Introduction
Il doit y avoir autant de façons d’apprendre et de découvrir que de personnes. Comme vous l’avez sans doute déjà compris, si cet article n’est pas le premier du blog que vous lisez, mon dada à moi c’est plutôt les livres.
N’empêche que j’aime aussi beaucoup le cinéma, particulièrement quand je peux y découvrir l’œuvre et la pensée de certains artistes, ou me plonger dans l’univers de la photographie.
J’avais déjà un peu parlé de vidéos consacrées à la photographie dans cet article sur YouTube :
Pour faire la part des choses, celui-ci est plus consacré aux longs métrages, avec de la narration (en cela, il est différent des reportages et chaînes YouTube présent dans l’autre article, bien que la démarcation puisse être sujette à débat).
J’ai aussi prévu une partie sur les films ayant une photographie qui m’a marquée (mais ne portant pas forcément sur la photographie), et l’inverse juste après. La liste pourrait en être sans fin, tant le cinéma regorge de pépites, mais je me suis concentré sur ceux que j’ai le plus appréciés.
Comme pour tous les articles de type « ressources« , celui-ci est amené à évoluer au fur et à mesure de mes découvertes, pensez à le garder dans un coin.
Films sur la photographie
Finding Vivian Maier
C’est par hasard que John Maloof mit la main sur les photos de Vivian Maier en 2007, lors d’une vente aux enchères où il était venu acheter des images pour un livre. Il a ensuite cherché à reconstituer son histoire, et à mettre son travail en lumière son travail. S’en est suivi un grand nombre d’expositions partout dans le monde.
Le film retrace l’histoire de cette découverte. Vivian Maier, une mystérieuse inconnue, photographe reconnue aujourd’hui comme une Street Photographer majeure du XXème siècle. Elle est née à New York, d’une mère française, et d’un père ayant disparu assez tôt. Sa vie familiale semble avoir été assez chaotique, sans que le film ne s’étale trop sur cet aspect. Elle réside par la suite à Chicago. Vivian Maier était inséparable de son appareil Rolleiflex et prit tout au long de son existence plus de 100 000 photographies sans (quasiment) jamais les montrer. C’est principalement cela qui crée le mystère si fascinant autour de son personnage.
Pour être libre d’exercer son art quand elle le voulait, Vivian Maier fut une nanny toute sa vie, souvent excentrique, à en croire ce que racontent les enfants qu’elle a gardés. Elle pouvait être assez lunatique, voire méchante, ce qui s’explique sans doute par son passé. Lequel explique à son tour un peu son comportement de collectionneuse (d’instantanés photographiques tout comme d’autres objets) assez mystérieux.
Le film retrace donc la découverte de la vie et du regard hors du commun de cette femme sur le monde, un must-see très bien réalisé et documenté.
La bande annonce :
Ps: Je parle aussi de Vivian Maier dans cette vidéo (ne vous fiez pas au titre).
Everybody street
« Everybody Street »nous éclaire sur la vie et le travail des photographes de rue les plus iconiques de New York, ainsi que sur cette ville qui les a inspirés pendant des décennies. Le documentaire rend hommage à leur esprit via une exploration cinématographique de la ville, et nous présente la course, singulière, pleine de persévérance, et parfois d’un danger immédiat, qu’ils ont effectuée. La réalisation est très léchée (entre témoignages de photographes et d’historiens, images d’époques et photographies). Au programme on retrouve (ceux que j’ai préférés en gras) :
Bruce Davidson, Elliott Erwitt, Jill Freedman, Bruce Gilden, Joel Meyerowitz, Rebecca Lepkoff, Mary Ellen Mark, Jeff Mermelstein, Clayton Patterson, Ricky Powell, Jamel Shabazz, Martha Cooper, and Boogie, with historians Max Kozloff and Luc Sante.
