A la lecture de ce titre, la première question qui vous vient à l’esprit est
logiquement : mais qu’est-ce que ce nouveau mot-dièse sorti des enfers ? Eh bien, cela va être tout le sujet de ce billet. En avant mes braves.
Fin janvier, j’ai eu une idée : « Et si je photographiais tout le mois de février uniquement avec un Canonet ? ». Point de contraintes temporelles ou créatives ici, vous connaissez mon aversion pour celles-ci. Il s’agissait plus d’un jeu, de voir ce qu’il était possible de faire avec un boitier sorti en 1972, et très largement moins automatisé que le reste de mon matériel, un rétropédalage en quelque sorte. Chaque participant faisait ce qu’il voulait avec, quand il le voulait, tant que c’était au Canonet. Oui, parce qu’on a été plusieurs, vous allez voir.
Personnellement, venant tout juste d’emménager à Lille, je trouvais que c’était une bonne idée d’avoir une période « crash test », pour découvrir la ville, avant de me lancer dans des projets plus sérieux. J’ai une idée assez précise de ce que je veux produire les prochains mois ou années, mais cela me permettait de me laisser un peu de temps avant de me lancer. Quand on arrive en ville, déjà tout le monde change de trottoir, mais aussi tout nous paraît neuf, incroyable, beau, et jamais vu. Consacrer un mois à un petit défi, c’était l’occasion de passer cette étape et d’aborder la suite avec un regard plus objectif, sans aucun jeu de mots.
J’ai parlé du défi à Richie, du Blog éponyme, et l’idée de me suivre dans l’aventure l’a motivé. Ensuite, on en a parlé un peu sur les réseaux et cela a fait boule de neige (c’est la saison), en tout une dizaine de photographes y ont participé, et pour rassembler tous ces travaux, on a lancé le mot-dièse #fevriercanonet (les images sont principalement sur Instagram et Twitter). Bon après, on a quand même été ouvert d’esprits, on a accepté tous les argentiques avec une focale fixe. On est comme ça nous, le cœur sur la main, l’appareil dans l’autre.
C’est quoi un Canonet ?
Bon, cela risque d’en surprendre certains, mais là, on va parler matos, que je vous présente l’appareil au cœur de ce défi hivernal. Mais juste avant, un petit disclaimer. Le matériel, j’en ai déjà parlé sur le Blog, dans deux articles :
Je n’y critique pas le matériel en soi (on a tous besoin d’outils) mais je critique le fait d’en acheter plus en pensant s’améliorer ou se différencier socialement. Bon, dans le cas présent, comme on va parler d’un appareil qui est sorti il y a presque 50 ans et qui se trouve pour 150€ d’occasion, je n’ai pas trop l’impression de pousser au vice. De plus, il est relativement exigeant, il y a peu de chances que vous en achetiez un par facilité, ou pour son super frame rate.
Ps : il y a plein de versions, pour ma part j'utilise le QL17 GIII.
Concernant la présentation, je laisse Baptiste d’EMGK photographie prendre la parole. On se revoit dans 10 minutes.
Ceci étant dit, après un an et demi d’utilisation, il y a quelques points que j’aimerais ajouter. Richie s’en est plaint tout au long du défi, moi je l’ai adoré, et je suis convaincu que c’est un des meilleurs argentiques pour commencer, surtout si l’on considère son rapport qualité-prix. Je vais vous faire un petit tour rapide des fonctionnalités que je trouve novatrices pour l’époque, et utiles quand on prend des photographies, on n’est pas là pour se toucher la kike sur des nombres de pixels inutiles. D’ailleurs y a pas de pixels.
Au dos de l’appareil, vous avez (de gauche à droite) :
- Un bouton pour tester le fonctionnement de la pile. C’est pratique pour éviter de se retrouver sans mesure d’exposition au milieu d’une sortie. Après bon, on peut quand même se débrouiller : le loustic est entièrement mécanique et fonctionne sans pile à toutes les vitesses. Comme la synchro flash d’ailleurs (l’obturateur étant central, oubliez ces histoires de rideau).
