Introduction
Aujourd’hui j’ai décidé de ressortir Pipou, ma pelle à défoncer du cliché, et elle va avoir un sale boulot à faire. Dans cet article, on va se pencher sur les clubs photo. J’ai toujours dit qu’ils ne servaient à acquérir que deux choses : des certitudes et du bokeh, et il est temps de voir ça plus en détails. Lançons dont ce que je nomme la grande opération verre-pilé & gravillons citron.
Quand on parle de clubs photo, de quoi parle-t-on au juste ?
En France, on adore les associations. Dès qu’il y a 2 pleupleus qui aiment la même marque de céréales, la création d’une association est envisagée. On estime à 1 500 000 le nombre d’associations actives dans le pays. Ça en fait un paquet oui, on est comme ça en France : solidaires et grégaires quand il s’agit de parler de tricot, mais beaucoup moins quand il s’agit d’accueillir des migrants.
Sans aucune surprise, il aurait été étonnant que cette appétence pour les associations s’arrête aux portes de la photographie. Ainsi, sont nés les clubs photo. Le premier d’entre-eux, est la Société héliographique, créée en 1851. L’existence de cette société d’amateurs a pris fin officiellement en mars 1853, mais la Société héliographique sera un modèle pour de nouvelles associations comme la Société française de photographie qui, dès novembre 1854, accueille la plupart de ses membres. Donc en gros, on a arrêté de dire « héliographie » pour privilégier le terme « photographie », et plutôt que de changer le nom, on a préféré refaire une nouvelle société. Habile.
Désormais, les clubs photo, arrière-petits-enfants lointains de la Société photographique, sont des lieux où des retraités se rejoignent pour s’adonner à leur passion : la photographie. C’est là une façon tant récréative que ludique de lutter contre la vacuité de la vie, en éloignant de son esprit l’heure fatidique où tout sentira un peu le sapin.
Dans ces clubs on vous parlera de technique, de matériel, de beaucoup de bokeh et très rarement d’art, la fermeture d’esprit étant une des caractéristiques premières d’admission. La plupart d’entre eux consacrent aussi beaucoup de temps (outre l’onanisme) à la préparation des concours de la « fédé », et de l’exposition annuelle. Pour savoir si vous êtes dans un club photo, c’est très simple, si deux ou plus des éléments ci-dessous sont présents, c’est bien un club photo.
On va donc s’atteler à voir ensemble pourquoi y participer est une perte de temps, que vous pouvez consacrer à des choses éminemment plus pertinentes quant à votre pratique.
Dans cet article, je serai une fois de plus accompagné de mon side-kick Richie Lem’, avec qui j’avais déjà écrit l’article sur l’argentique. Bon, cette fois nos contenus sont moins mélangés, donc la partie où il s’adresse à vous est indiquée. Je vous remets l’article si jamais vous l’avez raté. Ceci étant dit, démarrons.
Disclaimer
Petite précision avant de commencer les hostilités : je me doute bien que ce que je dis et décris ici ne reflète pas la situation dans 100% des clubs. Bien évidemment, il y a des exceptions, j’en ai bien conscience, et ça n’est pas le sujet. Il est donc inutile de commenter en disant que « mais non tu as tort, dans mon club en fait… » : je sais. On va s’intéresser au comportement de l’écrasante majorité et non parler du meilleur pote que vous vous êtes fait dans la masse.
D’ailleurs, en faisant des recherches pour cet article, j’ai regardé ce que faisait le club photo de ma ville. Et j’avoue avoir été agréablement surpris de ce que fait le Photo Club de Lille. Leur site est chouette, les membres ont l’air plutôt jeunes (ce qui n’est pas un signe systématique d’ouverture d’esprit, certes, mais change de ce qu’on voit d’habitude), et les travaux présentés sortent du triptyque macro-HDR-gamines à poil. Bref, faudrait que j’y aille un jour. Si un de ses membres passe par là, qu’il lève la main ou se taise à jamais.
Pourquoi les clubs ne servent à rien
J’avoue que les quelques contacts que j’ai eus avec les clubs photos depuis que je me suis mis à la photographie n’ont pas été très glorieux. Ils sont à la photographie ce que Manuel Valls est à la politique : une suite d’échecs pleine de volonté. On y constate un entre-soi certain, une fermeture d’esprit totale (n’essayez jamais d’y parler des travaux de William Eggleston, il n’y a pas de bokeh), et une préférence certaine pour le facile et le convenu. Bref, on y a un vif intérêt pour le piqué, au lieu de chercher à être piqué au vif. Oubliez les Punctum.
