Introduction
De tous les articles du Blog, c’est sans doute celui-ci dont le sujet était le plus facile à deviner. A l’heure où je l’écris (tard dans la nuit, perdu dans un manoir au fin fond d’une forêt, par une nuit noire et pluvieuse), il y a 4 séries en ligne sur le Blog, et chacune d’elle a eu son Making-of, il était évident que j’allais en faire un pour Intercité.
De tous les projets que j’ai menés jusqu’ici, et publiés sur ce site (ou via des petites auto-éditions) c’est sans doute celui qui m’a donné le plus de difficultés. J’en suis arrivé à presque le détester des fois, mais maintenant qu’il est terminé, et je m’en rends compte avec le recul, c’est sans doute celui qui m’a le plus fait progresser. Je précise qu’il est terminé, parce que je considère les autres projets comme encore « ouverts », leurs sujets m’intéressent, et j’ai encore envie de les travailler, de dire des choses avec. Avec Intercité, j’ai l’impression d’avoir fait le tour, et qu’il est temps de passer à autre chose. Je ne sais pas encore quoi (ça sera probablement l’objet d’un autre billet), mais j’ai envie d’aller voir un peu ailleurs. Intercité, comme on va le voir, avait un cadre très restrictif, c’est une bonne chose pour mettre le pied à l’étrier, mais c’est un peu pesant avec le temps.
Bon, allez, trêve de mondanités, démarrons mes bons.
L’idée de base
Intercité, c’est un projet qui a démarré en trombe, et droit dans le mur. Pour une raison toute bête d’ailleurs : c’est toujours plus facile de voir les erreurs chez les autres que chez soi, surtout quand on a le nez dans le guidon, qu’on est animé par la passion, et émotionnellement lié aux images (on y reviendra, mais la photographie de rue, c’est une aventure !).
Du coup, l’idée à la base, c’était simplement de me mettre à la photographie de rue, et ça ne pouvait pas marcher. Comme je l’ai dit dans De l’art de l’édition, il ne faut pas confondre un genre, un style et un projet. Et j’étais en plein là-dedans, sans vraiment en avoir conscience. C’est une lecture de portfolio, au centre photographique de Rouen qui m’a fait comprendre ça, que j’avais besoin d’un cadre précis, quitte à ce qu’il soit trop restrictif, pour garantir la cohérence du projet. Ainsi, j’ai décidé de me concentrer sur ce que je fais tous les jours : le trajet Rouen-Paris-Rouen. Parce qu’au fond, on y voit et vit plein de choses très différentes, et qu’il y a quand même une folie sous-jacente, à s’enfermer dans des boites en fer 2h matin et soir, qui me fascine. Et c’est comme ça que ça a démarré, j’ai dû m’en rendre compte à mi-parcours (en février 2017), un symbole que j’aime beaucoup, comme les trains, la conception du projet a démarré en retard.
Le titre
Le titre a toujours été une évidence, de part son double sens. Intercité, c’est le train que je prends le matin (Intercité 3102, 7h28, départ de Rouen voie 2, mon amour), mais c’est aussi le fait de vivre entre deux villes. C’est ça que signifie le latin inter : entre. C’est de là que vienne les images au fond, de rencontres faites au hasard d’une vie entre deux villes, inter-cité.
Réalisation
La réalisation du projet s’est étalée sur un an et demi, d’avril 2016 à l’été 2017. Je l’ai arrêté parce que je pense que j’ai dit tout ce que j’avais à dire sur ce sujet. C’était une bonne façon de mettre le pied à l’étrier, de démarrer la photographie de rue, mais je pense que j’y ai dit tout ce que j’avais à y dire. Ça m’a surtout permis d’apprendre à définir un cadre et de m’y tenir, et à ne pas partir dans tous les sens. Mais je pense qu’il faut que je passe à autre chose maintenant (ce qui sera sûrement lié à ma bascule vers l’argentique, j’en reparlerai si c’est pertinent un jour).
Pour la partie technique, parce que c’est quand même de ça dont il est question dans cette partie, j’ai utilisé :
- Reflex APS-C haut de gamme (je le précise, parce que pour une fois ça a son importance).
- Un objectif équivalent à 50mm en plein format.
- Un objectif équivalent à 38mm en plein format, format pancake (pour 95% des photographies).
