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Priscilla du preez donefhq7ojs unsplash 1 - C'est moi ou on se fait un peu chier ? - Thomas Hammoudi - Internet

C’est moi ou on se fait un peu chier ?

J’ai toujours vu ce Blog comme étant un support très personnel ce que j’ai dit quasiment dès les débuts. Alors certes, j’y partage des découvertes, des concepts, des réflexions, avec pour but d’éveiller à certains aspects de la photographie, d’en vulgariser d’autres, mais ça reste toujours un contenu très personnel et subjectif. Même s’il est argumenté.

Le contenu n’est pas neutre, ne le sera jamais et c’est très bien comme ça. Vous n’êtes pas en train de lire du recyclage de pages Wikipédia. Et je pense que chacun de notre côté de l’écran, ça nous évite de nous emmerder. Personne ne s’en plaindra.

C’est quelque chose qui n’est pas forcément visible quand je parle de bouquins, de pratique en général ou de technologie, par exemple. Mais ça le sera aujourd’hui. Je vais vous présenter un ressenti que j’ai depuis quelques mois. Je vais essayer de le coller à des éléments plus subjectifs pour essayer de le rendre plus concret, plus palpable. Si je le fais, c’est aussi parce que j’ai bon espoir que vous vous y retrouviez un peu et que l’échange, aussi asynchrone soit-il, vous éclaire un peu aussi si vous êtes dans la même situation.

Ce ressenti est super simple et le titre du présent article en aura trahi la révélation : en photographie, j’ai l’impression qu’on s’emmerde un peu.

J’ai le sentiment de voir en permanence les mêmes contenus en boucle. Les Youtubeurs de tests de matos et de logiciels testent les mêmes trucs sans arrêt. On s’ennuie. Les Youtubeurs argentique nous font cette espèce de croisière de l’insipide, où après nous avoir expliqué 3 fois « Quelle pellicule choisir pour X », ils testent tous les 35mm, puis tous les moyens formats, puis passent à la chambre. Je ne sais pas si la niche va mourir quand ils seront tous arrivés à la chambre 20×25″ ou quand le prix de la Portra aura atteint les 25 € / bobine. La course est lancée, faites vos paris.

De toute façon, ça fait assez longtemps que j’ai diminué ma lecture des sites web et des vidéos YouTube consacrés à la photo. Je préfère les sources de première main. Je préfère lire un bouquin que d’écouter quelqu’un m’en parler (ce n’est pas pour autant que je trouve que c’est mal de le faire, vu que je le fais tout le temps. Mais ça n’est pas mon mode de consommation).

PS : Mis à part Paul Napo, parce qu'il me fait marrer. Et, oui, je regarde peu le contenu de Laurent, mais c'est parce qu'on discute H24. Donc généralement on a déjà échangé sur le contenu des vidéos une éternité avant qu'il ne paraisse. 

Je ne lis plus non plus de magazines, mes livres en retard me jetaient des regards accusateurs quand je tentais. J’étais abonné à Polka et Fisheye fut un temps. Mais j’ai fini par arrêter. Faute de temps pour les lire, et aussi à cause de la ligne trop politicienne du premier et de la pression du deuxième. Dans Fisheye, on voit des choses chouettes tous les 2 mois, mais j’en gardais souvent l’impression de ne pas avancer assez vite. Que tout le monde faisait plein de trucs chouettes et que quoi que j’entreprenne, j’étais toujours un peu à la traîne derrière 1 000 projets teintés d’un entre-soi très parisien.

Si cette morosité est sans doute en partie de ma faute (on y reviendra dans quelques paragraphes, soyez patients), je pense que le contexte joue pas mal aussi. Discutons-en un peu.

Une photographie au ralenti ?

Je viens de vous décrire une impression de lenteur et d’inanimation que je perçois. Mais je pense qu’elle a aussi des raisons objectives d’être là.

Où est passée la moula ?

La première et la plus évidente de toute, c’est la baisse de la vente d’appareils photo, tout simplement. J’en avais parlé rapidement dans l’article sur l’IA, mais je ne suis pas le seul à avoir perçu le problème. Chris Som en a aussi parlé dans une vidéo l’année dernière.

Je vous remets le graphique, ça ressemble à ça :

Image - C'est moi ou on se fait un peu chier ? - Thomas Hammoudi - Internet
Ventes d’appareils photo, en millions – CIPA (source)

Bon, il n’y a pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour le comprendre : depuis l’arrivée des smartphones, les ventes ne font que s’effondrer. Alors non, Candy Crush n’a pas tué la photographie, les gens ayant préféré un loisir à l’autre. C’est plus les caméras qui sont devenues de plus en plus qualitatives. La plupart des gens achetant des appareils photo pour enregistrer des souvenirs (familiaux, de vacances), ce besoin à disparu.

Vous pourriez vous dire qu’on s’en fout. Que ce ne sont pas les gens qui achètent des reflex d’entrée de gamme en tête de gondole à la Fnac qui font les livres photo qui peuplent nos bibliothèques. Les expositions auxquelles on va. Que c’est complètement décorrélé. Sauf que… non.

J’ai (re)commencé en achetant un appareil en tête de gondole à la Fnac. Puis j’ai été lire apprendre.photo. Et des livres, plein de livres. Vous connaissez la suite.

Beaucoup de gens démarrent la photographie pour enregistrer des souvenirs, y prennent goût, persévèrent puis font des trucs intéressants ensuite.

Et ce flux est en train de ce tarir.

Tout d’abord, il y a 2 conséquences à ça :

  • Le marché se réduisant, les prix augmentent. Il est de moins en moins possible de faire des économies d’échelles et donc l’accès au matériel est de plus en plus difficile. Un Canon EOS 5D Mark III était vendu à sa sortie, en 2012, 3 190 €, soit 3 623,85 € de 2023 si on corrige l’inflation. Là où un EOS R5 sortait à 3 900 € il y a 3 ans lors de sa sortie. Je n’ose imaginer le prix, avec l’inflation actuelle, s’il sortait maintenant. Ajoutez à ça le COVID-19 et les difficultés d’approvisionnement qui ont retardé la sortie de nombreux appareils pour renouveler l’offre et attirer de nouveaux consommateurs (qui veut mettre 4 000 € dans un appareil qui a 3 ans ?) et ça ne va pas aller en s’arrangeant.
  • L’écosystème est globalement moins dynamique. Moins de gens s’intéressant à la photographie, c’est :
    • Moins de créateurs de contenus qui renouvellent l’intérêt et la vision que l’on peut avoir de la photographie,
    • Moins d’avis différents, donc aussi moins de polémiques, d’échanges, de réflexion (parce que l’air de rien, dans l’altérité on apprend aussi beaucoup de notre vision des choses),
    • Moins d’audience pour les contenus, ce qui n’est pas sans impact. Vous sous-estimez sans doute l’influence que vous avez sur les créateurs de contenus. Les échanges, les questions, les mails et tout le tintouin sont pour beaucoup dans le contenu que je produis. C’est stimulant, ça amène à réfléchir, voir les choses autrement et ainsi de suite. On perd aussi cette fraîcheur avec un écosystème plus mou.

Sachant que ce constat s’inscrit dans une période de forte inflation (+ 5,2 % en France en 2022), ça n’est pas la fête. Les loisirs étant le premier domaine sur lequel on coupe les dépenses dans ce genre de situation.