C’est un peu comme si Flickr et 500px s’étaient matérialisés, et que la bataille pour les likes et les égos se déroulait dans le vrai monde. Si j’en parle, alors qu’au final je suis assez peu concerné (je prends grand soin de m’en tenir éloigné), c’est aussi parce qu’une bonne partie de mon lectorat atterrit chez moi après être ressorti lessivé de ces lieux. On y entre pour apprendre, et comme les singes de l’oeuvre de Pierre Boulle, on en ressort lassé par la répétition constante des mêmes préceptes éculés et ineptes. C’est la caverne de Platon, mais version pré-retraités en manque de créativité artistique et de validation sociale.
Je peux parfaitement comprendre ce qui pousse à y mettre les pieds (par principe, avant d’y aller, on ne peut pas savoir ce qui nous y attend). Vous démarrez et vous avez besoin de conseils sans savoir où les trouver. Vous avez envie que quelqu’un de plus expérimenté vous guide. Vous avez besoin de retours sur vos travaux, ou de compagnie pour pratiquer. Mais comme on va le voir, ça n’est jamais une bonne idée de chercher ces éléments dans les clubs.
Vous êtes autonome
Alors, tout le monde ne semble pas être au courant et côtoyer l’humanité au quotidien m’éloigne parfois de cette certitude mais : vous êtes tous des adultes autonomes capables de vous prendre en charge. Ça fait peut-être un choc dit comme ça, parce que c’est toujours agréable de se faire prendre par la main, mais la réalité est là. Vous pouvez vous débrouiller tout seul pour acquérir n’importe quelles connaissances. Vous n’avez pas systématiquement besoin d’être formé par quelqu’un.
On va prendre un exemple, et sans doute celui que je connais le mieux : le mien. Commençons donc par ce que l’on pourrait appeler une : Micro-histoire de moi-même, par moi-même.
La question est donc : comment est-ce que je suis passé de « Je ne sais absolument rien sur la photographie » à « je vous bassine avec des livres et des photographes à longueur de temps » ? Parce que oui, c’est de là que je suis parti, il y a quelques années, je devais penser qu’Eggleston était un fromage hollandais ou que Cartier-Bresson une marque de chaussons produits en Ardèche. Si vous me lisez régulièrement, vous devez déjà avoir largement plus de culture que ce que j’avais quand j’ai repris la photographie fin 2013. En fait, je pense que ma chatte, en dormant dans ma bibliothèque, a elle aussi plus de connaissances sur l’édition photographique que ce que j’avais à l’époque. J’étais à 100% un débutant sur le sujet, et je ne suis pas issu d’une quelconque « élite de sachants » (je déteste le terme d’ailleurs), ni ne vient d’un milieu particulièrement favorisé :
- Je n’ai pas fait de grandes école d’art,
- Je n’ai même pas fait d’études d’art (mis à par un trimestre d’histoire de l’art en seconde, pardonnez-moi),
- Je ne suis pas conservateur dans un grand musée ou autre institution prestigieuse,
- Je ne viens pas DU TOUT d’une famille d’artistes ou qui serait connectée au monde culturel.
Non, en fait, moi, j’ai juste lu des livres. C’est aussi simple que ça. Un jour je me suis dit « tiens, je vais apprendre des trucs sur le sujet », et j’ai acheté et lu un livre. Puis un deuxième. Puis un troisième. Cela ne demande rien d’autre, c’est extrêmement facile et vous pourriez commencer seul dès aujourd’hui. D’ailleurs, je vous mâche le travail de sélection ici :
Très honnêtement, il y a peu de choses plus démocratiques que les livres, tout le monde y a accès. On a même des institutions qui sont construites et financées sur des fonds publics, avec des gens payés par l’Etat et les collectivités locales, pour vous donner accès à ces livres : les bibliothèques.
Après, je peux comprendre que lire des pages et des pages ça puisse en barber certains, mais vous pouvez trouver aussi beaucoup de contenus (là aussi gratuits) sur internet, d’autant plus si vous parlez anglais. Ci-dessous, un petit best-of de ce que je recommande sur YouTube.
Donc vous pouvez vous former seul et pour une somme très restreinte. Mais étant au summum de ma compréhension (chose assez rare, je l’avoue), je comprends aussi que vous ayez besoin d’être pris par la main, ou un peu guidé pour être formé en photographie. Certes, je privilégie l’autonomie (c’est une question de caractère et de valeur personnelle), mais je reconnais que vous pouvez gagner beaucoup de temps en ayant une formation digne de ce nom. Et j’insiste sur cette partie : digne de ce nom, ça veut dire pédagogique, éprouvée, complète et non tirée d’une pratique purement empirique et personnelle qui servirait tant à « former » une personne qu’à conforter son auteur dans ses certitudes. Et encore une fois, il n’y a pas besoin d’aller dans un club photo pour trouver ça.
Sur internet, je conseille les formations de Laurent Breillat, vous pouvez apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur la photographie, grâce à lui, et cela depuis chez vous. S’il est numéro un sur le marché, ça n’est pas pour rien hein.
Ps : Je préfère préciser que si je parle des formations de Laurent c'est pour deux raison, à savoir :
- Elles sont de qualité, tout le monde en ressort satisfait (cf. les témoignages) et elles ont été littéralement suivies par des milliers de personnes.