Bon, vous le savez, je déteste qu’on se paluche sur le matériel, s’il y a bien une chose que je répète c’est la suivante :
Peu importe le matériel, si vous n’avez rien à dire, vous n’avez rien à dire
D’où les articles comme Pour en finir avec le matériel par exemple. Mais je dis bien que le matériel doit servir votre projet et non l’inverse, et là, ça a été pleinement le cas, pleinement nécessaire. Il faut bien comprendre, que la photographie de rue, dans les transports en commun, c’est un peu le summum de la condition de prise de vue de difficile : il y a très peu de lumière, les gens bougent énormément, tout se passe très rapidement, et vous avez physiquement une très petite marge d’action (vous êtes collés aux autres voyageurs pour résumer). Donc j’avais concrètement besoin :
- D’un excellent autofocus. Alors oui, j’aurais pu utiliser le zone-focusing, mais c’est quand même beaucoup moins pratique. Là, l’autofocus, une fois correctement paramétré, il faisait le job dans 85% des cas. C’est amplement suffisant.
- D’une bonne montée en ISO, parce que pour avoir des images nettes j’ai shooté tout le projet en priorité vitesse entre 1/500e et 1/250e et pas avec les objectifs les plus lumineux du monde, j’ai privilégié la compacité (donc f/2.8 la plupart du temps). Certaines images sont à 10 000 ISO, et même imprimé, ça passe sans problèmes. Ce n’est pas négligeable.
C’est à cause des deux points précédents que j’ai éliminé le smartphone, l’autofocus est vraiment ridicule, et la montée en ISO pitoyable. En revanche, si j’avais bossé plus en extérieur, ça aurait été une option super intéressante, surtout au niveau de la discrétion.
D’ailleurs, la discrétion, parlons-en. J’ai utilisé des objectifs plutôt petits, par contre mon boîtier est « format reflex pro », c’est le prix d’une certaine efficacité. J’ai une relation amour-haine avec lui, à cause de sa taille, mais honnêtement, si c’était à refaire j’y retournerai sans hésiter avec. Il y a un espèce de culte des petits appareils photographiques pour faire de la photo de rue, honnêtement, c’est du bullshit. C’est un biais de confirmation que l’on a, parce qu’à part dans ma tête, la taille de mon appareil n’a jamais été un problème (sauf peut être une fois, au début, mais je m’y prenais comme une quiche).
Concernant la façon de prendre des photographies, s’il y a bien une astuce qui m’a été utile, c’est de ne pas porter le viseur à l’œil, comme ça vous atteignez le niveau de discrétion « Ninja » sans problème. C’est quelque chose de tout bête, mais si les gens ne vous voient pas l’œil dans le viseur, ils ne pensent pas que vous prenez des photographies, et donc vous ignorent copieusement. Les Etat-uniens d’Amérique appellent ça « Shooting from the hip ». La plupart du temps je tiens mon appareil dans les mains comme si je le réglais, je prends un air d’idiot-touriste-perdu, et je vise soit à l’écran, soit à main levée. Avec l’habitude, et en utilisant toujours le même objectif, on sait facilement ce qui sera dans le cadre ou non. Et au pire, on peut toujours déclencher deux fois, c’est du numérique merde, faut bien que ça ait des avantages.
Le droit à l’image
J’ai commencé à partager, enfin les robots l’ont fait à ma place, les images sur les réseaux sociaux quelques jours avant la parution de cet article. Et la question qui m’est le plus revenue est : « Comment on fait, est-ce qu’on a le droit ? » Pour le comment, je viens d’y répondre, mais le droit, on va faire un petit point. Ça n’était pas prévu dans le billet à la base, mais bon, si ça peut servir, please be my guest (c’est une interrogation assez paradoxale en fait, je vous invite d’ailleurs à relire ce billet qui en parle : C’est quoi le bordel avec la Street-Photography là ?).
Bon, soyons très clairs, je ne suis pas du tout un spécialiste du droit, d’autres font ça beaucoup mieux que moi sur internet. Je vous fait un rapide topo, histoire que tout le monde se détende un peu sur ce sujet. Et pour ce faire, je vous invite à lire :
- Cet article de Focus-Numérique qui l’explique très bien (en deux parties) : Droit à l’image et photo de rue.
- La jurisprudence du cas de François-Marie Banier contre Isabelle Chastenet de Puységur, vous la trouverez ici et expliquée par Joëlle Verbrugge ici : La Jurisprudence ne perd pas la tête.
Grossièrement, il y a trois choses à retenir :
- Faites appel à votre bon sens. Il ne faut pas que vos images causent un tort factuel et démontrable (couple illégitime dont l’image provoque un divorce, personne dans une situation dégradante etc.).