Les robots vont nous remplacer

Bon, le sous-titre est très exagéré. Mais comme j’en ai parlé dans l’article sur les IA, pas mal de professions vont être bouleversées par l’arrivée de l’intelligence artificielle dans la photographie. Je ne vais pas vous refaire l’article, il est ici, vous pouvez le lire :

Tout à l’heure on parlait de la photographie de souvenir comme porte d’entrée. L’envie de se lancer dans la photographie professionnelle en est une autre. Pas mal de gens achètent un appareil avec l’envie de démarrer des prestations par la suite. Ils développent un intérêt pour le sujet, s’informent, et viennent apporter un peu de pep à l’écosystème dont je parlais.

Sauf que vous n’êtes pas sans savoir qu’il s’agit d’un métier en tension. Les photographes ont du mal à être payés dans les temps par la presse. Et les différentes sources que j’ai pu trouver s’accordent à dire qu’un débutant gagne l’équivalent du SMIC. Sachant qu’en plus il doit acquérir un matériel coûteux pour se lancer.

Et dans ce domaine déjà en crise, l’IA va réduire les opportunités professionnelles (il serait fou de se lancer dans la photographie d’illustration maintenant ou de tout miser sur le packshot). À un loisir cher s’ajoute désormais un métier de plus en plus difficile. Morosité je vous disais.

Mort au hardware, vive le software

Il y a un point qui me donne un peu d’espoir sur ce sujet.

Le hardware, c’est le matériel physique. Votre appareil photo, ses circuits, moteurs, pièces optiques, boutons et tout le bordel. Le hardware c’est essentiel, mais ça reste limité par nos capacités de production et le monde réel. Un jour on fabriquera le meilleur appareil photo du monde et on ne pourra plus l’améliorer. J’exagère un poil, mais vous voyez l’idée : on ne fera pas des appareils photo compacts qui tiennent dans la poche avec un capteur de moyen format à 100 millions de pixels, une rafale de 100 images par seconde et qui peuvent monter à 4 millions d’ISO sans bruit. Pour les appareils photo, cette limite est encore loin, en revanche pour les smartphones on est plus ou moins en train de l’atteindre. Tout simplement parce qu’ils ont une limite en termes de taille et de poids que l’utilisateur est prêt à accepter. C’est une contrainte forte et donc ils n’auront jamais de capteurs plein format, ni d’optique 100-600mm.

Le software, c’est le code qui opère tout ce joyeux bazar. Quand vous appuyez sur le déclencheur, l’appareil enregistre l’image, la traite, écrit des fichiers sur votre carte SD. Vous avez des menus, des paramètres et tutti quanti. Ça, c’est le software et la limite est beaucoup plus loin, la marge de progression est plus importante et surtout : elle est rétroactive.

C’est là que la magie opère. On peut garder le même capteur et améliorer sans cesse le software qui traite tout ça pour en tirer des images toujours meilleures. C’est par exemple ce qu’a vite compris Google avec ses smartphones Pixel, qui misent tout sur le traitement des images (et non sur la débauche de nombre de capteurs), et pour en avoir possédé un : ça marche extrêmement bien.

Si vous avez besoin d’être convaincus, vous pouvez aller voir ces quelques exemples que j’ai publiés sur Twitter de photographies dont le bruit numérique a été corrigé grâce au nouveau moteur de traitement, basé sur l’IA, de Lightroom.

J’ai vu d’autres tests faits avec des appareils de plus de 10 ans et le constat est sans appel : la barrière de la montée en ISO est en train de tomber. Il n’y aura bientôt plus besoin de changer d’appareil pour « avoir une meilleure montée en ISO ». Le traitement numérique se chargera largement de le corriger et ramènera tous les appareils sur un quasi (ne rêvons pas trop) pied d’égalité. La puissance du software c’est ça : une mise à jour et des photographies prises il y a 10 ans sont désormais parfaitement exploitables.

Alors vous me direz : en quoi est-ce que les améliorations du software vont résoudre les soucis que j’ai décrits ?

Eh bien, j’ai bon espoir que dans les années qui viennent, l’accès à la photographie soit désormais possible avec l’appareil que tout le monde a dans la poche.

Comme je vous le disais, avant on achetait son appareil pour une pratique familiale, puis on s’intéressait au sujet et on montait en gamme / progressait petit à petit. Mais si dans quelques années les smartphones sont capables de rivaliser avec des boîtiers plus haut de gamme (grâce au traitement), de permettre de faire des tirages de qualité, des livres, des zines, des expositions, sans que l’on puisse voir la différence, je me dis que beaucoup se laisseront peut-être tenter par une pratique plus sérieuse.

Le jour où le software dans votre smartphone sera capable d’imiter le rendu d’une optique Leica à 5 000 €, sans que personne ne puisse le remarquer… les puristes vont sans doute râler, mais beaucoup de gens vont sans doute sans doute se mettre à la photographie.

Alors oui, ça ne règlera pas du tout les soucis de la photographie professionnelle que j’ai évoqués. Mais l’excuse de « j’aime bien la photo, mais je ne peux pas en faire je n’ai qu’un smartphone et pas les moyens d’acheter un appareil photo » n’existera plus.

La limite qu’est le hardware disparaît et il ne reste que la création d’image pure.

Laissez-moi rêver et croiser les doigts. 🤞🏻

Un photographe au ralenti ?

Comme je le disais au début de l’article, je pense avoir une part de responsabilité dans la perception que j’ai de la photographie actuellement. J’ai bien réfléchi avec mes petits neurones et une tisane citron-gingembre (j’déconne pas, c’est la meilleure) et j’observe 3 points de blocage.

Et comme vous avez peut-être les mêmes chez vous, on va en faire le tour.

L’impact de la culture

Dans un article d’il y a quelques années, j’ai défendu le fait que la culture photographique n’avait pas un impact négatif sur votre pratique (en opposition au fameux « Nan mais je ne me cultive pas, je ne veux pas être influencé, je fais les choses dans mon coin », qui amène souvent les gens à faire des photographies de paysage moyennes et éculées dans le Jura). C’est par ici si vous ne l’avez pas lu :

Je suis toujours convaincu de la nécessité de la culture photo dans la pratique et ma position n’a pas bougé d’un iota à ce sujet.

Cependant, il y a un effet de bord auquel je n’avais pas pensé : je suis beaucoup plus difficile à surprendre. Et donc, cela contribue au sentiment que j’ai décrit, une impression d’ennui et de voir toujours la même chose.

Je pense que c’est simplement mathématique.

Au tout début, quand j’ai commencé à m’intéresser au sujet, mon premier coup de cœur en photographie (sans doute August Sander) représentait 100 % des photographes que j’aimais à lui seul. J’avais le temps de creuser son œuvre, son parcours et beaucoup de place dans ma tête pour stocker tout ça. Vous voyez la logique : plus il y en a, plus un nouvel ajout devient marginal.

J’ai une base d’autorités Notion où je rassemble tous les photographes pour lesquels j’ai des livres, enregistré des articles et ainsi de suite (j’explique ça là si ça vous intéresse). Maintenant, il y en a 573. Bien évidemment je suis totalement incapable de vous parler de tous ceux-là. Je dois très bien en connaître 10 %, vaguement 50 % et avoir une simple idée du reste. Simplement, une nouvelle découverte ne représente plus que 0.17 % du tout. La place dans ma tête n’est pas illimitée.