- C'est aussi pour montrer que vous pouvez avoir accès de chez vous à une véritable formation, pédagogique et à votre rythme et donc... être autonome.
PS² : Ceci n'est pas un placement de produit, le lien n'est pas affilié. Je vous en parle juste parce que je trouve qu'elles sont très bien, de la même façon que je vous conseille régulièrement des lectures.
Alors certes, en parlant de mon expérience j’ai parlé de culture et non pas d’apprendre à se servir d’un boîtier (ce que la suite du paragraphe aborde), mais vous comprenez l’idée : vous n’avez pas besoin d’aller dans un club photo pour apprendre quoique ce soit. C’est une perte de temps, vous pouvez trouver des contenus meilleurs, et plus diversifiés vous-même.
Et d’ailleurs, c’est quelque-chose qui est typique de notre époque : jamais dans l’histoire de l’humanité l’accès à la connaissance n’a été aussi facile qu’aujourd’hui. Cela devient complètement dingue. Par exemple, le programme de l’École centrale de Lille consacré à la gestion de projet rencontre un important succès sur le continent africain : plus de 20 % des 11 300 inscrits viennent d’Afrique (voir cet article). Ça veut dire qu’à l’heure où vous lisez ce texte, des milliers de personnes se forment à distance à la gestion de projet en Afrique. N’allez pas me faire croire que vous avez besoin de Robert, 75 ans dont « 50 ans de photographie et 20 médailles de la fédé » pour vous expliquer comment utiliser votre boîtier.
Ah ! Et si la gestion de projet ne vous intéresse pas, sachez qu’on peut aussi apprendre l’astrophysique depuis son canapé. Quand je vous dis qu’on vit une époque formidable.
Un art de la répétition
Si vous allez dans un club photo pour avoir un avis sur votre travail et chercher des axes de progression, encore une fois, vous allez très probablement faire fausse route. Pour prendre une analogie aquatique, on y est plus proche de la machine à laver qui tourne en rond, que du toboggan qui vous fera avancer. Bref, on parle de répétition, pas d’évolution. La validation et la recherche de poncifs photographiques, c’est un phénomène que l’on retrouve énormément sur internet, j’en avais déjà parlé notamment dans ce billet :
Le mécanisme est simple et tient principalement de deux aspects :
- Les personnes qui vont valider votre travail vont le faire que par rapport à ce qu’elles ont comme connaissances de ce que sont des bonnes et des mauvaises photographies (à ce sujet, voir cet article). Forcément, comme on y préfère les pixels aux pages des livres, si vos photographies sortent un peu trop des poncifs habituels ou de la fameuse règle des tiers, on va vous inciter à les changer. D’ailleurs, c’est sans doute un test à faire : prenez quelques photographies d’Eggleston présenté ci-dessus, et montrez-les à votre club. Les réactions vous diront long sur l’intérêt que vous avez à y rester. Parce que clairement, si vous êtes le plus malin / ouvert d’esprit d’une pièce, c’est que vous êtes dans la mauvaise pièce.
- Ce genre d’analyse ne fera de vous qu’à photographe moyen. Pas forcément à cause du retour que l’on va vous faire, mais à cause du nombre de retours que l’on va vous faire. Chercher à plaire à la masse, par définition, c’est produire une photographie « moyenne », car qui plait en moyenne aux gens. C’est très bien et très intéressant quand on cherche à faire des photographies pour Ikea ou Yellowcorner, beaucoup moins quand on essaie de développer une photographie personnelle et sensée.
Sans surprise donc, je persiste et signe sur ce sujet : si vous avez besoin d’un retour sur votre travail photographique, les clubs photo (de par les références des intervenants ainsi que leur nombre) sont une très mauvaise idée. Quand il s’agit d’évaluer un travail, il vaut mieux privilégier la qualité que la quantité (qui ne vous aide jamais à vous décider de toute façon). Personnellement, sur un projet donné, j’évite de demander l’avis de plus de 2-3 personnes, que je choisis soigneusement. Si dans votre entourage vous n’avez pas de personnes qui ont un vrai bagage culturel et artistique sur la photographie pour vous aiguiller, voici quelques pistes où obtenir un avis :
- Les centres photographiques. Quand je vivais à Rouen, la directrice du centre photographique proposait régulièrement des revues, elles étaient toujours très enrichissantes. Regardez ce qui se fait près de chez vous (cela peut aussi se trouver dans un FRAC – Fond Régional d’Art Contemporain), bref, faites de la veille.
- Les festivals. Il y a souvent des lectures de portfolio qui y sont organisées en marge des événements. Bien évidemment, il s’agit encore une fois de privilégier la qualité (en allant au 104 à Paris par exemple pendant Circulation(s)). Vous ne gagnerez rien à présenter vos images au festival de Trouperdu-Sur-Auge où l’on expose de la macro HDR plutôt qu’au photo club du coin.
