interessant avec une bonne analyse de la place de la photographie de rue à l’ère du numérique.
    Mais,j’ai remarqué une erreur il me semble parmi les photos des photographes cités: on retrouve une des image légendée R.Ventworth (assiettes dans une bouche d’égout) attribuée à Chema Madoz sur le site suivant :
    artsper.com/fr/artistes-contemporains/espagne/4036/chema-madoz
    Bonne soirée

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      En effet, c’est marrant que ça soit vu des années après la sortie de l’article haha.
      C’est corrigé, merci ! J’ai dû m’emmêler les pinceaux à l’époque.

  6. Avatar de Jean-Philippe ROBERT
    Jean-Philippe ROBERT

    Bonjour, merci pour ce petit topo sur la photo dite « de rue », c’est bien écrit. je pratique la photographie dans la rue depuis 2006. Il y a tant de gens qui font de la street désormais que toutes les images se ressemblent; les gens manquent de style parce qu’ils photographient trop et donnent l’impression de vouloir poster leur photos avant même de gamberger sur leur pratique et tenter de trouver un style. j’ai fait le choix de ne rien publier et de rester confidentiel jusqu’à maintenant parce que je ne veux pas participer de cet engouement pour la street qui est avant tout de la PHOTOGRAPHIE. Et puis avec le mode rafale, le numérique et la possibilité de retouches il n’y a plus de poésie dans les images; et puis cette tendance pour la « série » cela peut aider les débutants mais c’est rébarbatif et creux. Pour ma part je reste fidèle au N/B et à l’argentique. Je pense qu’aujourd’hui, si un jeune veut faire de la photo son crédo devrait être le mien: photographier c’est avant tout ne pas faire de la photo du tout; c’est à dire ne pas se contenter d’un hasard heureux mais photographier sur le long terme et faire des photos d’abord pour soi. En revanche je suis dubitatif sur le crédo de certains photographes dits de rue qui légitiment leur pratique en évoquant « la preuve documentaire d’une société qui change… ». Il y a tant d’images animées, de reportages… etc que cet argument documentaire ne fonctionne pas, plus… Bonne continuation.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Je ne vois pas pourquoi le fait qu’il y ait d’autres sources invaliderait le fait de documenter la société par la photographie.
      Idem, pas de discours performatif qui fonctionne ici. Je ne vois pas pourquoi le travail en série serait creux. Au contraire, un propos et une vision ça se construit, et enchaîner les images sans liens n’y aide pas. A ce sujet voir : https://thomashammoudi.com/jai-ressorti-ma-pelle-pour-enterrer-du-cliche/#La_serie_une_vision_restreinte_de_la_photographie

      1. Avatar de Jean-Philippe ROBERT
        Jean-Philippe ROBERT

        Oui, mon jugement était trop hâtif sur la série car j’avais oublié que j’ai débuté de cette façon là, ça aide c’est vrai pendant un temps; mes limites en terme de série c’est lorsque les mêmes images s’enchaînent avec toujours le même sujet ou même cadrage… C’est comme la différence entre un ancien vélo dont les soudures rendent le vélo plus souple et les vélos modernes beaux mais manquant de souplesse et de caractère…! En tout cas je vous remercie pour l’échange et je vous félicite pour la qualité de vos écrits sur le sujet. Je vais devenir un habitué de votre site. Bien à vous.

  7. Avatar de Bruno Hecquard
    Bruno Hecquard

    Merci pour ce billet, et tout les autres, Thomas.

    Une interrogation : Photographie de rue implique en général la rue, avec deux possibles éléments dynamisants que sont l’humain et l’architecture, les éléments urbains, et donc la ville.

    La pratique en est plus difficile en milieu rural ou petites bourgades ou manquent les deux: quand la ville est toujours animée, la ruralité d’une part, les banlieues résidentielles d’autre part, sont tout à fait désertes en journée comme en soirée comme en week-end , et leurs architectures sont pauvres, standardisées souvent.

    Des travaux comme ceux de Raymond Depardon ont exploré cette France banale.

    Est-ce que tu incluerais cette approche dans la « Street  »?

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      C’est un peu difficile de te répondre, parce qu’il n’y a pas de définition claire sur lequel se baser (du moins elle change d’un photographe à l’autre).
      A mon sens, la photographie de rue, c’est photographier l’espace public, donc oui, ça y rentre.
      D’ailleurs, pour en avoir parcouru pas mal, y’a aussi des villes (ou des coins de la capitale) où il n’y a pas un chat.
      Mais dans l’esprit, le livre USA de Depardon, est plus proche de ce qu’on peut considérer comme de la photographie de rue que son livre « Habiter la France ».
      Même si les 2 portent sur l’espace public.

  8. Avatar de Chris Jadoul
    Chris Jadoul

    Merci Thomas, super article comme d’hab !
    Me définis moi-même comme photographe de rue, j’adore ça. Les questions : tu demandes d’abord ? C’est permis de photographier les gens dans la rue? je connais. Je me sers de ton blog pour répondre et basta !