D’ailleurs, je pense que c’est aussi ce qui fait qu’instinctivement je parle souvent des mêmes photographes si je n’y prête pas attention : c’est ceux que j’ai découverts au début, que j’ai pu bien creuser, qui m’ont marqué, et du coup je suis à l’aise pour en parler. Mais au final, je ne pense pas que ça soit du tout une question de qualité. Je vous ai bassinés avec certains photographes (je ne les citerai pas ici, mais vous pouvez jouer aux devinettes en commentaires), mais au final ils n’ont pas forcément produit des travaux meilleurs que ceux de mes découvertes récentes. C’est juste que le choc de la découverte, l’émerveillement, l’envie de savoir plus se sont faits autour de leurs noms.

Et c’est difficile de reproduire ça, d’être marqué de la même façon par le 50e photographe que l’on découvre et qui fait de la photographie en noir et blanc, très granuleuse, influencée par Provoke.

Des maths je vous disais.

Mais je pense sincèrement que si j’avais découvert Géraldine Lay (dont je parle dans la vidéo ci-dessous) avant un célèbre photographe de Memphis, j’aurais été un fan hardcore de son travail. Et l’autre m’aurait semblé être une version un peu passée d’une photographie dans la même veine.

Cette vidéo est chouette et n’a pas fait assez de vues. Améliorez votre karma, regardez-la.

Dois-je devenir un Sisyphe heureux ?

Avec la production de contenus, ma pratique de la photographie a toujours eu 2 aspects :

  • Un aspect cyclique : ce sont les articles et les vidéos YouTube, que j’essaie de sortir à un rythme régulier (surtout pour les deuxièmes, je sais 😅),
  • Un aspect « projets de long terme » : les formations, le zine, le livre, l’exposition, etc.

Ces dernières années, j’ai cumulé les 2 et ça a été assez intense. Les 20 heures de formation m’ont quasiment pris 2 ans et demi à sortir, ça a été pas mal de boulot. J’ai adoré les faire, tout comme j’ai adoré faire le livre, le zine et le reste. C’était la première fois que je me lançais là-dedans et c’était super intéressant, enrichissant. Grâce à tous ces projets j’ai pu progresser sur plein d’aspects de ma pratique, donc je ne regrette pas du tout.

Par contre, je n’ai pas du tout envie de me relancer dedans tout de suite. J’ai envie de me laisser un peu de temps, de revenir à une pratique photo déconnectée de tout enjeu. Avancer un projet photo pour le plaisir de produire un corpus d’images qui me plaît. Que ça mène quelque part ensuite ou pas, mais je ne me fixe pas tellement d’objectifs pour l’année qui vient.

PS² : Notez que chacun de mes projets de diffusion (livre, zine, expo) s'est toujours décidé a posteriori. Après que le projet a été terminé, ou presque. Je n'ai jamais rien fait "dans le but de X" ensuite. D'une certaine façon je continue dans cette voie, pour le moment je ne cherche pas activement à diffuser ce que je fais/ferai. 

Donc je suis à un petit tournant dans ma pratique. Et d’une certaine façon, je me demande si je ne suis pas en train de confondre une période de calme avec une période de creux. Ces 2 dernières années et demie, j’ai été très actif, j’ai passé un nombre incalculable de soirées à bosser sur tous ces projets et là je reviens à la pratique que j’avais avant 2020. Un peu de travail sur la production cyclique de contenus et un projet photo à côté.

Peut-être que je dois devenir un Sisyphe heureux et apprendre à y trouver du plaisir. À profiter du calme. Tentons ça.

De la suite dans les images

Cette sous-partie sera l’occasion de faire d’une pierre deux coups.

Parce que je vous ai dit qu’en réfléchissant un peu j’identifiais 3 points de blocage (et on en est au 3e, suivez) et aussi parce que Paul Napo m’a dit que je ne parlais pas assez de mes travaux en cours. J’en parle quand c’est terminé, mais jamais pendant. Sans doute parce que j’aime bosser seul, la porte fermée, mais on va faire une légère entorse. J’avais dû commencer à évoquer Noctabilia (sans trop détailler le projet) environ un an avant la publication, personne n’est mort, je devrais survivre cette fois-ci aussi.

Je suis face à un problème que je n’ai jamais eu.

Mais pour que vous compreniez lequel, je vais vous donner un peu de contexte. J’ai toujours dit que l’on pouvait trouver le sujet d’un projet de deux façons : soit a priori (on a une idée, on la traite par la photographie) soit a posteriori (on a les images, on trouve ce qui les rassemble et on continue). Je vous décris ça de façon très rapide, j’ai fait un article entier sur le sujet, vous pouvez le lire si vous voulez creuser ces notions :

Pour mes projets, généralement, je suis plutôt dans l’équipe « a priori ». On va prendre un schéma, ça sera plus clair :

Quand trouver images et sujet 1 - C'est moi ou on se fait un peu chier ? - Thomas Hammoudi - Internet
Thomas, Champion d’Europe de PowerPoint 2021.
À ça 🤏 d’être certifié MFiap PPT.

Habituellement, je trouve l’idée du sujet autour du point A.

  • Pour InColors, c’est venu assez vite, ça a été plutôt simple à identifier,
  • Pour NORLANDO, je suis parti aux USA avec l’idée de ramener pas mal d’images du road trip. Donc c’était déjà pas mal dégrossi,
  • Et Noctabilia, j’ai su ce que c’était au bout de 2 sorties photo, je pense. Et à la 3e j’avais le titre en tête.

Dans chacun de ces cas, le défi consistait plus à faire l’édition, à décider de ce qui rentre (ou non) dans le projet. D’essayer, petit à petit, de définir des critères clairs pour constituer le corpus d’images final tout en respectant le sujet.

Pendant le confinement, j’ai commencé un projet photo. Ça fait donc un peu plus de 2 ans que je remplis une boîte numérique d’images. Et j’en suis au point B : j’ai une sélection assez avancée, plusieurs versions de l’édition (mais une qui a largement ma préférence), sauf que je ne sais toujours pas ce que c’est. C’est l’inverse : je sais parfaitement ce qui va dans le projet ou non. L’édition est limpide. Mais je ne suis pas capable de l’expliquer.

Je peux vous dire ce que contiennent les images, où elles ont été prises et pourquoi. J’ai pas mal de mots clés en tête, de thèmes qui me parlent pour l’expliquer, mais rien de figé. Et encore moins de titre. La dernière sélection que j’ai faite contient une trentaine d’images et je trouve qu’elles marchent plutôt bien ensemble. Je vous en mets 3 pour vous donner une idée de l’ambiance.

Demoprojetsansnom edited 1 - C'est moi ou on se fait un peu chier ? - Thomas Hammoudi - Internet
Des images du projet secret, pas forcément représentatives, mais un peu quand même (mais pas trop non plus).

Et ça, le fait de peiner à saisir le sens, à finaliser cet aspect-là, m’emmerde assez. C’est un peu comme nager avec une anguille. Je sais que c’est là, pas loin. Je vois la forme globale du truc, je la sens passer. Mais je n’arrive pas à l’attraper pour la regarder de près.