- Les salons. C’est à mon sens la seule raison valable d’aller au Salon de la photographie à Paris par exemple. Les magazines Fisheye et Polka y organisent chaque année des lectures de portfolios, tenues par des galeries, et je les recommande chaudement.
- Les galeries. Comme pour les centres cités ci-dessus, il leur arrive d’organiser des lectures au moment d’une exposition par exemple. Surveillez ce qui se fait, ou encore mieux : contactez-les pour vous renseigner (mémo : vous êtes un adulte autonome).
Donc pour résumer, pour ce sujet aussi, il n’y a aucun intérêt à mettre les pieds dans un club plutôt que dans le bureau de quelqu’un dont c’est le métier. C’est accessible, souvent gratuitement, et d’expérience, c’est très enrichissant. La première lecture de portfolio que j’ai faite m’a donné au moins 6 mois de travail et de réflexion.
Une pratique solitaire
Ah, elle est pas belle la sortie qui pue le néo-colonialisme à plein nez ? On est pas bien là, avec nos vestes à poches et nos 70-200 à photographier des « autochtones » qui n’ont pour seule hâte que d’aller remettre un jean ? C’est beau l’authenticité, surtout quand c’est fabriqué.
La photographie est un art solitaire. C’est dans sa nature, vous êtes seul et uniquement seul quand vous appuyez sur le déclencheur. Vous pouvez faire tout le processus de production seul, de A à Z. C’est d’ailleurs pour ça que je l’ai choisi, avant je faisais de la musique. Pour la musique, on est très vite obligé d’être plusieurs (même dans le cas où l’on joue et chante seul par exemple, il faut bien de l’aide à un moment pour enregistrer ou autre). En photographie, ça n’est pas le cas, et c’était plus compatible avec ma vie professionnelle. Bref. Chercher à travailler en groupe, c’est aller contre ce qui fait de la photographie ce qu’elle est : un art solitaire.
Je précise cependant qu’il existe des duos dont j’ai déjà parlé, comme Marchand & Meffre. Mais, soit ils travaillent sur le même projet ensemble (ce qui n’est jamais le cas des sorties de groupe), soit ils travaillent sur un même lieu, mais se laissent respirer. Il s’agit d’une compagnie ponctuelle, pas de s’aligner en rangs d’oignons pour photographier la même chose à 10 images par seconde. C’est ce que font Pauline Alioua et Chris Garvi par exemple, qui en parlent très bien dans cette vidéo :
De façon plus générale, je ne vois pas l’intérêt de pratiquer en groupe. C’est quoi le but en arrivant chacun avec sa veste à poches (désolé, je ne me remets pas de ce look), avec les mêmes objectifs, au même endroit, photographier les mêmes choses ? On cherche quoi ? Où est la place d’une démarche réfléchie et personnelle là dedans ?
Aller photographier en groupe, c’est un sorte de randonnée améliorée, rien de plus. C’est très bien pour s’échanger les derniers conseils en crèmes qui luttent efficacement contre l’arthrose, beaucoup moins pour développer sa pratique.
Prenez le temps de vous retrouver avec vous-même, d’être seul, de voir ce qui vous intéresse, vous. C’est comme ça que l’on fait éclore son regard, qu’on apprend à voir ce qui nous plaît vraiment. Je ne vois pas comment les photographies d’Errance, de Raymond Depardon auraient pu être produites autrement.
Raisonner par l’absurde
Comme je l’ai dit un peu plus haut, les clubs photo existent quasiment depuis les débuts de la photographie. Grossièrement, on s’est retenu 10 ans le temps de voir si la technologie était viable, puis on a commencé à se rassembler autour. Du coup, on va réfléchir par l’absurde : imaginons que j’ai totalement tort (HUM HUM), que les clubs photo soient un excellent moyen de progression depuis des décennies et que je suis probablement trop perché pour le voir.
Où sont les photographes reconnus qui en sont issus ?
Pourquoi est-ce que la photographie qui en est issue est absente des collections des grands musées (MoMA, MoMA SF, George Eastman House, Jeu de Paume, Grand Palais, MEP…) ? Pourquoi est-ce que l’on ne vend pas des photographies de clubs photo à Paris Photo ? Pourquoi est-ce que cette photographie est absente de tous les livres d’histoire ? Pourquoi est-ce que les grands prix (fondation Hasselblad, Prix HSBC pour la Photographie, prix Oskar Barnack, Bourse du Guggenheim…) ne la récompensent jamais ? Pourquoi les grands éditeurs photo (Steidl, Delpire, Tashen, Textuel, Thames & Hudson, Xavier Barral…) ne publient jamais de livres des meilleurs photo clubs ?