- L’ouverture pour régler le télémètre : pas besoin d’un SAV ou autre, un petit tournevis suffit à caler le télémètre, et c’est reparti pour un tour. Je l’ai fait sur le mien quand je l’ai acheté.
- Le témoin d’avancement du film : pas de risque de shooter 36 fois la même vue parce que le film n’est pas bien installé (ça m’est déjà arrivé sur un autre boitier). Quand le film avance, les lignes rouges aussi.
- Le témoin d’armement : il est rouge quand l’appareil est prêt à déclencher. D’ailleurs, parlons du déclencheur : il ne déclenche pas quand la photo est sur ou sous-exposée. Ce n’est pas le cas chez tous les argentiques, et ça évite de gaspiller de la pellicule : habile !
- Le dos, qui s’ouvre pour charger l’appareil. Il est doté d’un système que Canon a mis au point, le Quick-Load system (d’où le QL dans le nom du boitier). Il permet de charger très rapidement son film, personnellement j’arrive à faire 39 vues sur une pellicule de 36. Il faut que j’essaie de le charger dans le noir pour voir si je peux atteindre les 40, mon record c’est 39,75 on y est presque.
Sur le dessus, seul deux points à noter :
- Il y a une échelle de distance sur l’objectif. C’est très utile pour faire du zone-focusing. Quand j’ai commencé à utiliser le boitier, j’étais très rigoureux sur l’usage du télémètre, je voulais être sûr que la mise au point soit parfaite avant de déclencher. Je continue de le faire aux grandes ouvertures, mais la plupart du temps, je suis entre 2 et 3 mètres, à F8 et normalement ça passe. C’est très utile en photo de rue, si je dois cadrer + régler le télémètre + vérifier l’exposition, je perds toute discrétion et rapidité. Là, je me concentre surtout sur le premier. C’est la technique employée pour les photographies ci-dessous, y’a eu de la casse, mais globalement ça passe. On va donc appeler ça « la méthode Benalla ».
- Le déclencheur, qui fait aussi mémorisation d’exposition. C’est une spécification méconnue, que j’ai découverte par hasard : quand vous pressez le déclencheur à mi-course, l’exposition se verrouille. C’est très pratique pour les scènes contrastées, la mesure de base étant une mesure spot. Dans la rue, je fais souvent la mesure sur le sol ou des personnes, puis je recadre. Cela évite qu’un élément très lumineux vienne perturber la mesure. Il faut savoir que l’argentique encaisse beaucoup mieux la surexposition que la sous-exposition (si la chimie ne réagit pas, il n’y a pas d’image, si elle réagit trop, on peut s’arranger en étant sympa).
Tant que j’y suis, si vous voulez vous servir d’un des boîtiers de la gamme (il y en a à tous les prix d’ailleurs) ou d’un autre argentique similaire, l’expérience m’a appris qu’il y a deux accessoires qui facilitent vraiment la tâche :
- Un pare soleil. J’ai du payer le mien 2€ sur eBay, en sus du style qu’il donne, il permet d’éviter à la cellule de mesure de devenir zinzin quand il y a trop de lumière. Celle-ci est montée sur le devant de l’objectif et non à l’intérieur, du coup, en cas de grand soleil, elle considère assez vite qu’il y a trop de lumière et bloque l’appareil. C’est un bon moyen d’éviter ça (et aussi le flare auquel l’objectif est très sujet).