- Si vous photographiez l’espace public, le juge considère que le droit à la créativité artistique est supérieur au respect de la vie privée (vu que vous êtes dans un espace… public). « le droit à l’image doit céder devant la liberté d’expression chaque fois que l’exercice du premier aurait pour effet de faire arbitrairement obstacle à la liberté de recevoir ou de communiquer des idées qui s’expriment spécialement dans le travail d’un artiste, sauf dans le cas d’une publication contraire à la dignité de la personne ou revêtant pour elle des conséquences d’une particulière gravité » (CA Paris, 5/11/2008, I. de C. c/ Gallimard).
- Prenez des photographies et réfléchissez après (sauf si le type a un flingue, là, ne faites pas les malins). C’est la diffusion qui peut être sujet à débat parfois, mais jamais la prise de vue dans l’espace public. Donc dans le doute, déclenchez.
Après, moi je suis un peu borderline, le métro n’est pas à proprement parler un lieu public (il appartient à la RATP, qui dispose de son propre règlement, etc.) mais toute personne peut y entrer. Et bon, je considère que je ne fais de mal à personne en photographiant mon petit trajet quotidien, et si un jour quelqu’un n’a pas le même avis, bah… j’aviserai. 🙂 Si ce sujet particulier vous intéresse, vous pouvez consulter aussi ce billet ou cette vidéo :
Edition
Maintenant que vous savez d’où vient l’idée du projet, pourquoi je l’ai fait, et comment je l’ai produit, on va entrer dans la partie dure du sujet : l’édition. Si pour L’image d’une ville ou Rouen ça a été assez simple, là ça a été une belle aventure. Je n’ai plus les chiffres exacts (j’ai remis mon catalogue Lightroom à zéro au milieu du projet suite à un problème informatique), mais j’ai dû prendre environ 2 000 photographies pour ce projet (après suppression des images ratées, floues, débullées), j’en ai gardé 300 que j’aimais bien, et la sélection finale en comprend 47. Donc ce que vous voyez, c’est 2,35% de ce qui a été photographié, quand je dis qu’il faut être rigoureux et vigilant sur sa sélection, je ne plaisante pas.
Pour sélectionner les images, le plus efficace reste de se fixer des règles simples, qui permettent de faciliter la cohérence entre les images. Pour ce projet, j’en ai eu plusieurs :
- Les images doivent être neutres et ne pas porter de jugement sur les gens qui y figurent. Donc je ne photographie pas de SDF qui dorment pour faire du « houlala la pauvreté », ni de beaux cadres dans leur costumes pour contraster. Jeunes, prostitués, mendiants, immigrés ou étudiants, mamies, tout le monde est traité pareil. J’évite les images dégradantes (en toute logique) ou hagiographiques. Le but est vraiment d’être au plus proche des gens tels que je les vois (et souvent revois) sur le trajet (sans pour autant verser dans le documentaire, le contenu restant subjectif).
- J’essaie d’avoir une certaine « proximité visuelle » avec les personnes sur les photographies. Cela vient de l’influence de Louis Faurer sur ce travail. J’en avais parlé dans un billet (Et si nous donnions à Louis Faurer la place qu’il mérite ?), je vous invite à le relire ça sera plus simple.
- Les personnes présentes sur les images doivent représenter au moins les 2/3 de l’image. Alors, ça peut paraître absurde comme ça, mais ça marche du tonnerre. C’est une idée qui me vient de Simon Roberts, un photographe anglais. J’avais pu le rencontrer lors de son exposition du projet Normandie, nos jours heureux. Il m’avait expliqué qu’il ne conservait que les photographies où les personnes faisaient moins d’1/3 de l’image, pour favoriser le côté « tableau » de ses photographies. C’est très simple, mais ça fonctionne bien et ça m’a beaucoup aidé pour ce projet.
Concernant le format des images, j’ai choisi le 5×7 à la place du 3×2 habituel. Cela veut dire qu’au lieu d’avoir des tirages 10x15cm j’aurais des tirages 10x14cm, soit un peu plus carrés. C’est principalement une question de goût, je trouve que ce format est plus posé. Les images carrées ont tendance à être visuellement un peu plus lourdes que les images tirant dans l’autre sens (comparez ci-dessous), et c’était un élément que j’avais envie d’incorporer à ce travail. C’est aussi un ancien format de pellicule, le ratio étant un peu plus vintage que le 3×2 moderne, ce que j’apprécie.
Une fois qu’on a dit tout cela, démarre la série à proprement parler. Elle débute avec une série de 4 images, que j’appelle la « séquence d’ouverture ». Le sujet du projet étant avant tout le voyage (certes court, répétitif et quotidien, mais voyage quand même), je trouvais ça intéressant de commencer par ces photographies qui, quelque-part, enclenchent le reste.