La bande annonce :
Le sel de la Terre
Sebastião Salgado est le dernier représentant d’une espèce en voie de disparition : les grands reporters du XXe siècle. Cela fait plus de 40 ans qu’il parcourt le monde, et photographie une humanité troublée, en pleine mutation, en plein combat. Il a témoigné de tout, et surtout du pire : conflits armés, famines, exodes, génocides, à en perdre sa santé. Après une petite pause « Je plante des arbres, je me refais une santé », il se lance à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète. Cela a donné lieu à l’ouvrage Genesis, qui est raconté dans sa biographie aussi (tout est dans la bibliographie).
Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe. Son amour des hommes et de la vie sont assez touchants, et portent le film, même dans les passages les plus difficiles.
N’hésitez pas à mettre les sous-titres, car il parle français, mais avec un accent brésilien à couper au couteau.
La bande annonce :
Annie Leibovitz: Life through a lens
Ce film fait partie de la série American Masters, mais j’avoue ne pas en avoir vu d’autres. Il détaille la vie de la photographe de renom Annie Leibovitz qui a décidé de dévoiler, devant la caméra attentive de sa jeune sœur, son processus artistique, son parcours personnel et sa méthode pour allier avec intelligence travail et vie de famille. Un grand nombre de célébrités témoignent de leurs collaborations avec elle, telles que Demi Moore, George Clooney, Patti Smith ou Chris Rock. Elle donne également sa vision sur le monde dans lequel nous vivons en dénonçant par exemple les massacres du Rwanda ou du Sarajevo.A voir si vous aimez le portrait ! La bande annonce ici :
Films à la photographie marquante
Human
Human est un ovni inclassable. Il s’agit d’un film réalisé par Yann Arthus-Bertrand, qui est – mine de rien – le premier photographe membre de l’académie des Beaux-Arts. On pourrait presque qualifier son film de photographie tant la frontière avec le médium est mince au regard de la perfection de sa composition.
Le film est un diptyque de récits et d’images de notre monde dont l’objectif est une immersion au plus profond de l’être humain, et ça marche parfaitement. À travers les témoignages remplis d’amour, de bonheur, mais aussi de haine et de violence, le film nous confronte à l’Autre et nous renvoie à nos propres vies. De la plus petite histoire du quotidien jusqu’aux récits de vie les plus incroyables, ces rencontres poignantes et d’une sincérité rare, mettent en lumière ce que nous sommes, notre part la plus sombre mais aussi ce que nous avons de plus beau et de plus universel. La Terre est sublimée au travers d’images aériennes inédites accompagnées de musique relevant de l’opéra. A voir absolument. D’autant plus que, de mémoire, il est gratuit ou disponible à tout petit prix en Blu-ray.
La bande annonce :
Grand Budapest Hotel
Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation. Le film est réalisé par Wes Anderson et présente un casting des plus alléchants : Ralph Fiennes, Willem Dafoe, Edward Norton, Jeff Goldblum, Tilda Swinton, Owen Wilson, Bill Murray, Léa Seydoux… (et j’en ai oublié la moitié).
Je l’ai retenu dans cette liste pour sa composition exemplaire : symétries, cadre dans le cadre, jeu sur les ratios, choix des couleurs pour séparer les époques. Une petite pépite à dévorer sans hésiter.
La bande annonce :
Ida
Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie, histoire de voir si oui ou non, la vie de bonne sœur, ça la branche vraiment. Ce qui sera l’occasion de découvrir un sombre secret de famille datant de l’occupation nazie. Le réalisateur, Paweł Pawlikowski, utilise le cadrage, les costumes, et les couleurs, pour révéler, d’une façon peu conventionnelle, la bataille interne qui fait rage dans Ida pour trouver son identité, une expérience à la fois puissante et délicate. Le fait que le film soit en noir et blanc n’est clairement pas pour me déplaire.