J’avais identifié 3 raisons personnelles pour expliquer cette sensation d’ennui que je vous ai décrite, c’était donc la troisième.

Quelles solutions ?

J’ai vu quelques photographes autour de moi dans des situations similaires. Certains ont choisi de débrancher des réseaux sociaux et de bosser dans un coin, dans une petite bulle avec des proches. Même si je perçois l’utilité et que l’envie de ralentir m’intéresse, je ne pense pas que ce genre d’approche changerait grand-chose dans mon cas.

Je ne peux pas changer le contexte économique et technique, mais je peux changer quelques points dans ma pratique. Comme :

  • Tenter plus de trucs que je n’ai jamais faits en photographie. Alors non, je ne vais pas me lancer dans la photographie de macro, mais je pensais plus à un truc tout simple comme shooter au trépied la journée. Cela oblige à ralentir, profiter du moment, prendre le temps de composer.
    Je sais que c’est un rythme qui m’avait plu pour Noctabilia, ça ferait sens de réessayer. Quitte à utiliser des filtres ou autre pour vraiment aller au bout de la démarche (ce que je n’ai jamais fait, à part avec mon Canonet pour d’autres raisons). Je vois ça comme une façon de renouveler la pratique et, qui sait, de trouver le sens du projet sur lequel je suis en arrêtant de courir après ?
  • M’abonner à une revue. Alors oui, ça paraît très basico-basique comme ça, mais il y a une raison. Comme je vous le disais, j’ai l’impression de faire peu de découvertes, ou de simplement les empiler dans un coin au fond de ma tête sans trop y prêter attention. De collecter plus que de connaître, et j’ai envie d’inverser la tendance.
    Je pense que c’est lié à ma façon de découvrir de nouveaux photographes, soit sur internet (ou tout est basé sur une logique de flux, une impermanence), soit directement en librairie. Dans le premier cas, on creuse rarement ce qu’on voit (je dois suivre 500+ photographes sur Instagram, et vraiment connaître le travail de 20), dans le deuxième cas, je suis tributaire de l’offre disponible au moment où je fais mon petit tour. Il y a sans doute plein de livres super dont je n’entendrai jamais parler en n’habitant pas à côté d’une librairie spécialisée. Cela me semble donc pertinent d’ajouter une source d’information, tierce et de qualité, lente, pour faire des découvertes et lutter contre ce sentiment.
    J’ai identifié un titre qui semble répondre à ces critères. Je vous en reparlerai si je suis convaincu. Pour le moment j’ai commandé la quasi-intégralité des numéros (j’aime bien ne pas faire les choses à moitié 😅). Je vais lire tout ça, et si ça me botte, je vous ferai sans doute une vidéo dessus.
  • Réorganiser des rencontres avec les abonnés. L’air de rien, c’est souvent de chouettes soirées d’échanges où on a parfois de belles surprises (j’avais découvert le travail d’Arnaud, qui est passé sur la chaîne, comme ça). J’ai un peu levé le pied l’année dernière, vu la charge de travail que je me collais, mais il faudrait que je m’y remette.
    Si vous n’êtes pas loin de Lille, n’hésitez pas à faire un coucou sur Instagram (le but de ce compte, ça reste principalement d’échanger avec vous de manière moins formelle que le contenu très top-down).

Dans la vie, je pense que les petits changements auxquels on se tient ont des effets, cumulés, plus importants que les gros bouleversements qui ne durent qu’un mois. Sans surprise, ce sont donc des changements plutôt simples. Je vous dirai s’ils ont apporté le coup de frais que j’imagine.

Si vous avez le même sentiment que moi sur votre pratique de la photographie et l’écosystème dans lequel elle s’inscrit, n’hésitez pas à partager vos conseils en commentaires. Il y a sans doute plein de bonnes idées auxquelles je n’ai pas pensé.

Conclusion

Je peux maintenant répondre assez facilement à la question titrant cet article : c’est moi ET on se fait chier. Indéniablement, le point où en est ma pratique de la photographie a un impact sur la perception que j’en ai, mais je pense aussi qu’il est raisonnable de dire que le monde de la photographie, dans son ensemble, se situe à un tournant. Dans une période de transition. Comme il l’a été avec l’arrivée du numérique, puis d’internet.

Comme je vous avais prévenus, l’article avait une tournure un peu plus personnelle que d’habitude, avec l’espoir que vous y trouviez des similarités avec votre pratique et vos réflexions sur le sujet. Je ne vous cache pas non plus qu’il y avait un petit côté « fallait que ça sorte » assez cathartique à le faire.

Après l’avoir lu, dites-moi tout. Est-ce que vous percevez ça aussi ? Comment vous vous sentez dans votre pratique de la photographie en ce moment ? Êtes-vous enthousiastes ?

On en discute ensemble dans les commentaires.

À la prochaine. ✌🏻


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On discute de l’article ? 😀

Commentaires

43 réponses

  1. Avatar de Luc Auffret
    Luc Auffret

    Merci encore pour ton partage et tes questionnements. Un des trucs les plus inspirants que j’ai entendu dernièrement, c’est Raymond Depardon qui parlait de l’influence qu’avait eu pour lui G Goffman le sociologue. Et Depardon explique que ça lui avait ouvert de nouvelles perspectives. L’oeuvre d’un photographe comme lui est immensément riche de part cette approche. La photo pour lui n’est pas une fin mais juste un moyen d’expression. Le plus important n’est il finalement pas d’avoir des choses à dire ?

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Bahhh pas vraiment. C’est la base, mais des idées j’en ai plein. Sur plein de sujets.
      J’ai des idées de livres de fiction par exemple. Mais une idée seule ça ne vaut rien, c’est la réalisation qui compte.
      Or, j’ai 0,5% de la motivation nécessaire pour faire un livre de fiction (même si l’idée me plaît et que j’aurais plein de choses à dire !).
      C’es un peu de a qu’il s’agit. De l’engouement à réaliser nos idées.

  2. Avatar de Bruno
    Bruno

    Bonjour, dans le fond, peu importe le medium, l’essentiel reste d’exprimer une chose que l’on porte en nous et qui exige de prendre forme. L’ennui, c’est un temps de gestation. La création artistique a tout à voir avec la maternité.

  3. Avatar de Marc Schreder
    Marc Schreder

    Il y a 2 ans je pataugeais dans une pratique photo qui tournait en rond, puis j’ai bien progressé grâce à des cours en ligne, mais qui m’ont mis face à mes grosses lacunes (un peu comme quand j’ai tenté l’entrée au conservatoire), j’ai tenté la sociabilisation en m’inscrivant dans un photo club et … Burn out ! J’avais l’impression de ne plus faire ce qui me ressemblais, je chassais les likes, mais via Laurent et suite à une question sur twitter, j’ai découvert un Monsieur aux idées bien arrêtées, j’ai suivi une de ses formations sur l’évaluation et l’amélioration, franchement de prime abord, je n’ai pas satisfait du tout, ce n’est pas ce que j’attendais, mais j’ai tout bien suivi, tout bien noté… Fiat Lux, j’ai arrêté de guetter les likes sur les RS, j’ai commencé un projet qui me traîne en tête depuis quelques années, je me suis réappropriez mon esthétisme photographique et cela c’est grâce à vous, donc, certes cette réponse et sans complétement hors propos, mais c’est vrai parfois on se fait chier (voir plus si affinité) et c’est le moment où on croise de nouvelles opportunités.
    (Ah et je me suis remis au blues au passage 😉 )

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Merci … et vive le blues !