- Un filtre ND8. Idem, j’ai du le payer une dizaine d’euros sur la même plateforme, et c’est sans doute l’accessoire le plus utile en argentique. Alors, je préviens : je ne suis pas un fan-boy de paysage prêt à me lancer dans l’onanisme en regardant des catalogues de filtres en cristal minéral et que sais-je. C’est du très simple, mais pour de l’argentique, ça convient parfaitement. Le but est d’augmenter la polyvalence de l’appareil. J’ai utilisé beaucoup de HP5+ 400iso que je pousse à 800. Eh bien avec le filtre, on peut passer à l’équivalent d’une sensibilité de 100iso en un tournemain. Cela m’a permis de photographier tout une après-midi, depuis des moments de grand soleil, jusqu’à la fin de journée dans des ruelles obscures.
Ce petit Canonet est souvent appelé le « Leica du pauvre ». Cela vient d’un blog dédié à l’argentique je crois, et le terme a été repris un peu partout, comme Smells like teen spirit. Bon, sans vouloir défendre cette bonne vieille marque germanique, ni lancer de débat stérile, c’est très largement abusé. C’est un très bon boîtier, mais pour le prix, il ne faut pas s’attendre à des miracles, il y a quelques limitations qui ont parfois enragé Richie et moi-même, notamment :
- La vitesse maximale n’est que d’1/500e, d’où l’idée d’avoir un filtre dans la poche. J’ai fait beaucoup de photos l’été avec, et ça a vite été casse-pieds (avant d’avoir ces accessoires).
- L’appareil se bloque quand l’exposition n’est pas correcte. Alors oui, comme je le disais, cela peut-être un avantage, mais pas toujours. Avec Richie, on a suivi une manifestation des Gilets jaunes un samedi après-midi, à un moment, on s’est retrouvé sur le spot parfait : lumière en contre-jour, les manifestants arrivaient, la police venait d’envoyer les lacrymos et le vent n’allait pas vers nous. Bref, une scène quasi-irréelle ou les silhouettes découpent la fumée, et qui ne dure que le temps où le gaz est présent. Eh bien, j’ai pu déclencher quelques-fois, mais pas Richie, son Canonet ayant considéré que l’exposition était mauvaise. Personnellement, j’aurais préféré prendre le risque de cramer quelques images, plutôt que de ne pas les avoir, mais là, c’est le boîtier qui décide.
- La mesure automatique (priorité vitesse) est limitée à 800iso. Donc impossible de pousser un film à 1600 ou 3200iso et de profiter quand même de celle-ci. C’est un peu aberrant, il suffisait de prendre la mesure à 800 et de rajouter automatiquement 1 ou 2 stops, mais bon.
Au final, c’est un petit boîtier que j’aime beaucoup, c’est celui qui est toujours dans mon sac, avec moi, tout le temps. Il ne coûte plus très cher maintenant, mais à sa sortie, si l’on tient compte de l’inflation, il coûtait dans les 1 350€ actuels, un beau milieu de gamme.
Un mois au Canonet : la tourmente ?
Comme vous le savez, je ne suis pas du tout un fanatique de matériel. Mais s’il y a bien une chose que je souhaite qu’il fasse (et ça m’aide à me décider quand je dois acheter), c’est qu’il réduise la distance entre l’image et moi. Pour ce faire, il y a deux approches :
- La méthode « je te laisse tout faire » : les fonctionnalités de l’appareil sont réduits au minimum et on doit tout faire soi-même selon les indications qu’il nous donne.
- La méthode « je t’aide au maximum » : l’appareil se charge de tout ce qu’il peut faire, laissant le minimum à l’usager.
Ces deux approches partent d’une idée commune (aider le photographe à réaliser son image), mais créent des boîtiers relativement différents. Personnellement, je préfère la deuxième approche. Mes autres appareils ont une mesure d’exposition très fiable, un auto-focus performant, et tout un tas de fonctions qui font que je peux me concentrer sur l’image et rien d’autre.
Je ne suis pas de ces puristes qui ne jurent que par le mode manuel, et toutes les galères du genre. Des ingénieurs japonais ont fait un gros travail en amont, pour que je n’aie plus à le faire.