Je grossis volontairement le trait, mais vous avez l’idée : si les clubs photo étaient des usines à artistes reconnus, on s’en serait rendu compte. Et quand je dis « reconnus », je parle d’institutions sérieuses, pas de clubs photo qui inventent leurs propres prix pour s’auto-congratuler dans leurs coins (coucou la FIAP et ses « champions du monde« ). Je me doute bien que la plupart de ces clubs regroupent essentiellement des amateurs, mais sur les 290 listés par Compétence Photo, sur toutes ces années et sur tous ces membres, si la formule était correcte, il est hautement improbable que rien de bien n’en soit jamais sorti. Si les photographes ayant fait l’histoire ont tous des parcours très variés et ne sont pas forcément issus d’école d’art (Salgado est par exemple économiste), aucun ne s’est formé au club photo du village. Tirez-en vos propres conclusions.
Mais plus que des réflexions théoriques sur la pertinence et les bénéfices supposés de faire partie d’un club, nous allons passer aux constatations pratiques. Je laisse la main à Richie.
Constat & analyses (Richie Lem’)
Pourquoi les clubs photo ?
Comme l’a dit Thomas, le but n’est ici aucunement de jeter l’opprobre sur l’ensemble des clubs photo. Il y en a 550 en France affiliés à la Fédération Française de Photographie, qui serions-nous pour en juger l’ensemble ?
Ce qui nous a mené à parler des clubs photo est une simple réponse à un article, signé du « double champion du monde de photographie » Roger Jourdain. Immédiatement, nous avons voulu en savoir plus sur ce titre dont nous ignorions tout. Comment être champion dans une activité artistique ? Manger 120 hot-dogs en 10 minutes, c’est quantifiable, courir 200 mètres en un certain temps, c’est quantifiable, mais comment quantifier un travail photographique pour en tirer un statut de « champion » ?
Je me suis d’abord demandé qui gagnerait entre Van Gogh et Gauguin, entre Giacometti et Rodin, entre Hitchcock et Kubrick ? Et en phase finale qui gagnerait le titre de champion entre Miles Davis et Rembrandt ? (oui à ce niveau d’incongruité on peut bien faire un duel entre deux arts.)
Sans réponse logique, j’ai décidé d’aller voir plus loin. Sur sa page, Roger Jourdain – double champion du monde de photographie fait allusion à la FIAP : Fédération Internationale de l’Art Photographique. Et c’est ici que se trouve le club de tous les clubs, le point-zéro de tout ce que l’on a appris et qui nous a amenés à écrire ce billet. Je vous préviens c’est un univers parallèle et fascinant, et il n’est pas le fait de deux ou trois papys en vestes-sans-manches-pleines-de-poches-pleines-d’accessoires-de-chasse-et-de-photo et housses-de-téléphones-portables-à-la-ceinture qui comparent le bokeh de leurs 70-200 f/2.8 ED VR II en écoutant du Phil Collins ou du Mark Knopfler le dimanche. Non, il est le fait de centaines, de milliers de clubs de papys en vestes-sans-manches-pleines-de-poches-pleines-d’accessoires-de-chasse-et-de-photo. Au moins autant que Genesis a pu vendre d’albums, c’est dire.
Le club des clubs
La FIAP est, selon Wikipedia et leur propre site, une fédération qui regroupe plus d’un million de photographes de tous les continents habités par l’homme, et qui a pour but de promouvoir l’art photographique. Une sorte de Magnum des clubs photo ? Peut-être même que Magnum en est membre ! Pour en savoir plus, j’ai lu (peut-être un peu rapidement, mais libre à vous d’approfondir) leur règlement de plus de 150 pages.
Qu’est-ce qu’on peut bien trouver dans le mode d’emploi d’une fédération photo, mis à part le statut de l’association et quelques lignes de bonne conduite ? On y trouve les règles pour gravir l’échelle et devenir Champion du Monde de photographie !
Je ne vais pas alourdir l’article par une compilation d’images issues de cette bible mais vous en résumer ma lecture, sans déformation aucune vous pourrez vérifier par vous-même.
C’est donc une association ultra organisée, où l’on retrouve tout un tas de protagonistes différents dont certains sont membres opérationnels – dont les noms sont classés selon l’ordre alphabétique française de l’ONU (sic) – c’est à dire ni plus ni moins par ordre alphabétique, mais ajouter « ONU » ça doit donner un côté officiel et plus international encore.
Certains sont AFIAP – Artiste FIAP, ou mieux : EFIAP – Excellence FIAP – parce qu’ils ont une « excellente technique » et qu’ils ont été reconnus dans au moins 30 salons internationaux sous le patronage de la FIAP et ce dans 20 pays différents au moins (bonjour le bilan carbone). Il y a également des ESFIAP – Excellence for Service Rendered, les Officiers de Liaison; c’est plein d’acronymes et de conditions compliquées pour passer d’un statut à l’autre. Bon j’avais promis pas trop d’images mais comprendre la difficulté du truc, il vous faut un petit tableau.