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Haha, c’est une bonne solution, j’approuve ! 🙂

  9. Avatar de OneShotFred
    OneShotFred

    Merci pour cet exposé. C’est dense, beaucoup de concept, de référence, d’information. J’aime d’autant cet article puisque je ne pratique pas ce genre photographique. Pourtant je lis énormément de photo relative à cette pratique. J’ai vu des images d’une telle force, d’une rare beauté. Je conserve ce billet afin de pouvoir revenir le lire pour creuser un peu la question. Merci

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello!
      Merci pour ton retour Fred. Et méfie toi… J’ai commencé comme ça !
      Je trouvais ça bizarre et inutile, j’ai commencé à lire dessus, à apprécier, et me voilà ! Haha.

      1. Avatar de OneShotFred

        Merci de m’avoir filé le virus. Je me suis retrouvé à suivre dans les rue de Lyon un malade avec un cor de chasse, une fanfare (La fanfare Piston), passer deux heures devant un mime… Ma vie vient de changer… pffff

        1. Avatar de Thomas Hammoudi

          Haha, n’hésite pas à venir faire un tour sur Twitter. Y’a une petite communauté de photographes de rue qui y discute beaucoup.

  10. Avatar de Robert

    Bonjour Thomas,
    Votre article très intéressant, que je suis d’accord avec vous concernant l’évolution de la photographie de rue avec des belles photos très variées que tu présentes.

  11. Avatar de Christophe
    Christophe

    Blog remarquable, qui donne envie de faire des photos ! A mille lieues des habituels sites casse-c***lles qui vous donnent surtout envie d’acheter un truc inutile, genre un nouvel objectif (le 13mm f0.9 tout-en-métal parce que sans çà, les autres 21 autres objectifs dans la besace étaient tout à fait insuffisants pour pouvoir exercer sa passion de photographe amateur, hein) et rien d’autre. Ton approche de la street photo est mature et généreuse : inclusive, elle est basée sur le partage, la compréhension et l’intérêt pour la vision du créateur. Il n’y a pas de vérité absolue : tout le monde à raison mais tout le monde à tort aussi. C’est du ressenti, quoi ! Merci et bonne continuation 😉

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello, merci d’avoir pris le temps de me lire et de réagir 🙂

      Content que ça t’ai plu, et si ça t’incite à faire des photos… le pari est gagné 🙂

      Bonne journée !

  12. Avatar de Sébastien

    Bonjour Thomas, article très intéressant comme toujours, mais j’ai trouvé une petite coquille, ce n’est pas T. Parker mais T. Parke 🙂

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello !

      Oui tu as raison. Je me trompe souvent en plus. Je vais corriger ça ! Merci 🙂

  13. Avatar de Christophe
    Christophe

    .je découvre votre blog, très intéressant votre analyse et votre regard sur l’évolution de la photographie de rue.
    Intéressant un jour de lire votre analyse de l’impact des Réseaux sociaux sur la popularité de la photographie de rue et la banalisation de la créativité ….

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello 🙂 Merci pour votre retour ! J’y réfléchirais, si un jour j’ai quelque chose à dire d’intéressant là-dessus j’en ferais un billet.

  14. Avatar de Danielle Chasles

    Excellent article, il a de quoi nous décomplexer vis à vis de nos semblables. Bel exemples de photos, merci

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      De rien 🙂
      Ravi que ça vous ait plu !

  15. Avatar de Corine
    Corine

    J’vais faire court, j’avais des idées mais ton article m’en a donné d’autres. Damned, le champ est bien plus vaste que prévu et… c’est pas fini !!
    Merci Thomas 😉

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Ha super ! C’était un peu le but

  16. Avatar de Vincent Montibus

    Bonjour Thomas,

    Merci pour cette analyse très complête de ce genre photographique que j’affectionne particulièrement. Je partage totalement ton point de vue sur l’avenir de la photo de rue : c’est à nous photographe d’en faire ce que nous souhaitons.

    Merci également pour quelques belles découvertes dans les photographes que tu présentes.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hey !

      Merci de m’avoir lu 🙂

      Content que ça t’ai plu.

      Bonne journée 🙂

  17. Avatar de Ben
    Ben

    Bonsoir Thomas,
    Je me posais plein de questions sur ce champ photographique… Grâce à toi, j’ai le double sentiment d’en savoir plus et de ne pas en savoir assez tellement j’ai découvert des photographes que je ne connaissais pas, que j’ai envie de découvrir (c’est grave ?).
    Merci donc !

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Haha non ! C’est pas grave, ça me paraît très positif au contraire 🙂

  18. Avatar de Galinier Christophe

    Bonjour Thomas,
    encore un article intéressant, qui fait tomber quelques tabous sur la photo de rue, perso j’ai une idée de série qui me trotte dans la tête que je n’ai pas encore oser faire. mais je pense que je vais me lancer mais je ne sais pas comment la mettre en oeuvre.
    je voudrais photographier les travailleurs de rue

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello 🙂

      Content que ça t’ai plu !

      Pour ta série, le plus simple est sans doute d’y aller. Va tâter le terrain, parler aux gens, tu verras bien à quoi ça tourne.

      Bonne soirée !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Envie de progresser ?

Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir le livre "10 outils indispensables pour votre projet photographique", ainsi que plein de contenus sur la photographie. 😊
S'ABONNER
Et c'est sans spam, promis. Moi aussi je déteste ça.
close-link
Envie d'avancer ? Recevez le livre "10 outils indispensables pour votre projet photographique"
S'abonner
close-image

Envie d'avancer ?

Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir le livre "10 outils indispensables pour votre projet photographique", ainsi que plein de contenus sur la photographie.
S'abonner
close-link