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Il ne vous aura pas échappé que sur les questions raciales, l’année qui vient de s’écouler a été particulièrement tendue. Le mouvement Black Lives Matter a eu un nouvel essor suite à la mort de George Floyd, ces questions ont touché même le monde de la photographie, et c’est de ça dont on va parler ici.

Cela sera un article court qui va présenter une idée qui m’a assez étonné quand je l’ai découverte : ça a toujours été comme ça. Les choses qui m’agacent et dont je me plains, comme les clubs photo et leur rôle, la prépondérance de la technique dans certains usages, et ainsi de suite, ça a toujours existé. Le milieu photographique amateur (dont il sera essentiellement question ici) a toujours été ainsi ; malgré ce qu’on peut penser de prime abord, internet n’a rien changé. Et surtout, tout ça a une origine logique.

Moi qui milite partout pour un peu plus de culture dans le monde de la photographie (enfin surtout sur le web, ailleurs elle se porte bien), je suis le premier concerné par ce problème : si trop de culture bride la créativité, ce serait une conséquence assez négative de mon contenu, et je ne pourrais l’ignorer. Mais est-ce vraiment le cas ?

En voilà une question qu’elle est bonne. Et si après tout, en 180 ans, on avait fait le tour du sujet ? Si tout était dit, et nos projets simplement bons à répéter les sujets d’antan ? Je ne sais pas vous, mais moi ça me fiche le cafard, le bourdon, et l’idée me déprimerait quand même un peu. Cependant, c’est loin d’être le cas.

Depuis le temps que j’ai ouvert ce Blog, j’ai écrit des billets pour toutes sortes de raisons. C’est parfois parce que le sujet me semble important et essentiel (notamment tout ce qui concerne la méthode et la pratique), d’autres fois parce qu’un lieu commun m’agace et que j’ai envie de le traiter ou tout simplement parce que le sujet du jour m’amuse. Mais dans tout ce fatras de texte lâché sur un coin perdu du web au fil des années, il y en a peu que j’avais autant hâte d’écrire que celui-ci.

Pourquoi est-ce que je dois vous en parler ? Eh bien, parce que cet article est intéressé. Pour la simple est bonne raison que plus on est nombreux à faire vivre cette pratique, plus longtemps les laboratoires seront ouverts, les appareils maintenus en bon état par leurs propriétaires, les pellicules seront produites et se vendront, et la connaissance maintenue. Bon après, comme vous allez le voir, c’est aussi dans vôtre intérêt, bien évidemment, et pas qu’un peu.

Ainsi, ça n’en finira donc jamais. Si les livres sont le petit charbon de bois de mon esprit, les diverses bêtises que je peux lire sur le net sont clairement l’essence qui leur font souffler toutes leurs flammes. Vous me connaissez depuis le temps, je ne résiste jamais à l’idée de ressortir Pipou, ma belle pelle à péter du cliché. Et aujourd’hui, elle a du boulot.

Le GAS est un acronyme anglais qui signifie “gear acquisition syndrome”, soit, dans notre belle langue de Jean-Baptiste Poquelin “syndrome d’acquisition du matériel”. Vous comprendrez bien là qu’il s’agit plus d’une blague de forum spécialisé sur un sujet, que d’une réelle maladie, la parodie est évidente mais je préfère prévenir. On ne meurt pas du GAS, et il ne faut pas manger 5 fruits et légumes par jour pour l’éviter.

Depuis que j’ai ouvert ce Blog la Terre a eu le temps de faire trois fois le tour du soleil, et moi, son modeste habitant, d’écrire une flopée de billets sur la photographie. On y a parlé pratiques, culture, philosophie, ou alors j’ai sorti ma pelle pour taper et casser des clichés. Seulement voilà, je n’ai jamais posé les bases une bonne fois pour toutes.

Le titre de cet article fait référence à un autre billet que j’avais écrit, Et si nous donnions à Louis Faurer la place qu’il mérite ?, dans lequel je présentais un photographe que j’avais découvert tardivement car il est absent de la plupart des histoires photographiques. Dans ce billet, on rejoue au même jeu, on ne prend pas les mêmes et on recommence.