  4. Avatar de Philippe
    Philippe

    Cher Thomas,
    Tout artiste, quel qu’il soit, s’honore d’être dans le doute. La technique n’a cessé d’investir l’art, tout au long des siècles. Et pourtant qu’est ce qui relie cet homme vivant il y a 45 000 ans dans une caverne dans laquelle il a laissé l’empreinte de sa main et l’homme d’aujourd’hui qui s’interroge sur sa pratique artistique ? Le même élan de création.
    Votre constat serait-il de s’interroger sur comment vivre l’art au delà de la technique.
    Or il pourrait être encore plus sombre : 1,4 billions de photos sont prises chaque année. Un vertige. Devant une telle avanlache d’images, comment faire face ? Comment mon travail pourrait il apparaître dans un tel flot interrompu ? Vous même, vous mentionnez que sur les 500 photographes que vous avez apprécié, seulement une vingtaine bénéficie d’un suivi régulier.
    Les algorithmes sont partout. L’IA trie nos photos, L’IA améliore nos photos en post traitement, l’IA sauvegarde nos photos, et c…
    Peut être faut-il revenir aux fondamentaux ?
    1. Depuis son invention, la photographie repose sur un tryptique qui n’a pas changé : une quantité de lumière+un temps de pose+un support.
    Si l’IA change un seul des éléments, la bascule technique produira une autre forme d’art. Quelle importance, si nous y trouvons notre compte en tant qu’artiste.
    2. Se souvenir toujours de la citation de Dana Litousky : ‘tout le monde s’en fout’ . Avec ou sans l’IA, je continue à photographier ? Tel serait le dilemme.
    3. L’IA est là et il faut faire avec. Sur ce point s’ouvre le débat sans cesse renouvelé entre art et technique. Tout smartphone, tout boîtier numérique hybride sont bourrés d’IA. Et ce n’est que le début. Alors, ne faudrait il pas mieux de considère l’IA comme un outil au service de notre créativité ?
    4. Finalement reste à savoir quel photographe souhaitez vous devenir dans les années qui viennent. La réponse tourne toujours autour du tryptique : amateur, artiste ou professionnel.
    Et la lecture de votre livre ‘vers la lumière’ a été pour moi un départ de réflexion très utile.

    Pour votre projet, puisque vous êtes à la recherche d’un nom, les trois images présentées m’ont suggéré celui-ci :
    « sombres et pierres »
    Aucune analyse de ma part, une simple impression.
    Continuez à avancer. Et à partager.

  5. Avatar de Lama
    Lama

    Salut Thomas
    Très intéressant ton billet. A la lecture de ce dernier, j’ai un sentiment assez prégnant sur ce que tu représente dans le milieu de la photo. Je te vois comme un photographe avec une grande culture de son art, très instruit sur le sujet, mais qui n’a pas toujours l’inspiration. Pareil, a te lire, tu ne manques pas de courage dans le travail à fournir, mais est-ce que ce qui différencie une très bonne série, d’une série sympa, ce ne serait pas une « part des anges » pour reprendre l’expression :). J’ai vu beaucoup de contenu sur ta chaîne mais je ne me souviens pas avoir vu ( mea culpa si le contenu existe) une vidéo traitant de ce qui fait qu’un travail photographique devient majeur….voir incontournable. Bon courage à toi.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      C’est parce que j’ai déjà traité le sujet il y a 5 ans sur le Blog : https://thomashammoudi.com/comment-reconnaitre-un-photographe-qui-a-reussi/
      Je pense que tu as cette impression, erronée, parce qu’il s’agit de 2 rythmes différents. Je publie des vidéos toutes les deux semaines, des articles quelques fois dans l’année. Le tout est repartagé automatiquement souvent (sur Twitter, la page FB…).
      Donc t’as une impression de « présence », qui est totalement décorrélée de la réalité : je ne tourne qu’une fois tous les 2 mois environ. Le reste du temps, ça tourne tout seul. Là, les vidéos jusqu’à la mi-juin sont en ligne et programmées.
      Par contre, je travaille mes projets régulièrement, c’est un travail de fond, pas avec le même rythme du tout. Et généralement je ne le montre que quand c’est fini, donc après plusieurs années (j’avais commencé Noctabilia 3-4 ans avant de le montrer).
      Ces dernières années j’ai sorti un livre, une expo, un zine, j’ai déjà entamé la suite. Si j’suis pas inspiré, j’sais pas trop qui l’est 😅

      1. Avatar de Lamavega
        Lamavega

        Ah en effet, il doit y avoir des lacunes de ton travail dans son ensemble 🙂

        Après, des gens inspirés il doit y en avoir qu’une minorité et si tu y couple un travail sérieux et un peu de talent, tu dois tomber sur du 1 pour 100 voir 1000. Dc tu fais déjà partie de cette frange.

  6. Avatar de Laurent Piquet
    Laurent Piquet

    À la fin du siècle dernier, il y avait une forme de consensus sur l’idée de la fin de LA photographie. Depuis, un grand nombre d’artistes, photographes, plasticiens ou autres se sont penchés sur le médium et ont entrepris de travailler dans le champ DU photographique. Pleins d’exemples de cette production sont présentés par Michèl Poivert dans son récent ouvrage « Contre culture dans la photographie contemporaine ». Cela montre que la photographie ne se réduit pas à la possession de tel ou tel appareil, de faire ou de prendre des photos, mais, dans une perspective artistique, d’imaginer le fond et la forme de son expression et de construire son projet à l’aide d’un procédé, imaginé ou appliqué à partir de ce qui existe déjà.
    Il est évident que si l’on est pas profondément envahi par ce besoin, obsédé en permanence par ce qu’on a fait, les idées de ce qu’on pourrait faire, comment s’y prendre etc, si on est pas prêt à consentir beaucoup de temps et de sacrifices, si tout simplement notre vie nous en empêche, il sera dur de prétendre à une dimension artistique, et par là, à quelques moments d’espoirs, d’accomplissement, et le plus souvent de déceptions.
    Pour finir, ce passage des «  lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke :
    « Vous regardez vers le dehors, et c’est précisément ce que vous ne devriez pas faire aujourd’hui. Personne ne peut vous conseiller ni vous aider, personne. Il n’est qu’un seul moyen. Rentrez en vous même. Cherchez la raison, qui au fond vous commande d’écrire; examinez si elle déploie ses racines jusqu’au lieu le plus profond de votre cœur; reconnaissez-le face à vous même : vous faudrait-il mourir s’il vous était interdit d’écrire?… »

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      C’est très joli sur le papier, mais dans la vraie tous les photographes (bien plus avancés que moi) ont une approche beaucoup plus relax que ça du sujet ne trouve. 😅
      A te lire, on pourrait croire qu’il faudrait y consacrer chaque seconde de fonctionnement de notre cerveau. En vrai, je pense que la régularité paie plus que l’intensité.