Quand j’ai acheté un Canonet, c’était pour un usage ponctuel, je l’ai toujours dans le sac, quand il se passe un truc, j’peux dégainer assez rapidement, et ça marche bien. Mais j’avoue qu’après un mois entier avec lui, j’aurais été prêt à faire du gogo-dancing pour récupérer ce que j’avais laissé dormir dans le placard, mais j’ai tenu bon, et jusqu’au bout. Et ma dignité s’en sort indemne.
C’était quand même un exercice intéressant, parce que j’ai été plus impliqué que d’habitude dans l’aspect technique de l’image, et qu’il ne pardonne rien. « Tu as sélectionné un vitesse trop lente ? Tant pis pour toi, je ne déclenche pas, mon pote ». Plus généralement, mon processus de prise de vue / développement / numérisation en argentique s’est perfectionné, et je pense avoir atteint l’optimum que je cherchais (soit le meilleur compromis entre temps de traitement / qualité / consistance du résultat dans le temps). Et même si je suis à peu près certain qu’avec mes autres boîtiers j’aurais été beaucoup plus efficace, j’ai quand même apprécié la lenteur qui va avec le travail en argentique. Je n’ai découvert les images qu’à la fin du mois, et ça, ça reste magique.
Développement & Scan
Après un mois à arpenter les rues de Lille, d’un peu de Paris et quasiment pas de Rouen j’avais ça :
En réalité, il y en avait une 4e, mais au moment de prendre la photo, elle avait poney. Il a donc fallut tout développer, et on va voir comment j’ai fait.
Concernant le développement, je vais vous décrire le procédé étape par étape.
Je ne suis pas un maniaque de la chimie, ce que je vais vous écrire là n’est sans doute pas la méthode académique parfaite. Elle a cependant le mérite de donner des résultats satisfaisants et constants, ce qui fait que bon, j’dois pas être loin du truc.
- Avant toute chose, je mets la pellicule dans sa spire et sans sa cuve, forcément, on ne va pas développer en pleine lumière. J’ai investi dans une cuve double spire, parce que ça me permet de mutualiser et donc de ne préparer la chimie qu’une fois pour deux pellicules (ou 3 si j’utilise ma cuve 1 spire en parallèle).
- Pour tout ce qui est temps, dilution et température de chaque étape, je me fie à l’application Dev It. C’est une grosse base de données, qui regroupe les conseils des fabricants (il y a une petite usine à côté de la ligne) ou des choses customisées proposées par les autres utilisateurs. Elle est disponible sous Android ou iOS.
- Je commence toujours par mouiller un peu la pellicule avant de commencer, je me dis que si elle est humidifiée il y aura probablement moins de bulles d’air, mais en vrai je n’en sais rien. Et ça n’est que de l’eau, donc si ça me rassure, où est le mal ? Ensuite j’enchaîne :
- Le révélateur. J’utilise du DDX d’Ilford, et sur toutes mes pellicules, même quand je les pousse. C’est un développeur assez standard, je sais qu’il en existe des plus spécialisés, mais celui-là me convient. J’ai déjà essayé le Rodinal, mais je trouve le grain trop présent (bien que l’on gagne en acutance).
- Le bain d’arrêt. Il permet de stopper net le développement, cela évite qu’il continue un peu plus que le temps prescrit, c’est une bonne pratique pour avoir des résultats constants. J’utilise de l’acide acétique de Tétenal, mais c’est grossièrement du vinaigre blanc (qui est acide et casse donc le révélateur qui, lui, est basique).
- Le fixateur. C’est l’étape qui enlève les grains n’ayant pas réagi, et rend le film transparent. Elle est essentielle pour qu’il puisse être scanné correctement et se conserve bien. Là, vaut mieux trop que pas assez, donc souvent je dépasse le temps préconisé (il n’y a pas de risque d’abîmer le film). J’utilise du Ilford Rapid Fixer. C’est une étape qui peut se faire à la lumière, donc je n’hésite pas à ouvrir la cuve et à vérifier qu’il est bien fixé avant de passer à l’étape suivante.