La bande annonce :
The Revenant
Je ne sais pas si je dois présenter le film tant il a fait un boucan hors norme à sa sortie, boucan sans doute lié à la mise en ligne du film plusieurs mois avant sa sortie cinéma. Le film raconte l’histoire vraie d’Hugh Glass, trappeur de son métier, qui, dans une Amérique profondément sauvage, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass, étant Américain, refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils (mais qui sont déjà morts…), il entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Animé par sa soif de vengeance, il fait un voyage qui se transforme en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, et revenir chez lui et trouver la rédemption.
Tout le monde, ou presque, s’accorde pour dire que la réalisation de The Revenant par Alejandro González Iñárritu est impressionnante. Pour le dire clairement, le film, est une sublime photographie de paysages qui dure 2h30.
Les paysages sont grandioses, plus vrais que nature. La caméra du réalisateur est toujours en mouvement et navigue entre les personnages, jamais statique, enchaînant les contre-plongées. Elle offre une véritable expérience cinématographique faite de plans coupés en deux (que ce soit par les longs fusils, les arbres, les brides des chevaux….), d’objectif qui s’embue lorsque Leonardo souffle dessus (révélant la présence de la caméra). A cela s’ajoute une gestion des couleurs extrêmement maîtrisée, nous plongeant avec le personnage dans le froid de l’hiver.
La bande annonce :
Qu’Allah bénisse la France
Adapté du livre autobiographique de Abd Al Malik, « Qu’Allah bénisse la France » le film raconte le parcours de Régis, enfant d’immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans une cité de Strasbourg. Entre délinquance, rap et islam, il va découvrir l’amour et trouver sa voie. La photographie y est très riche, j’ai beaucoup apprécié le travail sur les noirs et blancs. Les cadrages sont toujours justes, et portent l’intrigue. J’avoue aussi avoir été touché l’histoire, très touchante, d’Abd Al Malik. A voir !
La bande annonce :
Fictions sur la photographie
La photographie est un domaine artistique qui a inspiré de nombreux réalisateurs. Entre photographes de guerre, histoires d’amour et meurtres en noir et blanc, la photo se glisse dans de nombreux films ; ça sera la partie la plus légère de cette article. Celle devant lequel on peut se poser et dire « boarf, ça parle photo, on y va ». Exception faite du premier, qui est un petit chef d’oeuvre.
Blow-up
Le film se passe dans un parc de Londres, où un jeune photographe surprend ce qu’il croit être un couple d’amoureux. Il découvre sur la pellicule une main tenant un revolver et un corps allongé dans les buissons, ainsi débutera l’intrigue. J’ai bien aimé le travail sur les couleurs dans le film, je vous laisse consulter cette source, si vous voulez une analyse cinématographique détaillée du film de Michelangelo Antonioni.
La bande annonce :
L’homme qui voulait vivre sa vie
Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n’est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l’amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie. Nouvelle vie, qui, vous vous en doutez, inclut pas mal de photographie. En plus il y a Romain Duris, que demande le peuple ?
La bande annonce :
La Vie rêvée de Walter Mitty
Walter Mitty travaille pour le magazine Life au service négatifs, ce qui est (et je pense que nous partagerons ce point de vue) un job pas dégueulasse. Pour fuir son quotidien, il s’invente des aventures dont il est le héros (dans sa tête). Tout change le jour de son anniversaire où il reçoit une pellicule de Sean O’Connell, un photographe à la renommée mondiale (dans la vraie vie). Dans un message, Sean lui recommande d’utiliser la photo du négatif n°25 pour la prochaine couverture de Life, mais celle-ci est introuvable. S’en suit un voyage à travers le monde pour retrouver la trace du photographe et du mystérieux négatif. C’est bien réalisé, relativement drôle, et le personnage joué par Sean Penn est une caricature de photographe animalier (que j’ai adorée). Une partie du film se passe en Islande, ce qui est quand même un coin bien cool à photographier.
La bande annonce :
Ps : si après la lecture de l'article vous êtes toujours en manque d'idées, je vous conseille d'aller faire un tour par ici, c'est là que je me fournis (en partie) ou ici. Bonne séance :)
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