      1. Avatar de Laurent Piquet
        Laurent Piquet

        Tu fais bien sûr un peu comme tu veux ou comme tu peux …. Mais ce genre de pensées ne se commande pas. Pour le coup tu prends ça un peu trop au pied de la lettre ( c’est le cas de le dire). En moins joli, comme tu dis, la création artistique, c’est quand même pas mal d’emmerdements. Tu y es peut être ?
        Et merci pour ta réponse !

        1. Avatar de Thomas Hammoudi

          J’y suis sans doute oui.

  7. Avatar de Fabrice

    Bonjour Thomas ! Merci pour ton article. Je te lis toujours avec grand intérêt. Quant à ma démarche photographique, je l’a trouve de plus en plus enrichissante. Je n’ai pas la même perception parce que justement comme tu l’évoque c’est très personnel. Il y a tellement de choses et de personnes inspirantes dans la vie que je n’aurais jamais assez de temps libre pour m’y pencher. Alors, je me concentré sur ma pratique et deux ou trois sujets inspirante et cela me suffit.
    Bien à toi !

  8. Avatar de Steve Fiehl

    Bonjour Thomas

    Merci de cette confession. Pour ma part je rentre d’un stage de 5 jours à Arles en compagnie d’un photographe réputé à la grande intelligence humaine, et j’ai trouvé que c’était une excellente façon et de se remettre en question dans sa pratique (par ex penser à associer des catégories d’images très différentes dans une série) et de comprendre le travail d’un photographe. Car il te raconte son processus créatif, ses doutes, ses aller retours, son raisonnement analytique aussi, il décortique ses images, et ça tu ne le trouveras dans aucune revue ni ne le devineras par toi même en achetant son livre qui n’est que le produit fini. La culture photo passe aussi par des échanges et si possible avec les plus grands, et cela te donne de nouvelles envies, de nouveaux caps à franchir… Une autre source d’envie pour moi ce sont les expositions de peinture, elles m’inspirent souvent bcp plus que la photo car elles sont plus éloignées, la tentation de reproduire est moins forte et pourtant leur imaginaire t’emporte et te nourrit. En somme, de mon point de vue, faire des rencontres importantes, se nourrir autrement, retrouver les classiques, travailler moins intensivement aussi, ne pas chercher à tout connaître et à tout suivre, faire des pauses… tout cela évite l’ennui et la sensation de tourner en rond.

  9. Avatar de David Louhaut
    David Louhaut

    Ce premier triptyque est très encourageant. J’y vois toujours un intérêt marqué pour la banalité mais l’approche me semble différente. J’ai l’impression qu’elle tend vers une forme de dramatisation subtile, si je peux me permettre un oxymore. A mon avis, elle provoque une sorte de tension parce qu’elle pourrait sembler décalée pour des sujets auxquels on ne prêterait pas forcément attention : un bâtiment abandonné, une église devant laquelle on passe tous les jours sans même se signer, un pont comme il y en a mille (y aurait pas d’eau dessous… Passeraient quand-même !). C’est peut-être ça, la poésie.
    Quoi qu’il en soit, je perçois dans ces images beaucoup de sérieux et la quête de quelque chose d’essentiel, tout comme dans les questions que tu poses dans cet article. Si on s’emmerde, c’est peut-être qu’on ne trouve pas grand chose qui nous nourrisse. Mais quand on vu tant d’images, qu’on passe son temps à les analyser, c’est bien normal. Si doués ou si originals soient-ils, les artistes sont rarement novateurs. Il faut s’y faire.

    Je trouve aussi qu’on tourne en rond. Il y a encore quelque chose qui m’emmerde un peu, mais dans un sens différent. Il me semble que l’idéologie prend le pas sur l’art. La nouvelle programmation de la MEP est à cet égard représentative. Ce n’est pas que les photos ou les artistes soient mauvais, bien au contraire, ni que je conteste leurs discours, mais j’ai l’impression que cette grande institution instrumentalise aujourd’hui la photographie pour coller au courant libertaire qui s’impose dans les médias, la politique, bref, un peu partout. C’est peut-être mon côté contestataire et provocateur qui se rebiffe. Je n’aime pas qu’on m’impose un discours, qu’il me convienne ou non. Ce n’est pas le sujet. Ce qui me navre, c’est qu’on use beaucoup d’énergie à montrer patte blanche avant de se consacrer au sujet principal. La photo, nom d’une pipe !

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Merci pour ton retour 😊
      Je pense que ça n’est que la conséquence de l’art conceptuel, émergé dans les années 70’s.
      Le concept prend le pas sur l’œuvre. C’est maintenant souvent aussi le cas en photo. Rien de vraiment neuf, là aussi, sous les tropiques.

  10. Avatar de Denis Beaudin
    Denis Beaudin

    Merci Thomas … encore.
    Grâce à toi ma culture photographique ne cesse de se bonifier à mon plus grand plaisir. Lorsque la photo passe du hobby à celle de passion notre désir de découvertes devient insatiable , cela implique une déception qui immanquablement s’agrandira avec le temps. Mais … le plaisir de déclencher et de découvrir une pépite au retour à la maison nous incite à continuer. J’ai maintenant 71 ans , je suis encore curieux et continu à mon avis de m’améliorer … je ne suis pas sur les réseaux sociaux et n’est pas en attente d’approbation de tous et chacun … rechercher des moments où la photo génère une histoire où l’émotion surgit voilà mon but .
    Sans doute qu’une exposition d’ici 5 ans me sera envisageable … afin de satisfaire un peu d’égocentrisme … d’ici là salutation du Québec.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Salutations de l’autre bout du monde alors 👋🏻

  11. Avatar de Florence
    Florence

    Bonjour à tous et merci Thomas pour ton honnêteté et ton partage.

    Je fais de la photo depuis une dizaine d’années mais je n’ai rien créé de particulier, en dehors de livres souvenirs de voyage, de nature (désolée mais j’aime photographier les fleurs et les insectes) et de famille. Ce n’est pas grand chose mais c’est très important pour moi de laisser ces traces à mes filles qui ont toujours plaisir à revoir les lieux et les moments partagés ensemble.
    Habitant à côté de Paris, je vais régulièrement à la MEP et dans certaines galeries dédiées à la photo (Polka et autres) mais j’ai un sentiment de déjà vu, les sujets mis en avant étant souvent les marginaux, les « invisibles » et les conflits de par le monde. Loin de moi l’idée qu’il ne faut pas le faire – bien au contraire – mais cela ne m’aide pas à trouver une voie de la pratique photographique que je pourrais développer.
    Alors oui, moi aussi je m’ennuie un peu en ce moment mais j’espère comme toi trouver un sujet – même indéfini – pour retrouver du plaisir à sortir mon appareil 😉
    Florence
    PS : Je n’ai pas de titre à te proposer pour ton projet, mais juste une réflexion suite à leur visionnage qui t’aidera peut-être – tes 3 photos montrent des endroits déserts dans un camaieu de beige entre ombre et lumière

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Merci pour ton retour 🙂
      Ce n’est qu’un bout de la série, la couleur n’est pas si déterminante que ça dans l’édition.