Ensuite les images ne fonctionnent que par paires, soit d’un contenu « opposé » soit d’une répétition. La notion de répétition est importante dans ce travail, : étant donné que je fais le trajet quotidiennement il était pertinent de l’incorporer. Aussi, d’une certaine façon, c’est comme si j’arrivais à dire quelque chose (une attitude, un comportement, une composition) qu’une fois que je l’ai trouvée deux fois comme si le sujet n’était pas les photographies mais ce qui se répète (ou diffère) entre elles. Le sujet des photographies d’Intercité est, donc, inter-images.
Le livre
Je dis le livre parce que… il n’y en aura qu’un. Je m’explique, j’ai fait un exemplaire à archiver, pour moi-même (c’est quand même mon projet !) mais qui ne sera pas à vendre et un autre qui est disponible à l’achat, le seul exemplaire. Je n’en ferai pas d’autres auto-édité, jamais, never. C’est donc une oeuvre unique, ce qui avouons le, est plutôt cool.
Est donc disponible :
- L’ouvrage numéroté (#1/1 parce que ça m’amuse) et signé. Il fait 28 x 28 centimètres, ce qui fait que les plus grandes images, en double page, font 28×40 centimètres, soit du A3. Il contient 47 tirages sur papier photo mat, très épais (300mg/cm²).
- Il est vendu avec deux tirages d’art 10x15cm + deux tirages d’art 17×24 cm sur papier Hahnemühle FineArt Baryté (Grammage 325 g/m², 100% α-Cellulose, blanc clair). Vous pourrez les choisir, ou me faire confiance et avoir la surprise.
Il est vendu XXX€, frais de port inclus (vers la France métropolitaine). Il faut compter environ 3 semaines (le temps que je reçoive la commande de chez mon imprimeur, signe le livre, et vous le fasse parvenir). Si vous êtes intéressé, merci de passer par le formulaire de contact. Premier arrivé, premier servi 😉
Ci-dessous, quelques images de la bête.
Conclusion
Ce making-of était plus détaillé que les autres, sans doute parce que c’est un projet qui m’a demandé beaucoup de travail (ce qui n’est pas un gage de qualité, hein) et que j’avais à dire dessus. J’espère que les quelques éléments que j’ai présentés ici pourront vous être utiles dans vos projets, et comme d’habitude, si vous avez des questions, la boite à commentaires vous tend les bras.
C’est le dernier des making-of avant un long moment, étant donné que j’ai déjà présenté tous les travaux que j’ai publiés et qui sont encore en ligne (j’en ai déjà enlevés, qui ne correspondaient plus à ce que je voulais faire), et que le prochain ne sera pas pour tout de suite (il faut d’abord que je le réalise, et rien n’est clairement défini pour le moment). Au final j’aurais fonctionné de 3 façons différentes, en arrivant à produire un résultat qui m’a satisfait à chaque fois :
- Conception du projet a priori puis réalisation : InColors
- Démarrer un projet (enfin, photographier dans un genre donné), recadrer le projet / fixer des lignes puis le terminer : Intercité.
- Photographier, analyser les photographies, trouver des points communs et axer le reste de la production dessus : Rouen et L’image d’une ville.
Il faut voir ça comme quelque chose de rassurant, ce n’est pas parce que vous ne voyez pas exactement où vous voulez en venir maintenant, que vous n’arriverez pas à terme à produire un projet cohérent. Photographiez d’abord, le reste peut venir après, suffit de penser à regarder dans le rétroviseur de temps en temps ou à demander un coup de main (lecture de portfolio, accompagnements & Cie).
Annexe – TABLE DES ILLUSTRATIONS
Alors, oui, c’est la première fois que je vous sort une annexe après un article. C’était juste pour ne pas flinguer la mise en page du billet avant la conclusion (je ne l’ai pas mis non plus sur la page de présentation des photographies pour la même raison). En fait, chacune des paires d’image a un titre, parce qu’avec le temps elles sont devenues des icônes de mon imaginaire (je ne sais pas si ça vous le fait aussi). Comme je vous le disais, il y a la « séquence d’ouverture », mais il y a aussi le « carré de la folie » (les planches 10 et 11), car je trouve que ce sentiment est très présent sur les images. J’ai organisé les images par planche (sur une ou deux double pages) dans le livre, c’est assez difficile de reproduire ça sur le site internet, je vous invite plutôt à regarder cette prévisualisation en ligne du livre : Voir la prévisualisation.
Ainsi, dans l’ordre d’apparition, dans le livre, et de gauche à droite, de haut en bas, pour la description du lieu et l’année, on a :
Planche 01 : Top départ.
Paris (2017), Paris (2017), Rouen (2017), Rouen (2017).