Ça serait presque pompeux, et puis comment savoir qui a quel niveau ? Parce que de grands meetings sont tenus de temps à autres, et il faut bien qu’on puisse savoir qui est EFIAP Diamond 3 + et qui ne l’est pas. On s’est pas cassé le cul pour rien à calculer sur excel pendant 4 heures pour savoir si notre safari photo en Rhodésie du Nord-Est compte pour trois depuis que c’est devenu la Rhodésie du Nord puis la Zambie. Il y a une solution : les médailles. Ainsi chaque membre peut avoir des médailles pour chaque fait, et marquer ses distinctions sur sa carte de membre, histoire de montrer qui il est. En plus des médailles, il y a tout un lot de statuettes, de certificats de ceci et cela, souvent signés par une demi-douzaine de présidents de tel ou tel bureau. Mais ne croyez pas que la FIAP est seule dans ces pratiques, la Photographic Society of America (PSA) joue dans la même cour, et la Global Photographic Union (CGU) a pour spécialité de donner des distinctions divines : ainsi vous aurez un certificat d’obtention de la distinction « Aphrodite » ou « Zeus » selon vos résultats.
Et plus il y a de médailles moins ça rigole, il y en a plus que de Pokémons dans toutes les éditions confondues. Mais avez-vous bien vu la dernière petite phrase de la précédente photo du règlement ? Elle passerait presque inaperçue :
These photographs must be different and not resemble or be similar to those submitted for other distinctions.
(« Ces photographies doivent être différentes et ne pas ressembler ou être similaires à celles présentées pour d’autres distinctions. »)
Voilà qui est intéressant ! Pour effectivement me figurer de la diversité de la créativité artistique, j’ai décidé d’aller voir ce qui se fait de mieux dans la catégorie dont le nom à le plus de gueule de la fédé : chez les MASTERS OF FIAP (abrégés MFIAP, oui ils aiment les acronymes).
Que produisent les maîtres du club des clubs ?
Dans un souci de neutralité, et de partialité, j’ai sélectionné quelques images publiques provenant de portfolios publiés sur le site de la Fédération, choisis parmi les 150 MFIAP dont j’ai consulté la quasi totalité des profils. Les disciplines photographiques abordées sont régulièrement la nature, le reportage et le portrait. Voici une sélection de photos « nature », Ann Joyce Bastion pour la première, puis Andreas Torres, Jean-Claude Menneron et enfin Gerard Jouffray pour la photo de plante un peu stylisée.
Ps : Toutes les photographies sont propriété de leurs auteurs, se trouvent en libre accès sur internet et ne sont affichées ici que dans un simple but pédagogique.
Loin de moi l’envie de juger de la qualité des images ci-dessus, je n’oserais bien sûr pas me lancer dans l’exercice périlleux d’une critique de photo de Maître FIAP, mais je suis dubitatif quant à la réalité de l’application de cette règle « These photographs must be different and not resemble » citée plus haut. Cela dit, vous remarquerez que la présentation rappelant en tout point un herbier pour les deux premières images montre la porosité entre photographie artistique et photographie scientifique. Si l’écriture d’un roman est artistique, qu’en est-il de celle d’un dictionnaire ?
Passons à la catégorie suivante, le portrait. Ici beaucoup de travaux sur les photographies, une mise en scène à faire pâlir Cécil Beaton pour la première image d’Antoine Roland, un découpage des éléments qui rappelle Guy Bourdin chez Dominique Tuilard – la projection laitière contre le ventre évoque la naissance et c’est comme un poing dans la figure visuel.
La troisième image, signée Madhu Sarkar, est l’une des plus mystiques que j’ai pu voir, sans nul doute une référence visuelle directe à Salvador Dalí dans ce fondu entre l’instrument et les seins. Un éloge de la féminité dans les courbes de ce violon – on entendrait presque les « Monroe Hips » chantées par Tom Waits. Et ce barbelé, tranchant avec la légèreté de la feuille d’automne sur laquelle repose l’ensemble, fige l’image dans l’interdit. C’est une interprétation personnelle, hein, d’un mélange de portrait et de nature morte qui ne peut laisser insensible.
Ps² : Toutes les photographies sont propriété de leurs auteurs, se trouvent en libre accès sur internet et ne sont affichées ici que dans un simple but pédagogique.
Passons les artistes, les exceptionnels et les maîtres pour voir ce qu’il se fait au plus haut niveau, chez les Bests of the Bests. Il n’y en a qu’un par an qui peut se targuer d’être le champion du monde.
Vous l’aurez compris, il aura eu tous les titres, toutes les médailles, aura concouru dans toutes les catégories et sur tous les continents avant d’en arriver là.
Pour cela il doit être au top de l’animalier, au top du reportage, de la photo de nature, du portrait, au top de tout ce qui peut se faire en photographie. Il doit être donc au dessus de tous les artistes présents dans la bibliographie de Thomas, en même temps.