  12. Avatar de Gaertner

    Thomas merci pour cet article très très complet
    Pour moi tout dépend de une chose: qui arrive à vivre de la photo ? Toi y arrives tu avec tous tes projets et autres vidéos?
    Je n’ai pour le moment pas beaucoup rencontré de photographes qui en vivent sans autre source de revenus.
    Ps- voir sur Mon site ma série sur Burning Man…

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Hello,

      Je ne pense pas que le fait d’en vivre ou non soit important.
      Certains en vivent et font des travaux inintéressant ou par contraintes.
      D’autres n’en vivent pas et font des choses assez chouettes.
      Il y a même des photographes, comme Lucien Hervé, qui démarrent leur carrière photo à la retraite.
      Ce n’est pas une clé de lecture qui me parle beaucoup.

  13. Avatar de FA
    FA

    Merci Thomas. Moi aussi j’ai eu peur que tu fermes tout !
    Je n’en suis pas encore au stade «  je me fais chier » . J’ai plein de projets tous simples avec des photos prises à moins de 2 km de chez moi – mais c’est tellement compliqué d’en faire l’editing ! Tu m’avais aidé à faire celui autour de mon village.
    Je crois surtout que la créativité trouvera toujours son chemin , avec parfois des impasses. Mais retourner sur ses pas nous fait voir autrement le paysage. Pourquoi l’ennui ne serait-il constructif que pour les enfants ? Râler autour d’un projet quoi de plus normal.
    J’habite l’ouest et j’ai mon festival « poil à gratter ». C’est le festival de la jeune photographie européenne à Niort. A chaque fois je râle, je ne comprends pas, je m’agace … mais aussi je découvre, je m’enthousiasme, je me questionne, je mets en attente… Niort provoque chez moi plein de réactions mais jamais d’ennui !
    Etant de l’Ouest je vais aussi à laGacilly, Moncoutant, Rennes… mais seule l’expo de Niort me provoque autant .
    Bonne chance à toi, encore merci.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Je me souviens de ton projet oui !
      Courage avec l’édition, c’est exigeant mais c’est clairement mon étape préférée.

  14. Avatar de martine chiarappa
    martine chiarappa

    Salut Thomas,
    J’ai lu ton article et les commentaires, je comprends cette impression de tourner en rond, de voir toujours les mêmes images, et puis on rencontre des points de vue et on comprend les partis pris, les directions, la démarche, le sens et on se dit que peut-être le problème vient de la, quelle est ma démarche? quelle est mon intention?
    Une formation peut nous apprendre à maîtriser la technique mais elle ne nous donnera jamais la direction, c’est comme la poésie, je connais la syntaxe, la grammaire, un maximum de vocabulaire mais ça ne fait pas de moi une poétesse.

    Pour ma part la photographie m’accompagne depuis ado, à tous les moments de ma vie, j’ai une pratique autour de l’intime, de la famille, une pratique du paysage et du voyage et une pratique documentaire militante.
    La pratique documentaire a émergé il y a trois ans, elle a fait suite à une période de remise en question, je ressentais le besoin de quelque chose de plus fort, d’engagé, certainement lié à mon éco sensibilité, bref depuis je creuse la question côté lecture, vidéo, photo etc.
    Je suis sensible à la cause animale, à l’environnement et à sa destruction, je m’en suis rendue compte au travers de mes images et petit à petit j’ai commencé à construire, me déplacer pour approfondir la question, maintenant je sais que la question est vaste et le chantier difficile mais je m’y attelle car c’est presque vital pour moi, la contexte mondial est anxiogène, je n’ai pas d’autre porte de sortie que de témoigner même si ça doit rester lettre morte.
    Bon dimanche et courage à nous pour nos quêtes!

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Yes, courage à toi aussi 💪

  15. Avatar de Fabien LUCAS
    Fabien LUCAS

    Bonjour Thomas,
    J’ai ressenti exactement la même chose après m’être donné à fond à la pratique photographique. À cette époque (très lointaine…), je photographiais quasiment tous les jours avec un reflex Minolta X500 que mes parents m’ont offert pour mon 18ème anniversaire, je visitais des expos et je misais énormément d’ouvrages photos.
    Un premier coup de mou au bout de 5 ans de pratique, un peu comme tu le décris dans ton article, j’ai mis ça à l’époque sur le dos du matos qui ne convenait plus à l’évolution de ma pratique et me bridais. Alors j’ai cassé ma tirelire pour m’offrir le graal, la Rolls de la photographie: un Leica M6.
    Très amusant au début, la visée télémétrique me permettait effectivement de faire d’autre photos, d’une qualité très supérieure à celle du Minolta (heureusement, vu la différence de prix).
    Mais ennui est de nouveau revenu très vite.
    J’ai arrêté la photo (hormis les photos souvenir de famille ou de vacances) pendant 15 ans.
    Le déclic pour m’y remettre? Un collègue me parle de son Reflex numérique.
    Je revens mon Leica et son optique 35mm Summicron pour m’acheter un Canon 5D première génération.
    Mes goûts photographiques ont évolué, ma pratique aussi.

    Mon explication très personnelle de l’ennui en photo:
    Nous vivons dans un monde où le présent et le futur ont une place prépondérante.
    Or, en photo, on est toujours dans le passé. Après la fraction de seconde de l’obturateur pour figé un instant de vie, on est déjà dans le passé. Quand on regarde ses photos, on regarde le passé.
    Je me suis aperçu de cela après une période de dépression. Je n’avais absolument pas envie de photographier durant cette période.
    Puis plus tard, j’ai constaté que l’envie de photographier me venait dans des moments d’humeur positive, qu’elle s’estompait quand mon humeur devenait négatif.
    C’est une explication, peut-être pas la vérité.

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      C’est intéressant comme retour en tous cas ! 😊
      J’ai été assez occupé, donc mon présent a été plus occupé à bosser qu’à faire des photographies. Et la machine doit se gripper au bout d’un moment. Comme les vieux appareils photo.

  16. Avatar de Jean Berube
    Jean Berube

    Tu mets le doigt sur plein de choses. Bon article. Merci. Un peu comme toi, je me sens engagé dans une longue glissade incontrôlable. Et plus je réfléchis à la photo, plus je réfléchis au reste, c’est-à-dire à ce qui fait que je fais de la photo (la vie!). À la vitesse où va le monde, au rythme où les changements s’imposent, il faut peut-être imaginer une existence sans phase de solidité, une espèce de permanence de la consolidation vers ce qui n’arrivera jamais… accepter l’élan, intégrer le défi du déséquilibre au quotidien… voir la pratique de la photo comme une succession d’états transitionnels qui ne permet jamais de dire : me voilà arrivé!