- Le rinçage. Il s’agit de nettoyer le film avec de l’eau déminéralisée et de l’agent mouillant pour qu’il sèche sans qu’il reste de traces. J’utilise du Kodak Photo-flo, par contre faites attention, il se dilue à 1 pour 200, j’avais lu 1 pour 20 la première fois. Ça été la soirée mousse dans la cuisine. Quand je suis pressé je passe un coup de raclette prévue pour sur le film, mais souvent j’évite pour ne pas risquer de l’abîmer.
Une fois que cela est fait, je laisse sécher la pellicule (avec une pince à linge en bas pour faire poids et la maintenir droite) au moins 24h dans une pièce peu poussiéreuse et aérée (la salle de bain quoi). Avant je ne la laissais que quelques heures (le temps qu’elle paraisse sèche), mais j’ai remarqué qu’en allongeant la durée, elle accrochait moins les poussières. Ensuite arrive ma petite botte secrète de derrière les fagots : j’enroule le film à l’envers, émulsion vers l’extérieur, et je le remets dans la petite boite de la pellicule quelques-jours. En général deux ou trois suffisent. Cela sert à le rendre très plat, et facilite le scan. Sinon, bien que cela dépende des marques, il arrive qu’il soit légèrement courbé, et qu’ainsi le centre de l’image scannée soit moins net que le reste. J’ai pris l’habitude de faire ça, et je n’ai plus eu ce problème depuis.
Arrive désormais la fastidieuse étape du scan. Le scan, c’est ce qui fait que je ne pourrais jamais ne faire que de l’argentique. Même si mon procédé s’est affiné avec le temps et devient de moins en moins pesant, ça reste quand même une plaie. J’ai été chef de projets dans la dématérialisation plusieurs années, pour certains projets on a scanné des milliers de négatifs, de tous formats et sur tous les scanners du marché quasiment. Donc le scan, c’est mon dada, et je suis très exigeant dessus, mais j’ai aussi conscience qu’il n’existe aucune technologie parfaite. C’est toujours un compromis entre plusieurs paramètres, et deux techniques (numérique et analogiques) qui n’ont pas été conçues pour être utilisées ensemble. Pour ma part, j’utilise un Reflecta RPS 10M (voyez ce test, qui sera bien meilleur que tout ce que je pouvais raconter)
Cette petite boite en plastique a plusieurs caractéristiques très intéressantes :
- Sa résolution est très élevée (4300dpi de résolution optique effective, pour le prix c’est énorme).
- Il est motorisé et peut scanner tout une pellicule d’un coup (pas besoin de découper des bandes, on glisse le début du film et hop on le laisse faire).
- Il fait de la détection de poussière par infrarouges sur les films couleur, ce qui fait gagner des heures sous Lightroom derrière.
- Il prend aussi les diapos, ce qui serait utile si on était encore en 1982.
Je ne l’utilise plus avec le soft propriétaire (qui était une belle bouse codée avec les pieds), mais avec SilverFast SE Plus Version 8.8, qui est doté de plein d’options très utiles, mes deux préférées étant Négafix (qui adapte le scan au type de pellicule utilisé) et les corrections de poussières pour films couleurs et NB. Il est aussi beaucoup plus rapide que le soft fourni avec le logiciel de base (j’ai quasiment divisé mon temps de scan par deux, et le volume des fichiers par trois, à résolution égale).
Une fois que le scanner a fait son office, je corrige les images sous Lightroom. Il s’agit principalement de recadrer (le scanner donne parfois un peu trop et l’on voit le bord noir du négatif), et d’un peu de correction de contraste & d’exposition, j’y vais en douceur pour ne pas trahir le rendu négatif (sinon il n’y a aucun intérêt à faire de l’argentique).