In each salon with FIAP Patronage, the author who has achieved the highest number of acceptances, is awarded with the special FIAP Light Blue Pin and considered as FIAP Best Author of the salon.
The author who has been awarded with the highest number of FIAP Light Blue Pins in a year, is designated as Best of the Best for that year.
(« Dans chaque salon bénéficiant du patronage FIAP, l’auteur qui a obtenu le plus grand nombre d’acceptations est récompensé par le Pins Bleu Clair de la FIAP et est considéré comme le meilleur auteur du salon par la FIAP.
L’auteur qui s’est vu attribuer le plus grand nombre de Pins Bleu Clair de la FIAP depuis un an est désigné meilleur parmi les meilleures pour cette année. »)
Best of the best of the club of all clubs
Voilà qu’on y arrive, à notre double champion du monde de la photographie. C’est assez compliqué, parce le portfolio de son site présente un nombre de catégories impressionnant : course automobile, mariages, paysages, la moitié de la faune connue de l’homme, et il peut y avoir 1 000 photos par catégorie; il y aurait – je n’ai pas compté – 48 000 photos sur son site. Sans doute plus que de quoi recouvrir en impressions 10*15 le MoMa et le Louvre. Et encore, il ne s’agit là que du meilleur de sa production.
Edit (Thomas - 04/2021) : Suite à une sombre histoire juridique dont personne ne connaît tous les tenants et aboutissants, il semblerait que le site original (prêt de 15 ans de travail !) du Best of the best ait dû être retiré du web (pour notre plus grande tristesse 😭). Il a depuis été remis en ligne dans une version édulcorée. J'ai corrigé les liens dans la partie ci-dessous.
Il y a trop à voir sur son site, dont je vous propose le lien ici avec une image un peu choisie au hasard et qui a gagné une médaille d’or. C’est sur sa page facebook qu’il m’a été le plus facile de capter l’esprit du photographe français le plus primé.
Je vais m’arrêter là avec M. Jourdain, je ne voudrais surtout pas qu’il pense à une once d’acharnement de ma part, et s’il participe et gagne beaucoup de prix, c’est très bien et j’espère qu’il en est très heureux.
Ailleurs, j’en ai vu d’autres, des vice-champions, des lauréats de plein de prix exotiques, et si eux aussi sont heureux de gagner ces prix et de ses les remettre les uns les autres, c’est aussi très bien.
Cependant, cependant, cependant.
Cependant s’adresser aux plus jeunes photographes avec une assurance systématiquement liée à l’âge, aux prix et à l’expérience du temps est insupportable. Faire de la macro de fleur ou d’animaux morts mis en situation pendant 25 ans en boucle ne donne aucune légitimité.
Combien de messages j’ai lus, commençant par des « ça fait 45 ans que je fais de la photographie » ou « j’ai été publié dans Nature magazine en 1994 » pour poser une sorte de prestance sur la table. Impressionner le débutant qui n’arrivera jamais à shooter un pigeon à 1 mètre avec son kit 18-55 aussi bien que vous shootez un vautour à 150 mètres avec votre 500mm, c’est très petit.
Déconseiller la photo de rue avec de faux arguments du type « c’est illégal de prendre les gens dans la rue je le fais jamais et tu devrais pas » c’est très petit.
Et ce n’est qu’une partie des choses que j’ai pu lire, une sorte d’élitisme suranné, mélange poisseux de condescendance et de mesurage de chibres.
Les bons clubs photo
Encore une fois, je n’ai pas listé les bons et les mauvais, dans chaque cas il doit y avoir des personnes intéressantes, et c’est un peu triste, je m’en rends compte, que beaucoup doivent se taire face à la prestance de certains et certaines, à leur ancienneté et à leur sur-place qu’ils ignorent sûrement eux-mêmes.
Les médailles, ça sert pas à grand chose non ? Faire des photos pour des médailles, c’est quantifier, c’est calculer, c’est vouloir plaire, c’est semer un plant de tomates aux OGM, l’arroser de pesticides et d’engrais afin qu’il produise le plus possible, le plus souvent possible, et le plus vite possible. Ça fera des tomates bien rondes, bien brillantes et bien insipides.
Je suis quand même convaincu qu’il y a des clubs photo qui avancent, j’en veux pour exemple certains dont j’ai visité les pages sur les réseaux sociaux et sur internet; prenez celui de Denain, dans le Nord, qui organise des rencontres qui ont l’air passionnantes avec des photographes locaux ou de renommée nationale, qui fait des reportages sur la vie locale sans qu’il ne soit question de recopier 500px, et partage des lectures et apprentissages.
Conclusion
Ceux qui me lisent depuis longtemps en ont conscience, les nouveaux sans doute un peu moins : par ce genre d’article, je cherche plus à secouer la fourmilière, à forcer le lectorat à réfléchir sur sa pratique, qu’à imposer des vérités absolues. D’où le disclaimer au début de l’article. Il s’agissait simplement ici d’évaluer l’intérêt de faire partie d’un club photo pour apprendre, progresser, et pratiquer, et l’on voit bien qu’il est si tenu que s’il n’existait pas, on ne ferait pas la différence.