  17. Avatar de Rémi
    Rémi

    Merci Thomas,
    Je te suis depuis un certain temps et tes réflexions me font toujours avancer.
    Je suis déjà âgé, retraité depuis 2 ans (après 64 ans) cela me permet de me consacré pleinement à la photo. Elle m’apporte énormément sur la connaissance du monde autour de moi et surtout sur moi même.
    Avec mon vieux reflex umérique, j’en suis encore à une phase d’exploration, de test et d’essais dans tous les domaines. De ce fait, je ne m’ennuie pas. Cela viendra-t-il un jour, je ne sais pas, je ne l’espère pas.
    J’estime avoir tellement de chemin à parcourir dans le temps très court qu’il me reste sur cette Terre que je ne le crois pas.
    Continue à t’interroger et à nous interroger comme tu le fais si bien.
    Bon courage, à bientôt.
    Rémi

  18. Avatar de Angélique Mauger
    Angélique Mauger

    Je pense que tout dépend du stade d’avancement de la pratique photographique où l’on se trouve. Personnellement, j’ai raccroché depuis 5 ou 6 ans et je suis encore au stade ou j’apprends (merci notamment aux formations de Laurent Breillat, Pauline Petit mais également à la vôtre). Je m’émerveille encore, je développe ma culture photographique et artistique, je me mobilise pour aller voir des expos et tout cela me ravit au plus haut point.
    Effectivement, vos arguments sur le ralentissement actuel ont du sens mais je ne perçois pas ce ralentissement créatif ayant encore tellement à apprendre.
    En tout cas, merci pour cet article très intéressant et des personnes, comme Laurent ou vous, nous permettent justement de ne pas nous ennuyer. Alors surtout, poursuivez 😁

  19. Avatar de Michel Avaert
    Michel Avaert

    Bonjour Thomas. Côté lecteur, la réflexion est plutôt « fallut-il que ça sorte? ». Eh bien oui, il fallait que ça sorte, …de ta « plume » ici. Parce que tu résumes, en argumentant néanmoins beaucoup, ce que j’ai en tête, et je suppose chez d’autres photographes, depuis quelques mois. Cette sensation que la connaissance, la créativité et l’intelligence en matière photographique (sans doute en d’autres matières) vont s’effriter. IA faisant fonction avec les raisons énoncées dans le contenu ci-dessus. Il reste cependant un domaine où l’on peut espérer un répit face à la pratique de l’IA en photographie, dans celui du reportage évènementiel qui doit générer un instant, un ou des personnages, des endroits… que la photo doit précisément et obligatoirement révéler.
    Quant aux « images au projet secret », elles m’inspirent un titre de projet, « Ombres incertaines ». L’oeil perçoit régulièrement un équilibre entre ombre et lumière. Mais qu’en reste-t-il lorsque l’appareil réglé pour l’occasion a capté le duo? Une incertitude quant au résultat dans de nombreux cas. J’assume mon expérience. Allez Thomas, merci pour avoir exprimé ce qui te fait chier, tout comme moi. En espérant que nous soyons très nombreux à en ressentir les nuisances pestilentielles. Michel

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      On va dire que je suis incertain quand à cette direction pour le projet 😅

  20. Avatar de Bruno Savatte
    Bruno Savatte

    Ouf! Me voilà rassuré , à plus d’un titre.
    A l’invitation mail j’ai eu peur que tu n’anonces la fermeture du blog. Mais non juste une confession intime sur un coup de mou général.
    Ton analyse me parle avec des nuances personnelles ( normal on a pas la même vie !) : j’ai toujours rien « réalisé » de satisfaisant, mon accès à la culture est freinée économiquement, je lutte encore avec la procrastination chronique ( j’ai commencé un bouquin … faut que j’m’y remette …) et tout ça en ayant passé le cap des 50 ans ( sans Rollex …).
    Et pourtant comme dirait Lara Fabian , j’y crois encore ! Avec la mort de mon père il ya 30 ans j’ai appris la finalité, depuis 20 ans j’ai appris l’irrémédiable avec la paternité, le demi-siècle écoulé ne m’a pas encore tout appris loin de là : c’est encourageant.
    La photographie est devenue un besoin introspectif plus que productif et c’est bien comme ça.
    Merci pour cet article .

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Merci pour ton retour Bruno 🙂
      Et non il ne ferme pas. Il continuera d’évoluer avec moi.

  21. Avatar de helene BAUDART
    helene BAUDART

    même ressenti bon je suis beaucoup plus agée, et la un peu marre des réseaux ,deja ou quelque part j attends des like ,je fais un enieme coucher de soleil dont je suis fiere d ailleurs mais qui attérira a la poubelle ,je viens de perdre me deux parents et j ai jete tant de photos, des centaines de paysages sans aucun interet ,je me dis que seuls sont importants les clichés de rue des gens de ceux qu on aime et la l’ IA ne le fera pas et c est important de garder des traces si touchant de regarder les photos des ancetres ,alors oui l i phone pour aller vite pour montrer puis on efface !! ouh lala la moi aussi je me pose tant de questions ….

  22. Avatar de Lionel Modolo

    C’est vrai qu’à part quelques découvertes, rare donc, on s’ennuie un peu c’est vrai, moi qui suis assez fan du noir et blanc, effectivement du #arebureboke, je commence à me lasser, et par conséquent, ça se ressent dans ma pratique, où j’ai du mal à me sortir de mes photos sombres et contrastées de la mer…
    Mon dernier coup de cœur en couleur, le livre de Nicolas Boyer GIRI GIRI…
    La preuve que je m’installe, je ne sais pas si c’est dans l’ennui, mais j’ai acheté un Olympus PEN EE, pour faire du noir et blanc et des petites histoires contrastées
    Je suis abonné à la revue 6 mois, epic, et like, et j’ai l’impression de voir souvent les mêmes images, et même si ce n’est pas grave en soi, ça me prend un petit peu la tête, de ne pas avoir autre chose, je vais aller au festival photos de Sète, et celui d’Arles, bien sûr pour voir un peu, mais bon, au quotidien le plaisir s’est estompé…
    Il y a sûrement une façon, de prendre du recul, de penser la photo différemment, je vais réfléchir à ça, sur ce bon dimanche

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Bah on mènera nos réflexions en parallèle comme ça 😅
      Et j’ai aussi trouvé Giri Giri top !

  23. Avatar de CHRISTIAN GAUTHIER
    CHRISTIAN GAUTHIER

    Bonjour Thomas
    Je suis dans un état d’esprit identique. Je viens d’abandonner tous mes abonnements aux magazines Web et papier afin de limiter l’overdose d’images tout azimut. Finalement ne pas connaitre tous les photographes en vue n’est pas un drame !!
    Je reviens lentement mais surement à une photographie plus calme et proportionnée. Je recommence à faire des choses improbables ou foireuses qui me font rire sans pression de résultat. Je respire et sortir d’un carcan fait du bien. Mes images ne seront sans doute pas meilleures mais bien plus agréable à faire.

  24. Avatar de Maye
    Maye

    Bonjour
    Stat+1 😉
    Je ne laisse pas toujours de commentaires je commence à en avoir un peu marre de ces discussions écrites et dommage je n’habite pas vers Lille.
    Pour ma part je bosse (pas dans la photo) je suis fatiguée et pas les moyens d’un appareil à 4000 ni mm un ordi pour lightroom. Je fais des photos que j’aime et puis…
    Bref très bon article qui pousse aussi ma propre réflexion.
    Et les 3 photos du prochain projet dégagent qque chose de très calme qui semble en effet pouvoir bien se juxtaposer avec une pratique avec le trépied, j’ai l’impression que tu n’es pas loin de trouver une voie moins « chiante » 🤭
    Merci en tout cas ce dimanche pluvieux débute de manière plus intéressante qu’il n’aurait pu.
    À la prochaine lecture

    1. Avatar de Thomas Hammoudi

      Merci pour tes encouragements 😊✌🏻

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