Dernière étape et pas des moindres : l’indexation. Par définition, les images argentiques ne contiennent pas de données EXIF (sauf celle issues du scan qui ne servent pas à grand chose), et il faut penser à le faire pour retrouver ses petits. Ainsi :
- Quand je range les négatifs dans leur pochette, je note bien l’appareil utilisé, la pellicule (et si je l’ai poussée), l’objectif, la date, et les sujets qu’elle peut contenir. C’est pratique pour la retrouver vite le jour où je veux faire des tirages.
- Dans Lightroom, je mets des étiquettes sur les mêmes points, puis je crée des collections automatique pour chacun (boîtier, pellicule, etc.). Là aussi, ça aide pour s’y retrouver. Si vous avez un abonnement, vous pouvez aussi créer une collection synchronisée, pour les avoir dans Lightroom mobile et les partager facilement 🙂
Maintenant que le sujet est posé, l’outil et le processus présentés, et que vous avez terminé la seule et unique présentation de matériel que vous ne verrez jamais ici, passons au résultat.
Les images
Je vous laisse découvrir les images, et on en reparle juste après.
J’ai l’habitude de penser et de réaliser mes projets photo sur plusieurs mois / années. Pour le FevrierCanonet, je ne me suis pas rendu la tâche plus ardue qu’elle ne l’était déjà. Je n’ai pas cherché à développer un propos, creuser une idée, ou autre, le délai était beaucoup trop court pour moi, le temps que les idées me viennent, le défi aurait été terminé. Je me suis servi de l’appareil comme d’un journal de bord, qui m’accompagnait dans ma découverte de la ville. Un petit carnet, qui aura accompagné mon premier mois lillois.
Ainsi, la sélection mélange photographies de rue parce que j’apprécie toujours ça et architecture parce que je découvre la ville et que tout m’y paraît encore nouveau (même s’il y a quelques photographies de Paris aussi).
Je n’ai utilisé que de la pellicule noir et blanc, de la HP5+ à 400 ISO ou poussée à 800, pour la simple et bonne raison que je peux tout développer et scanner moi-même, c’est plus rapide. Aussi, je préfère garder la couleur pour un autre boîtier, plus précis sur sa mesure de la lumière, la couleur ne pardonnant pas autant les écarts.
En tous, j’ai pris 139 photographies pour ce projet, et j’ai choisi d’en garder 18, celles dont la composition me plaisait le plus.
Conclusion
Ce projet a été une expérience, mais je ne sais pas si je la retenterai. C’était aussi l’occasion de boire pas mal de bière (on a bien fêté le lancement du défi) ce qui n’est jamais perdu. Plus généralement, c’est un billet très concret et orienté pratique que vous avez lu là, mais cela faisait un moment que j’avais envie de vous parler d’argentique. Le #FévrierCanonet en aura été l’occasion.
Pour les amateurs d’argentique et qui auraient envie de jouer avec nous, on se revoit pour… #AvrilCinestill. Il s’agit d’une émulsion Kodak Vision3 500T destinée au cinéma, que la marque a retraitée pour pouvoir être développée comme un film négatif couleur classique. Le rendu est très cinématographique, forcément, et se prête très bien à la nuit. Si vous voulez faire le plein, je vous conseille Fotoimpex, ils ont souvent les meilleurs prix.
D’ici là, je retourne dans ma base secrète, bosser sur des choses que vous ne verrez que dans quelques semaines.
Ps : J'insiste, je n'ai pas fait cet article pour vous pousser à l'achat. Si vous n'avez pas les moyens, gardez vos sous et profitez de ce que vous avez déjà. Il y a aussi plein d'autres petits argentiques tout aussi bien, ne vous bloquez pas sur un modèle. Je conseille d'ailleurs le Blog de Benber sur le sujet, spécialisé dans le low-cost qui a du chien.
Ps² : N'hésitez pas à partager un lien vers vos photographies, en commentaire, si vous avez participé au défi ;)
Ps3 : Vous pouvez lire l'article de Richie sur le même sujet ici.
Pendant la rédaction de cet article j’ai écouté :
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