Si vous êtes dans un club, et que vous reconnaissez les travers que qu’on décrit ici (entre-soi, fermeture d’esprit, manque de culture, problèmes d’égo) : quittez-le, vous n’en avez pas besoin. Vous pouvez trouver ailleurs, et seul, les outils nécessaires à votre progression. C’est possible, c’est accessible, ça n’est pas difficile.
En revanche, si votre club est cool, si on y parle de culture, si les critiques sont ouvertes et non dirigistes, bah n’hésitez pas à donner son adresse en commentaire et à appeler les copains. Si c’est pas loin je passerai, promis, et j’apporte la bière.
Bon, je serai un bien piètre blogueur si je me contentais de taper dans le tas, de vous mettre face à un constat, sans vous donner des pistes pour améliorer les choses. Ainsi, si j’avais un club photo à animer, voici ce que j’aimerai y faire :
- La lecture et l’analyse d’un livre par mois. Les membres doivent le lire dans le mois, et on discute en assemblée (avec forcément une personne qui a préparé le sujet et qui peut présenter plus largement l’oeuvre). Si jamais le budget est restreint, vous pouvez conseiller des photo-poche, 13€ par mois, pour pratiquer la photographie, c’est raisonnable. Vous devez poser des questions comme : Quelles images vous avez préférées et pourquoi ? Qu’est-ce que vous en retenez pour votre pratique ? Quels autres artistes sont proches ou sont influencés par celui-ci ? Cela peut aussi se faire avec un exposition, ou un film. Pensez bien à garder une trace de tout cela, que la connaissance extraite de ces analyses communes ne soit pas perdue.
- Interdire toute discussion autour du matériel et de la technique. Sérieusement, « y a trois molettes », qu’on en finisse avec ce sujet. Vous avez mieux à faire de votre temps qu’à parler de réglages. D’ailleurs ne venez pas avec votre appareil.
- L’édition inversée. Un membre arrive avec un corpus de photographies qu’il souhaite éditer (soit passer d’un gros tas d’images à une série qui fasse sens). Cela se fait avec des tirages de lecture au format papier. Il donne ces images à plusieurs personnes (maximum 3) qui doivent se mettre d’accord sur le corpus final, puis le présenter aux autres membres et les convaincre que cette édition est la plus juste quant au travail présenté.
- Des interventions, beaucoup d’interventions. Essayez au maximum de faire venir parler de photographie des gens dont c’est le métier. Et je ne parle pas uniquement du photographe de studio du village, ou de celui qui a gagné 3 prix à un concours régional. Galeristes, éditeurs de livres, curateurs, commissaires d’expo, photographes, tireurs… Bref, multipliez les sujets et les compétences, soyez ouverts. Centrez vos questions sur des « pourquoi » et pas sur des « comment ».
- Les découvertes du mois. Un membre doit passer à la fin de la réunion hebdomadaire (à tour de rôle) présenter 3 découvertes artistiques qu’il a faites ce mois-ci et les expliquer au groupe. Le format doit être bref, et aller à l’essentiel, 10 minutes pas plus. Le membre qui ne respecte pas cette règle est obligé de faire de la macro-sunset-HDR et de la présenter à l’exposition de fin d’année.
- L’exposition idéale. Chaque membre doit se mettre dans la peau d’un curateur et présenter, une fois par an, son exposition idéale, celle qu’il ferait s’il avait tous les moyens du monde à sa disposition. Elle doit se composer de 10 tirages (de un ou X photographes différents). Il doit expliquer le thème de son exposition, pourquoi il a choisi ces images, comment il compte les agencer, les tirer et ainsi de suite. Échangez autour de ses propositions ensuite. Vous apprendrez plein de choses sur vos goûts, et la façon dont vous aimez découvrir de la photographie. Et soyez créatif, c’est l’exposition idéale, donc il n’y a pas de budget limite !
Tant qu’on y est, vous pouvez aussi suggérer aux membres de votre club quelques-uns des exercices ci-dessous :
Pour terminer, je vous mets un petit lien vers le blog de Richie, centré autour de la photographie de rue, la pratique, et le voyage, c’est ce dernier point qu’il aborde dans cet article (à garder précieusement) :
La suite ?
Edito 05/2020 : Quand nous avons fait cet article, il y a quasiment un an, nous n’avions fait qu’effleurer la surface du problème. Derrière tous ces titres, il y a des concours, beaucoup de concours, pour les obtenir. Leur fonctionnement est assez étrange, Richie a mené l’enquête et c’est par ici :
Pendant l’écriture de ce billet, j’ai écouté cette playlist (parce que je ne m’en lasserai jamais) :
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