Planche 02 : L’échelle des valeurs.
Rouen (2016), Paris (2016).
Planche 03 : Des histoires à raconter.
Paris (2016), Paris (2016).
Plache 04 : Maternité.
Rouen (2016), Paris (2016).
Planche 05 : La petite dame en bas.
Rouen (2016), Paris (2016).
Planche 06 : Dedans et dehors. Regard perdu. Mais vers où ?
Paris (2016), Paris (2016).
Planche 07 : De l’élégance du voyageur.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 08 : Quatre hommes noirs.
Paris (2016), Rouen (2016).
Planche 09 : De tout l’amour du monde.
Rouen (2016), Paris (2017).
Planche 10 : En devenir fou.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 11 : La solitude.
Paris (2017), Paris (2017)
Planche 12 : La roue tourne.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 13 : Et s’endormir. Sans dormir.
Rouen (2017), Paris (2017).
Planche 14 : Dedans et dehors. Regard perdu. Mais vers où ?
Paris (2017), Rouen (2016).
Planche 15 : Les yeux dans le vide. Ou l’inverse.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 16 : Détritus et point de vues.
Rouen (2017), Rouen (2017), Rouen (2017).
Planche 17 : Etre ailleurs.
Paris (2016), Paris (2017).
Planche 18 : Attente & observations.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 19 : Demander.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 20 : Que la foule nous porte.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 21 : Mettre le voyage en musique.
Paris (2017), Paris (2017).
Planche 22 : Améliorons demain.
Paris (2017), Paris (2017).
EDITO (11/11/2017)
Quand j’ai publié ce billet, fin octobre dernier, je pensais avoir terminé le projet. Une grossière erreur !
J’ai fait 2 lectures de portfolio depuis (avec des responsables de galeries), et il s’avère que la marge de progression est beaucoup plus grande que ce que je pouvais imaginer. Ce qui est normal, si j’avais produit un ouvrage parfait, je m’en serai rendu compte (enfin j’espère !), disons plutôt que je ne voyais pas du tout ces pistes (au niveau de l’édition, de la sélection, de la narration etc.), et que je pensais à tort avoir emmené ce projet aussi loin qu’il était possible de le faire.
Maintenant, cela fait 1 an et demi que je travaille dessus, et je trouve ça dommage de ne pas faire les derniers kilomètres parce que c’est dur (les transports, pour shooter c’est l’horreur) ou que j’en ai marre. Et puis, je ne vois pas comment je pourrais progresser en ne terminant pas un projet pour en recommencer un autre. Donc, j’suis reparti pour un tour.
De cette expérience, je retiens quelques leçon :
- Vous êtes votre pire ennemi. Toujours. J’ai beau le savoir, prendre du recul, laisser mariner les images, je n’y échappe pas. Et l’expérience n’y fait rien. Seul, on finit toujours par se planter. C’est un peu vexant pour l’ego, mais plus tôt on l’accepte, mieux on avancera.
- On ne s’improvise pas éditeur. J’ai voulu faire un livre, parce que, c’était une façon pour moi d’aller au bout des choses. Et je ne regrette pas (j’ai appris plein de choses en faisant ça !), mais cela a tendance à fixer le projet et à lui donner l’aspect d’un produit finit, ce qui n’est pas le cas.
- Les lectures de portfolios sont essentielles. Il y a plein de façon d’en dégoter, mais avoir l’avis de quelqu’un d’extérieur et qui s’y connaît vraiment (donc pas votre gentille tata qui aime Doisneau) est une aide considérable. J’ai l’impression de plus progresser pendant une lecture d’une heure qu’en lisant 10 livres. True story.
Bon après, je partage ces points « négatifs » avec vous parce qu’ils sont vecteurs de progression, mais j’ai aussi eu des retours positifs sur le contenu, j’aurais déjà tout brûlé sinon :D.
Je laisse ce making-of en l’état. Déjà parce qu’il témoigne de l’état d’un projet à un instant T, ce que je serai content de retrouver plus tard, mais aussi parce qu’il contient beaucoup de choses utiles, et qui font et feront toujours partie du projet. J’en écrirai la suite d’ici un an je pense, quand le projet sera vraiment bouclé. En espérant que cette fois, ça soit la bonne ! 😉
Ps : Si le sujet vous intéresse, j'ai écrit un livre complet sur la création de projet . Il vous apprendra comment développer une photographie personnelle, rester motivé, et trouver votre style grâce à un projet photographique. Découvrez-le ici : Vers la lumière.
Et sans surprise aucune, en rédigeant ce billet, j’ai écouté cette petite merveille :
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